Chapitre 33

706 77 4
                                    

Je distingue des voix, des bruits. Confuse, j'ouvre les yeux mais une lumière blanche, aveuglante m'oblige  à les refermer de suite.

-Elona ?

J'ai comme un flash en entendant sa voix, les souvenirs me reviennent peu à peu en mémoire.

-Collin ?

Je me décide finalement à rouvrir les yeux et l'aperçois, assis sur une chaise, le teint pâle et le visage fatigué. Des cernes noires soulignent ses yeux et ses cheveux sont ébouriffés. Je remarque alors que je ne suis pas dans ma chambre mais à l'hôpital, allongée sur un lit, vêtue d'une blouse blanche.

En me voyant, éveillée, il quitte sa chaise et s'approche de moi.

-J'ai eu tellement peur, me dit-il, quand je l'ai vu te tirer dessus, j'ai cru que tu étais morte.

Il me caresse les cheveux avec tendresse. Je vois qu'il s'empêche de pleurer. Et cela me fait bizarre. Je ne l'ai jamais vu dans un tel état, lui qui est habituellement toujours serein et qui n'a jamais peur.

-Je vais bien, je le rassure

Il me prend dans ses bras et je pose ma tête sur son épaule. Je peux sentir son parfum qui me fait chavirer, j'ai l'impression d'être en sécurité quand je suis dans ses bras. Il se redresse pour ma regarder dans les yeux.

-Qu'est-ce qu'il t'a prit bon sang Elona de faire ca ? Tu as réfléchi à ce que tu faisais ? C'était totalement inconscient !

Je baisse les yeux en soupirant, il a totalement raison, je ne sais pas ce qui m'a pris. Comment ai-je pu penser une seconde que j'avais une chance de tuer un homme un dix fois plus costaud et lourd que moi ? Comment avais-je pu être aussi stupide ? 

-Je ne sais pas, je suis désolée, je ne voulais pas vous faire peur.

Il resserre son étreinte et dépose un baiser sur mon front.

-Je t'avoue que j'ai vraiment paniqué en te voyant te jeter sur lui mais bon, j'aime ton coté obstiné, c'est qui fait de toi la personne que tu es. 

Je souris, il est si mignon, j'ai vraiment de la chance de l'avoir.

-Et Stan, je murmure, il est mort ?

Je relève ma tête vers lui et il me caresse la joue.

-Oui, je l'ai tué.

Je ne vois ni fierté, ni regret dans ses yeux, c'est comme si sa mort lui était égal.

-Je l'ai fait pour toi.

Je souris et l'embrasse :

-Merci de l'avoir fait et de m'avoir sauvé.

Il entrecroise ses doigts aux miens et je me perds dans ses yeux. Savoir que Stan est mort et que tout est fini m'enchante. Je vais enfin pouvoir reprendre mes habitudes et vivre ma vie normalement.

-Elona ! s'écrit ma petite soeur en se jetant sur moi

-Lisy ! je réplique surprise

Je la serre contre moi, heureuse de la revoir. J'aperçois ma mère à l'entrée de la chambre qui nous regarde en souriant. Elle dépose son sac sur la chaise et s'avance vers nous.

-Tu es enfin réveillée, me lance t-elle en m'embrassant

-Pourquoi suis-je ici ? je demande

-Lorsque Collin et monsieur Ross t'ont amené ici, m'explique ma mère, tu avais perdu beaucoup de sang. Nous t'avons de suite emmenée au bloc opératoire. Cela n'a pas été facile d'extraire la balle mais heureusement pour toi, elle n'avait touché aucun organe. Une fois enlevé nous avons été obligé de te faire une perfusion car ton organisme était très affaibli.

-Quand pourrais-je sortir ?

-Demain normalement.

Je souris puis réalise :

-Tu as donc fait la connaissance de Collin ?

Ma mère me lance un regard qui en dit long et sourit avec malice. Elle sait tout. Je vire au rouge, intimidée.

-Oui et il m'a dit que vous étiez ensemble.

Je fusille Collin du regard qui se retient de rire. Ma mère me fait un clin d'oeil avant de s'exclamer :

-Je vous laisse, j'ai quelques papiers à aller signer. On se voit tout à l'heure.

-Attends, je viens avec toi, s'écrit Lisy en courant pour la rattraper

Elles disparaissent et voilà que Candice et Nash débarquent dans la pièce, main dans la main.

-C'est pas le tout de vouloir jouer au héros mais après, il faut assumer, lance Nash avec un air taquin

Candice lui met un coup de coude et je ris avant de lui tirer la langue.

-Tu peux parler Nash, intervient Collin, tu n'es même pas venu nous aider à combattre Stan, tu regardais la scène, caché derrière un muret, petite mauviette.

Il lui lance un regard noir et Collin ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

-Comment vas tu ? me demande Candice en s'asseyant au bout de mon lit

-Ça va, j'ai juste un peu mal, mais ce n'est pas bien grave.

-Tu n'imagines pas la peur que j'ai eu quand je t'ai vu tomber.

Je souris et réalise que mes amis ont toujours été là pour moi. Je sais maintenant que je peux compter sur eux et à tout moment.

-Je vais bien, je réponds pour la deuxième fois, ne t'inquiète pas Candice.

Elle sourit rassurée.

-Et toi, tu ne m'avais pas dit !

-Quoi ? dit-elle

Je lui désigne Nash du regard et elle rougit.

-Je vous ai vu rentrer main dans la main !

-Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

-Candice... je te connais mieux que personne, je sais quand tu mens.

-D'accord, dit-elle en levant les mains en l'air comme pour clamer son innocence, j'avoue qu'il se passe quelque chose entre nous.

-C'est à dire ?

-On est ensemble mais cela ne fait que deux jours alors ne t'emballe pas !

-C'est pas vrai ! je réplique en criant, je le savais que tu éprouvais quelque chose pour lui.

Elle plaque sa main sur ma bouche pour m'empêcher dans dire plus.

-Elona !

-Ça va, je murmure, je ne dis plus rien.

Elle me lance un regard et je m'esclaffe.

-Candice, nous avons rendez-vous chez ta mère, s'écrit Nash, il est temps d'y aller.

Elle regarde l'heure sur son téléphone avant de s'écrier :

-C'est vrai ! Allons y, où nous allons être en retard. De plus, je connais ma mère et elle va me faire un scandale si nous n'arrivons pas à l'heure.

Elle me serre dans ses bras et dit :

-Je suis contente que tu ailles bien. On se voit bientôt ?

-Bien sûr, je réponds en souriant

Elle part en courant rejoindre Nash qui l'attend dans le couloir et je me retrouve de nouveau seule avec Collin.

-Tu ferais mieux de te reposer maintenant, me dit-il

-Oui, tu as raison, je veux pouvoir sortir en forme demain.

Il me caresse les cheveux avant de m'embrasser sur le front.

-Tu veux que je reste avec toi ?

-Non, je m'exclame, surtout pas ! Rentre un peu et repose toi. On se voit demain.

Il acquiesce et serre une dernière fois mes mains dans les siennes avant de s'en aller. Je me rallonge, exténuée par ces retrouvailles mouvementées. Je suis si contente de pouvoir sortir demain. Je vais enfin pouvoir retrouver ma famille, ma maison et mes amis.

ImmuniséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant