Chapitre 17

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Je suis assise à une table en compagnie de Nash et Serena lorsque Candice arrive dans la pièce, la tête blanche, les paupières lourdes et des cernes noires sous les yeux. Je me lève en faisant tomber ma chaise et cours vers elle.

-Candice ?

Elle s'écroule sur moi et je passe son bras autour de mes épaules.

-Viens, allons nous en, je m'exclame

Nous quittons la cafétéria sous les regards curieux des autres et nous nous dirigeons vers les dortoirs. Je pousse la porte de ma chambre et la dépose sur mon lit.

-Reste ici, je reviens.

Je cours à la salle de bain la plus proche et récupère un gant que j'humidifie avec de l'eau avant de le lui ramener. Je m'accroupis devant elle et passe le gant sur son front. Elle ouvre les yeux, faiblement et se redresse :

-Tu dois être la nouvelle, me dit-elle

Je constate avec tristesse qu'elle ne souvient toujours pas qui je suis.

-Comment vas tu ?

-Mieux, j'ai juste eu un gros coup de fatigue.

Elle essaye de se lever mais retombe lourdement sur le lit.

-Que s'est-il passé ? Que t'ont-ils fait ? je lui demande

-Je ne me souviens plus, dit-elle en passant sa main dans ses cheveux, je sais juste que je n'en pouvais plus et que j'avais froid, très froid.

-Te rappelles tu où est-ce qu'ils t'ont emmené ?

-Je crois que c'était au quatrième étage mais je n'en suis pas sûre. J'ai comme un gros trou noir, avoue t-elle

-Ça t'arrive souvent ça ? De ne plus te souvenir de ce qu'il s'est passé ?

-Oui, tous les jours, dit-elle, j'ai l'impression de perdre la mémoire.

Elle s'allonge sur mon lit et je lui dis :

-Reste un peu là si tu veux, repose toi. Je vais aller jeter un coup de d'oeil au quatrième étage.

-N'y va pas Elona, c'est dangereux, me répond elle, l'accès nous y est interdit.

-Ne t'inquiète pas pour moi, je ferai attention.

Je ferme la porte derrière moi pour la laisser dormir et, déterminée, parviens à l'ascenseur sans me faire repérer. J'appuie sur le bouton numéro 4 et l'ascenseur monte. Il s'arrête et les portes s'ouvrent. Je jette un coup d'oeil à droite et à gauche. Personne. Je tourne à droite et cours en me baissant pour ne pas me faire repérer. Je tombe sur un long couloir désert. Le carrelage blanc luit à la lumière des spots et les murs sont aussi de couleur blanche. Je m'engage dans l'allée et m'arrête devant la première porte. Un écriteau indique: "bureau de Stan". Je continue d'avancer et aperçois la deuxième porte, celle-ci est entrouverte et je distingue deux personnes qui sont entrain de parler :

-Un nouveau client m'a contacté, annonce la voix de Stan.

Je me plaque contre le mur et me fais toute petite.

-Il est prêt à me donner 2 milliard de dollars pour que je trouve...

-Elona ? chuchote une voix

Je me retourne, tremblante. Bekkie se tient devant moi, les mains sur les hanches et fronce les sourcils. Je m'éloigne de la porte et la rejoins.

-Que fais tu ici ? me demande t-elle inquiète

-Candice m'a dit qu'ils l'avaient emmenée ici, ce matin. Je voulais savoir ce qu'il lui avait fait, comprendre ce qu'il s'était passé.

-Si jamais Stan t'avait surpris, tu serais morte à l'heure qu'il est. Tu ne peux pas venir ici Elona, c'est trop risqué.

Elle m'entraîne vers l'ascenseur et me pousse dedans.

-Va t-en et ne reviens plus jamais ici, me dit-elle avec sérieux

Les portes de l'ascenseur se referment et je me retrouve au rez-de-chaussé, troublée. Pourquoi Stan parlait-il de client ? Qui était-ce cet homme qui était prêt à lui donner 2 milliards de dollars pour qu'il trouve quelque chose ? Pourquoi Bekkie m'a t-elle parlé aussi froidement ? Confuse, je m'élance dans le couloir pour retrouver Candice.

*

Collin sort de sa cellule aujourd'hui, je vais enfin pouvoir le revoir. J'espère que Bekkie a tenu sa promesse et qu'elle a réussi à envoyer quelqu'un le soigner.

-Mademoiselle Anderson ? m'interpelle Abby

Je me retourne vers elle.

-Oui ?

-Venez avec moi.

Elle me prend par le bras et m'entraîne au pied de l'ascenseur. Ses cheveux roux, attachés en un chignon serré lui donne un air strict. Le regard froid, elle me bande les yeux et je ne me sens plus du tout rassurée.

-Pourquoi faîtes vous cela ? je lui demande

-Stan ne veut pas que tu saches où nous allions.

Le tissu noir me recouvre les yeux et je ne vois plus rien. Elle prend mon bras et nous montons dans l'ascenseur. Je ne sais pas à quel étage nous sommes mais je suppose que c'est le quatrième. C'est là qu'ils ont emmenés Candice hier. Abby tourne à gauche tout en me guidant par le bras. Elle enlève le tissu et j'ouvre les yeux. Je suis d'abord aveuglée par la luminosité qui règne dans la pièce, puis au fur et à mesure, mes yeux s'habituent. Le sol est carrelé de noir et les rayons du soleil filtrent à travers les carreaux pour éclairer la vaste pièce. Il y a un ordinateur posé sur un bureau dans un coin. De l'autre côté, une vitre sépare la pièce en deux pour former un petit studio. Elle se poste derrière l'ordinateur et appuie sur un bouton. La vitre du studio se replie sur elle même d'un côté pour laisser un passage.

-Entre dedans, me dit Abby

Je m'approche et entre dans le studio d'un pas hésitant. Elle me rejoint rapidement et m'indique un fauteuil où je prends place en m'allongeant. Elle m'attache avec des sangles, comme la dernière fois lorsqu'elle m'avait mis la puce. Les mains moites, je commence sérieusement à avoir peur.

-Donne moi ton bras.

Je lui tend mon bras malgré moi. Elle sort alors une seringue de sa poche et ceci me fait de suite penser à mon emménagement à Monterey, lorsque ma soeur et moi avions dû passer un test pour vérifier que nous n'étions pas porteur du virus. Abby plante l'aiguille dans ma peau et m'injecte un liquide jaunâtre.

-Ne t'inquiète pas, me dit-elle, ce liquide va juste t'endormir pour quelques heures.

Puis, elle sort et la vitre se referme derrière elle. Je me retrouve seule, enfermée dans cette pièce restreinte. J'ai le temps d'apercevoir Stan entrer et saluer Abby avant de perdre connaissance.

*

J'ouvre les yeux en grimaçant. Ma tête me lance et je suis si fatiguée que je peine à garder les yeux ouverts. Je suis toujours enfermée derrière cette vitre, attachée à ce fauteuil, impuissante. Je tourne la tête et m'aperçois qu'une autre aiguille est plantée dans mon bras et que mon sang circule dans un tuyau pour rejoindre une poche en plastique. Pourquoi prennent-ils mon sang ? Abby se rend compte que je suis réveillée et s'empresse d'appuyer sur un bouton. La vitre transparent s'entrouvre et elle s'approche.

-Déjà réveillée ? me lance t-elle, c'est un peu tôt !

-Que faîtes vous ? je lui demande en la regardant à peine

-Rien de mal, tout va bien, nous avons juste besoin d'un peu de ton sang pour pouvoir l'analyser. Rendors toi maintenant.

Mes paupières sont si lourdes que je n arrive pas à rester éveillée plus longtemps et sombre dans le sommeil.

ImmuniséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant