Chapitre 29

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Le jour de l'attaque est enfin arrivé.

Hier, j'ai passé ma journée enfermée chez moi avec ma famille, je voulais à tout prix profiter d'elle au maximum et c'est ce que j'ai fait. Nous avons cuisiné un gâteau, joué aux cartes et avons regardé notre film préféré à toutes les trois. Pour une fois depuis longtemps j'étais redevenue une fille normale, qui aimait passer du temps avec sa famille et qui n'avait pas de problème. Une fille qui rigolait pour rien et qui n'avait à se préoccuper de rien à part de ses études. Mais tout cela n'avait duré qu'une journée car aujourd'hui était venu le jour de la révolte. Un jour que je redoutais tant mais qui pourtant m'excitait grandement. Je descends dans la cuisine, habillée de noir et les cheveux attachés en une queue de cheval haute.

-Bonjour Elona, me lance ma mère avec sourire chaleureux

-Bonjour maman.

Je m'assois sur une chaise, me sers un verre de jus de fruit et saisis un muffin que je commence à manger avec appétit. Ma soeur n'est pas encore réveillée.

-À quelle heure pars tu ? me demande t-elle

-À huit heures, je réponds, dans dix minutes.

Son visage se referme tristement. Je me lève et la prends dans mes bras.

-Ca va aller maman, ne t'inquiète pas, je reviendrais.

Je vois bien qu'elle se retient de pleurer et cela me fait de la peine. La voir dans cet état me chagrine, je n'aime pas quand elle est triste. Elle relève sa tête vers moi et prend mon visage entre ses mains :

-Tu as raison, tu es forte et courageuse. Rien ne te résiste, tu vas y arriver.

Ses paroles réconfortantes me soulagent et je souris.

-Merci maman.

Elle m'embrasse sur le front et je relâche notre étreinte. Il est bientôt l'heure de partir. Je finis rapidement mon petit déjeuner et monte à l'étage récupérer mon sac à dos. Ma soeur n'est toujours pas levée alors je décide d'entrer dans sa chambre. Elle dort à poing fermé, enroulée dans sa couette. Je m'approche d'elle sur la pointe des pieds, sa respiration est régulière. Elle paraît si sereine et innocente comme cela. Je repousse une mèche de cheveux de son visage fin et murmure:

-Je reviens vite soeurette, je te le promets.

Pour toute réponse, elle se tourne sur le côté en grognant ce qui m'arrache un sourire. Je sors de sa chambre en faisant le moins de bruit possible pour ne pas la réveiller et redescends à la cuisine. Mon téléphone indique : 7 heures 52.

-Il est temps d'y aller, je lance à ma mère

Elle s'approche de moi, toujours emmitouflée dans son peignoir qu'elle aime tant.

-Oui, ne te mets en retard.

Je souris et enfile mon manteau. Je prends mon sac à dos et ouvre la porte.

-Je suis fière de toi Elona, fière de tout ce que tu as accompli. Si seulement ton père était encore là pour voir ce que tu es devenue.

À l'évocation de mon père, des dizaines de souvenirs me reviennent en mémoire : lui qui m'apprend à faire du vélo; moi qui mange une glace et mon père qui me prend en photo parce que j'en ai partout autour de la bouche et enfin lui et moi qui rions parce que maman râle pour un rien. Je souris bêtement en repensant à tout ça.

-Tu devrais y aller, me lance ma mère.

-Oui, je bredouille indécise

Je la prends dans mes bras une dernière fois puis quitte ma maison sans me retourner. J'ai une mission à accomplir maintenant et je dois me focaliser là dessus. Je me dirige vers le lycée qui est notre lieu de rendez-vous. Le soleil est en train de se lever et l'air frais me réveille. Je suis déterminée à retrouver Collin, quoi qu'il en coûte. Je continue de marcher et ne tarde pas à apercevoir un gros attroupement devant le portail du lycée. Parmi tout ces gens je distingue Candice qui est en train de parler avec notre professeur. Je traverse la rue en courant et les rejoins.

ImmuniséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant