Chapitre 4

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Un mois plus tard :

Avachie sur le canapé, en pyjama et un bol de céréales dans la main, je regarde la télévision. Ma sœur est à mes côtés encore à moitié endormie, les cheveux ébouriffés. Ma mère, elle, est emmitouflée dans son grand peignoir en laine et boit un café en lisant le journal assise sur un tabouret dans la cuisine.

-Flash spécial, annonce un journaliste, une certaine théorie émise par le scientifique Gian Nichols s'avère vraie. A présent, le virus a contaminé presque l'ensemble de l'Amérique du nord. Comme l'avait prédit M Nichols, c'est au dessus de 1500 mètres d'altitude que le virus n'existe pas. C'est pourquoi les survivants se sont réfugiés dans les montagnes. La seule ville contenant encore des survivants est la ville Walker en Californie, mais les trois quart en sont déjà morts... Bientôt cette dernière ville s'éteindra à son tour comme le reste de l'Amerique. Si vous osez vous aventurer en dessous de 1500 mètres d'altitude, vous serez immédiatement contaminé. Nous estimons à cinq millions le nombre de survivants...

Ma mère saisit la télécommande et coupe le son.

-Je vous l'avais dit les filles ! Je remercie dieu de m'avoir guidé dans la bonne direction, j'ai eu raison de croire en cette théorie ! s'exclame t-elle en s'asseyant entre nous deux.

-Tu avais raison, j'avoue, ce qui est plutôt effrayant.

Ma mère me caresse les cheveux pour me rassurer. Lisy s'empresse de remettre le son et le commentateur reprend son discours :

-Des laboratoires ont été ouverts pour enquêter sur ce mystérieux virus, nous cherchons toujours un antidote.

-Tu te rends compte ! s'écrie Lisy, il ne reste peut-être maintenant plus que deux pourcent de la population d'Amérique du nord en vie !

-Il faut absolument qu'ils trouvent un remède !

-Les filles, s'exclame maman en prenant la télécommande des mains de ma sœur pour éteindre la télévision, pas de stress. Allez plutôt vous préparer ou sinon, vous allez arriver en retard à l'école !

-Ce ne sera pas la première fois ! dis-je en lançant un coussin sur ma mère

Elle éclate de rire en me renvoyant le coussin violet en pleine figure.

-File ! s'écrie t-elle

Je pose mon bol sur la table et glisse mes pieds froids dans mes confortables chaussons roses, puis je quitte le salon et rejoins ma sœur à l'étage. Je cours dans la salle de bain et m'empresse de jeter mes affaires sales dans le panier en bois, puis j'enfile un jean et un pull à col roulé noir. Je me brosse les dents et peigne mes cheveux châtains. En me contemplant dans le miroir, je m'aperçois que j'ai une mine affreuse : j'ai le teint cireux et de larges cernes noires soulignent mes yeux bleus. Je me munie donc mon anticernes et en étale une bonne couche pour les camoufler, j'ajoute ensuite un peu de mascara et le tour est joué. Je sors en trombe de la salle de bain et bouscule ma petite sœur au passage. Je lui bredouille une excuse et me glisse dans ma chambre pour enfiler ma paire de converse blanche, ce sont mes chaussures préférées, celles que mon père m'a offert pour mes seize ans. Mon téléphone bipe et je le saisis sur la table de nuit :

8 h 45

Coucou Elo,

Ici, tout va au plus mal, les trois quarts de la ville ont attrapé le virus, nous ne sommes plus beaucoup... Je n'ai jamais vu Walker aussi vide. Tu me manques terriblement. Mon père est mort il y a deux jours, ma mère vient à son tour d'attraper le virus, je ne sais plus quoi faire. J'ai peur Elona, je suis terrifiée à l'idée de mourir et de ne plus jamais te revoir... Je t'en prie, réponds moi et dis moi que tu vas bien.

ImmuniséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant