Celui-ci était d'ailleurs bien réveillé, mais peinait à réveiller son trésor, qui luttait pour gagner encore quelques précieuses secondes de sommeil. Tom jouait, amusé, avec les quelques mèches de cheveux longs de son homme, chatouillant son visage avec ces mêmes mèches. Il se plaisait à observer les nombreux rictus et grimaces qu'effectuait l'androgyne à moitié endormi, signe que le plus vieux était entrain de le déranger. Tom sourit en le voyant finalement entrouvrir ses petits yeux en amande couleur noisette. Bill mit quelques secondes -celles qu'il aurait pu gagner à dormir - à s'habituer à la lumière du jour, et lorsqu'il reconnut le visage d'ange de son brun, ses lèvres s'étirèrent d'elles-mêmes, tant cette vision demeurait agréable pour ses yeux. Tom dégagea alors les mèches de cheveux avec lesquelles il jouait auparavant du visage moucheté de quelques tâches de rousseur de son homme, et embrassa délicatement son front en se penchant au-dessus de lui, en guise de bonjour. Ce à quoi il ajouta, amoureusement :

- Bonjour, petit scarabée.

À l'entente du surnom, Bill laissa échapper un petit rire désespéré en le regardant, un air malicieux au coin des yeux.

- Arrête avec ce surnom idiot.

- Avoue que tu aurais quand même pu trouver mieux, mon amour. Des scarabées, ce n'est pas très flatteur.

Le brun écouta les paroles de son homme, et feint d'être vexé.

- Tu aurais préféré être un répugnant petit insecte ? Bien. Je suis vexé.

Et, joueur, il croisa les bras contre son torse et se retourna dans le lit, dos à Tom, le drap qui le recouvrait laissant apparaître le haut de sa colonne vertébrale - à travers sa fine chemise -, que le brun trouvait si attrayante. Un seul moment il se demanda si le jeune russe ne l'avait pas fait exprès. Mais Tom aimait jouer, lui aussi. Alors, se prenant au jeu, il vint directement coller son torse contre le dos de l'ancien déporté et, le surplombant légèrement, lui glissa quelques mots à l'oreille.

- Je plaisante trésor. Les répugnants petits insectes ne savent pas embrasser, encore moins faire l'amour. Par contre les scarabées...

Bill fit mine d'être toujours aussi vexé, bien qu'intérieurement son bas-ventre ne s'échauffe déjà. C'était dingue comment Tom pouvait réussir à l'exciter à ce point en si peu de temps. Il resta muré dans sa vexation, dans la même position qu'avant, s'efforçant de ne rien laisser paraître de son excitation naissante.

Sauf que Tom avait fini par apprécier cet étrange petit jeu, aux quonotations un peu tordues. Le brun laissa son doigt glisser dans le cou de son homme, l'ongle marquant sa peau par son passage, alors que Bill avait fermé les yeux, 1) pour apprécier ce moment pleinement, et 2) pour se forcer à rester faussement fâché, pour ne pas s'abandonner à lui. Il savait que c'était principalement ce qu'il cherchait. Et effectivement, la main baladeuse du plus vieux passa sous la fine chemise du déporté, et alla effleurer tour à tour les courbes de son corps, et la peau de son torse. Il continuait sa douce torture, et entendit Bill, bien que braqué, lâcher un bref soupir plein de satisfaction et de plaisir. Alors Tom sourit, ses yeux s'emplissant de désir, et il alla mordiller la peau du cou de son homme amoureusement. Bill ne voulait pas lâcher prise, pourtant Tom était si bon, et la torture qu'il lui infligeait était si plaisante qu'elle en devenait insupportable. Il voulait pas lâcher pour l'honneur, mais au final, il se savait déjà perdu.

- C'est fou ce que tu m'attires quand tu fais semblant d'être vexé, trésor...

Cette phrase là résonna d'une manière si suave - presque érotique - que ce fut celle de trop pour l'androgyne. La chaleur étouffait son corps, il fallait qu'il l'extériorise d'une manière ou d'une autre. Il s'était figé suite aux mots de son aîné, écoutait son coeur brûlant battre contre son épaule frêle.

Je t'attendrai.Where stories live. Discover now