Un coup en plein coeur (tome 1 TERMINÉ).

5

Arrivée chez Cayden, il n'est toujours pas descendu de sa chambre. Elizabeth et Marc me parlent du passé, ce qui me crée une boule au fond de mon estomac. Et en parlant de tout ce qu'ils avaient fait en mon absence, je suis déçue. Déçue du choix qu'avaient prit mes parents. Mais lorsque les pizzas arrivent, grâce au livreur, il descend enfin.
Il est vêtu d'un jeans noir, d'un joli tee-shirt gris et d'un long gilet noir. Une tenue décontractée, en somme. Il a tout un tas de bracelets au poignet droit et quelques bagues en argent sur ses phalanges. Je remarque également qu'il porte un symbole pour tatouage sur le revers de la main gauche. C'est une forme de "Y" à l'envers. Il y a également quatre points entourant le magnifique dessin. Depuis quand aime t-il les tatouages ? Que signifie t-il ? En as t-il plusieurs ? Tant de questions trottent dans mon esprit. Ce genre d'habillement et de tatouage ne lui ressemble pas. Même la façon de se tenir ne lui ressemble pas. Il a levé un genou contre son torse et posé son pied sur la chaise. On aurait dit un de ces garçons hors-la-loi, "je m'en fous de tout".

- Tiens ! Tu as daigné descendre enfin ? Lui dit Marc.

Cayden grommelle un juron entre ses dents. Il prend une part de pizza entre ses doigts et l'apporte à sa bouche. Je suis tellement obnubilée par sa beauté que je viens à peine de remarquer que je n'ai fait que le regarder quand il dit :

- Tu vas rester combien de temps à me matter comme ça ? Me fais t-il agacé.

Rouge, je me retourne vers les parts de pizza et en prend une qui provient de la même pizza que Cayden. Il me fait un regard méprisant et continue de manger sa part de pizza pendant que sa mère lui lance un coup de coude entre ses côtes qu'il ne semble même pas ressentir le coup. Personne n'a tiqué sauf sa mère.
Je n'ose rien dire, ni le regarder. Il est devenu une autre personne. Il est devenu quelqu'un d'arrogant.
Alors qu'il mange, les seuls fois où il prend la parole c'est pour contredire ou se moquer de son père. Il mange les personnes rien qu'avec ses paroles et me fait presque peur. Je ne le reconnais même plus.
Il prend une grosse part de pizza et, la mettant sur une serviette, il s'éloigne de la table à manger.

- Cayden ? Où tu vas ? Fais sa mère en interrompant le brouhaha que faisait ma mère et Marc en parlant.

- Je m'en vais manger en haut. Il faut que je me prépare pour la soirée de Chris.

- Mais Cayden ! Ca fait une journée que tu es dans ta chambre.

- Je ne suis pas d'humeur.

- C'est qu'il est devenu grincheux le bonhomme. Fais ma mère en se moquant un peu.

- Ouais, et ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Répond t-il en arquant un sourcil avant de partir et de me choquer par la même occasion.

- Jeune homme ! Reviens tout de suite ! Dis Marc Kross qui est resté choqué, tout autant que nous.

Voyant que son fils ne répond pas et entendant le claquement de sa porte, il se lève, s'excuse et emprunte le même chemin que Cayden.

- Je vais le ramener ! Crie t-il. Excusez mon fils... Je ne sais pas ce qu'il lui prend. Il ne sait peut être pas comment se comporter vis-à-vis de vous...

- Ce n'est pas grave ! Le rassure ma mère.

Mais moi, je suis restée choquée de son impolitesse et ne sait quoi dire. Lorsque Marc descend, il est seul et rouge. Bien entendu, Cayden a rendu l'atmosphère palpable.

- Je n'en peux plus de lui, il me met hors de moi, je n'arrive plus à le gérer, je...

- Je me barre.

Marc se retourne et dévoile la vue sur celui qui lui a coupé son monologue : son fils, plus beau que jamais. Il a une chemise avec une super veste très classe. Un jeans avec des trous et de simple converse noire.

- Tu rentres avant 3 heures jeune homme.

Je crois qu'il n'a pas eu le temps d'entendre la fin de l'instruction provenant de sa mère qu'il a déjà claqué la porte d'entrée de la maison.

Je ne sais plus quoi penser de lui. Et malgré tout cela, je sais que mon ancien Cayden est toujours présent au fond de lui mais pour cela il faut que je lui parle. Cela me met hors de moi cette distance qui n'existait pas autrefois. Mais je me tais et assiste en tant que spectatrice au diné de ce soir. Je n'ai plus faim, je n'ai plus soif, je n'ai plus l'envie de dire un seul mot.