Chapitre 25

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- Charlie.

Je décollai le cellulaire de mon oreille afin de comprendre ce qui se passait. Je remarquai que le numéro qui m'avait jointe était masqué. Je fus prise d'incompréhension et d'une légère frayeur. Comment avait-on appris mon numéro de téléphone ? Mais surtout, pourquoi cette personne réclamait mon amie au lieu de moi-même ?

- Ce n'est pas Charlie. Charlie dort actuellement. Sans indiscrétion, que se passe-t-il ? Je peux vous aider si cela peut vous être utile.

- Ta gueule et passe-moi Charlie. 

Je fronçai les sourcils de mécontentement face à cette agressivité. Depuis quand cet individu se permettait de m'insulter de cette manière ? Je ne le connaissais pas et je méritais un minimum de respect. Etant une grosse gueularde, je décidai de placer un mot là-dessus. Personne n'avait le droit de se permettre de me traiter de cette sorte. Et encore moins un inconnu.

- Je ne te passerai pas Charlie puisque tu as l'air d'être une mauvaise personne. Tu dois être l'un de ces gars qui la martyrisait l'autre jour. Allez, rends-toi.

Un silence de plomb s'installa durant quelques temps. Puis, le vulgaire bruit de la sonnerie m'indiquant que mon interlocuteur avait raccroché atterrit dans mes oreilles. Je l'insultai intérieurement avant de rejoindre ma chambre la tête remplie de questions. Pourquoi cette personne insistait pour avoir Charlie à une heure aussi tardive de la nuit ? Mais surtout, qui était-il ? J'entrai dans le dortoir où dormaient les trois jeunes femmes. Je m'arrêtai un instant devant le corps étendu de mon amie aux cheveux bruns sur le lit. Devais-je m'en méfier ou bien la défendre ? Etant donné qu'elle en faisait beaucoup pour ma part, je pris l'initiative de lui rendre l'appareil. Pourquoi cette fille avec un passé douloureux ferait du mal à qui que ce soit ? Non, cela ne lui ressemblait pas vu comme cela. Elle paraissait tant innocente dans sur ce petit matelas comparé à cette brute qui n'avait pas trois mots de son vocabulaire. Il fallait absolument que je cherche à savoir ce que voulait cet étranger. 


    Le lendemain matin, j'attendis impatiemment le bruit du réveil sonné. J'avais cogité toute la nuit dans mon petit lit. J'étais persuadée que la nuit serait longue et c'était le cas. Lorsque la pendule se donna en spectacle, j'entendis tour à tour les filles se réveiller en poussant des petits gémissements. Kimberly était la première à s'étirer suivie des deux autres filles. Quant à moi, je devais ressembler à un zombie avec la nuit blanche que je venais de vivre. Je me levai une fois qu'une de mes colocataires emprunta la salle de bains. Très vite, nous furent deux car une seconde fille s'éclipsa de la chambre pour aller se remplir le ventre et fumer une bonne cigarette matinale. 

Je me redressai sur mon lit en fixant d'un air interrogateur la fille en face de moi encore endormie. Elle faisait tellement innocente au réveil. Je ne comprenais pas pourquoi je devais m'en méfier puisque je ne connaissais pas le problème de la situation. Il n'y en avait peut-être pas, tout compte fait, mais je ne pouvais pas m'empêcher de la scruter du regard.

- Qu'est-ce qu'il y a, Thaïs ?

Elle me regarda. Je la regardai. Mon cœur cogna de plein fouet dans ma poitrine. Je ne pouvais pas lui mentir. Non, je ne le pouvais pas. Ce serait cruel de ma part. Pourtant, la raison me poussa à inventer une excuse. 

- Rien, c'est juste que je me demande comment va se passer ma journée. 

Elle acquiesça sans broncher quoi que ce soit d'autre puis elle quitta la pièce à son tour. 


      Lors d'un après-midi de vendredi après les cours, Kim et moi décidâmes de sortir en dehors du campus, histoire de commencer nos achats de cadeaux de Noël. Nous avions préféré prendre le bus pour nous rendre auprès des meilleures boutiques de la ville.

Aimer une seconde foisWhere stories live. Discover now