Chapitre 24

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« Gaulois... Gauloises, les... Les, bégaya-t-elle, en ce jour... »

Je m'endormais pratiquement sur ma table. Les acteurs étaient mous aujourd'hui, c'était à mourir d'ennui. Le jeune professeur interrompit bruyamment la scène en se mettant à brayer de plus belles, ce qui réveilla la salle endormie.

- Plus d'énergie, voyons ! On pourrait savoir pourquoi vous n'êtes pas dans le jeu ce matin ?! 

Il quitta son petit bureau auquel il observait le spectacle perché au-dessus de celui-ci. Puis il s'avança vers Todd et Alba pour leur faire comprendre qu'il s'adressait à ces deux personnes qui détenaient les rôles principaux.

- La vie peut être compliquée parfois, monsieur. Chacun a ses problèmes. 

Je regardai le jeune homme à la chevelure claire qui avait l'air fatigué par rapport aux derniers événements tragiques de sa vie. Monsieur Wilkins lui fit alors comprendre qu'on ne devait pas penser aux soucis dans son cours et qu'on devait en discuter avec un adulte de l'établissement ou avec un spécialiste. Après sa petite explication, il se tourna envers Alba qui ne décrochait pratiquement plus un mot, à part ceux-là.

- Excusez-moi, monsieur... 

L'enseignant leva les yeux au ciel avant de rejoindre sa place et de les faire recommencer tout depuis le début. J'entendis mon voisin soupirer d'ennui en attendant la fin de l'heure pour pouvoir quitter ce lieu où il ne se passait plus rien d'intéressant depuis la fois où il avait mis cette activité en place.

Pour tuer le temps, je décidai alors d'attraper un stylo pour commencer à griffonner un petit dessin sur ma feuille de classeur. Sans savoir guider mes coups de crayon, j'avais tracé un petit oiseau. Quel hasard. C'est alors que j'eus l'idée de recopier ce croquis sur la surface de mon poignet.

- Pourquoi un rapace ? 

Alors que j'étais concentrée à finaliser mon chef d'œuvre, ce chuchotement masculin me rendis distraite. Je tournai la tête pour savoir qu'il s'agissait de mon camarade et voisin de ce cours torturant comme ennuyant. Je lâchai mon stylo en réajustant la manche de mon petit pull hivernal de couleur verte.

- Ça..., je rougis, effrayée par rapport à ce qu'il allait en penser, ça représente la liberté pour moi. J'aimerais être un oiseau juste pour pouvoir parcourir les frontières sans avoir besoin de quoi que ce soit, uniquement de mes deux ailes. 

Je jetai un petit regard à l'intention du garçon en ne recevant aucune réponse de sa part. Il me souriait. Était-ce bon signe ? 

- Belle pensée. Je me présente : L'homme sombre. Pourtant j'aime la clarté des choses, plaisanta-t-il, j'aime beaucoup la signification de mon prénom qu'est Tyson en vérité. 

Je souris en remarquant que ça semblait être quelqu'un de réfléchi et qui s'intéressait à beaucoup de choses aussi folles que normales. C'était un jeune homme intriguant sous ses grandes lunettes à la monture blanche. Je l'avais déjà rencontré plus d'une fois dans ce cours, il était toujours isolé dans son coin.

Alors que je m'apprêtais à lui donner mon prénom à mon tour, la fin du cours pointa le bout de son nez. Il se leva en rangeant ses affaires à toute vitesse pour quitter ce cours qui finissait par tous nous casser les pieds. Je fis de même en évitant la remarque décevante de Garance.

J'attendais impatiemment l'arrivée de Charlie qui était partie récupérer Kimberly de son examen accompagnée d'Ivy. J'étais assise sur ce tabouret en regardant autour de moi.

- Tiens, une feuille vivolta sur la petite table ronde et grise, tu as fait tomber ça tout à l'heure, en sortant d'histoire. 

Aimer une seconde foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant