20. Journée Éprouvante

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Je joue à la DS pendant tout le cour pour passer le temps.

À midi, je mange seul et en plus c'est dégueulasse : purée de pois avec une viande froide. À la base la pute voulait manger avec moi mais je lui ai dit de dégager.

Au loin je peux voir Max, Pauline, Owen et Laure manger ensemble et rire ensemble. Ça va ils ont l'air de bien s'amuser. J'ai honte parce qu'au fond de moi je sais que c'est de ma faute, que si j'avais pas réagi ainsi on ne serait pas là aujourd'hui. Mais j'affirme que je n'étais pas jaloux, juste énervé de la situation. J'ai peut-être tout gâcher mais j'irais jamais m'excuser, je ne l'ai jamais fait et c'est pas maintenant que ça va commencer. Question de fierté.

Je souffle et pousse le plateau d'un bref geste des mains, l'assiette se retrouve par terre dans un fraquas pas possible. Tout le monde se retourne vers moi mais ils ne se moquent pas, je suis populaire ici alors ils savent qu'ils n'ont pas intérèt à me chercher. Super ! J'ai plus qu'à aller passer la serpillère ! Génial ! Une surveillante me la passe froidement et moi mes nerfs lachent.

- Vraiment ? ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE !

Je jette la serpillère à terre et je me casse.

Je marche vite dans les couloirs, je pourrais tuer quelqu'un s'il fallait que ça me calme. Grnn... Mon ventre gargouille... J'ai la dalle. Je m'avance jusqu'au distributeur et je me prends une barre chocolaté. Je traîne dans les couloirs jusqu'à ce que ça sonne.

Retour en cours. Des regards curieux se posent sur moi, c'est sûr qu'avec "l'accident" de la cantine je suis le centre de l'attention. Moi je leur fais les yeux de la mort, ils se retournent vite fait. Cette fois-ci mes yeux se posent sur Owen qui ne m'a pas laché du regard, il est vide. J'essaye de chercher un peu de réconfort en lui même si c'est la première personne à qui j'en veux ici. Il me regarde un instant avec pitié avant de se retourner. Son regard m'a fait comprendre une seule chose :
- Tu en as trop fait.

Je me lève et quitte la salle sous les cris du professeur. Je sors de l'université et je rentre, je crois que je suis fatigué de tout ça.

Le pire c'est que je sais que c'est de ma faute ! Mais ils n'avaient pas qu'à faire cette action stupide ! De toute manière ils reviendront vers moi, je suis indispensable ! Ils ont besoin de moi ! Je suis fort pour rester de marbre alors je vais continuer. Tu en as trop fait... Tu vas flancher... Je dépose mon sac au pied du mur dans le couloir.

Qu'est-ce qui me détendrait là tout de suite ? Des Pringels peut-être. Je regarde dans les tiroirs et les placards de la cuisine mais rien, il n'y en a plus. Faut que j'aille en course ? SUPER JOURNÉE MERCI LA VIE !

Je ressors et je me rends à Carrefour, je m'achète plusieurs boîtes de Pringels. J'en profite pour me prendre aussi des petits gâteaux pour le matin. Enfin je vais pouvoir je me poser chez moi ! Je paye à la caisse et je rentre pour de bon.

Je ne compte pas en ressortir, ça c'est clair. Laure est rentrée, elle boit un smoothie à la fraise en regardant un disney à la télé. C'est un sketch ?! Je prends la télécommande et je change de chaîne. Je mets une chaîne de sport, championnat de shate board. Elle reprend la télécommande et rechange en me lançant un regard menaçant. Si elle croit qu'elle me fait peur.

- Pas crédible, maintenant dégage avec tes films pourris !

- Films pourris ? Un disney ? Mais mon pauvre ! Tu n'as pas de goût !

- TA GUEULE !

- Ohhhh ça y est il s'énerve ! Pauvre ami, c'est toi qui n'est pas cré...

- TU VAS FERMER TA GUEULE OUI ?!

- Non c'est toi qui va te la fermer ! J'ai aussi le droit d'être respecté ! Je te signale que tu m'as TRAHIS alors tu n'as aucun droit de lever la voix sur moi !

- TRAHIS ?! Mais oui bien sûr ! Moi trahir quelqu'un ? Je ne l'ai jamais fait alors ferme-là Laure ! Tu parles trop ! Est-ce que j'ai parlé de tes problèmes à qui que ce soit ? Non je ne crois pas !

Elle me bouscule et part en direction du couloir. Je la rattrape par le bras. Elle va pas s'en tirer comme ça.

- LACHE-MOI ! crie-t-elle furieuse. JE TE DÉTESTE !

- RASSURE-TOI JE TE HAÏE AUSSI, COMME ÇA PAS DE JALOUX !

- PAS DE JALOUX ?! TOI TU ÉTAIS JALOUX LA DERNIÈRE FOIS, TU AS PÉTÉ UN CÂBLE POUR RIEN ! TU EN AS TROP FAIT MORGAN !

Cette phrase...

- ARRÊTEZ TOUS DE ME DIRE QUE J'EN AI TROP FAIT ! JE SUIS AU COURANT OK ?! VAS-Y DIS QUE JE SUIS LE MÉCHANT DANS L'HISTOIRE ! VAS-Y DIS-LE !

- Tu es la pire personne que je connaisse ! Si j'avais su à l'avance que j'allais tomber sur un mec comme toi, je n'aurais jamais choisi de vivre ici avec un colocataire aussi con !

- Putain ferme-là ! Ferme ta putain de bouche de salope !
- PARDON ?!

- TU AS TRÈS BIEN ENTENDU !

Sa main prend de l'élant et gifle ma joue gauche, ma tête partant vers la droite. Ça fait un mal de chien !

- Je t'interdis de me traiter de salope, tu m'entends ? Plus jamais je veux entendre ce mot sortir de ta bouche.

Sa voix se fait plus calme. Alors que je remonte ma tête pour lui lancer encore quelques insultes, quelqu'un toque.

Pourquoi il y a toujours des gens qui viennent toquer à la porte !? Si c'est Owen je vais me casser d'ici, pareil pour Pauline ou Max. La porte s'ouvre toute seule, lentement dans un silence de mort (elle est jamais fermée à part la nuit cette porte).

La première chose que je vois, c'est le pied s'avançant devant la porte, une chaussure en cuir noir. J'écarquille les yeux, fou de rage. La deuxième chose que je vois, c'est le buste de cette personne, une veste de riche. Mes yeux s'écarquille plus encore, je ne veux pas que ma peur prenne le dessus, c'est fini ça. La troisième chose que j'ose voir, c'est son visage. Un seul et même homme.

- Bah alors Morgan ! Tu ne dis pas bonjour à ton père ?

Mon ColocataireWhere stories live. Discover now