Mon Colocataire

49. La Roue Tourne

10 minutes après, il est bien là. Il s'installe à la troisième chaise présente à cette table et Léonie lui explique l'enveloppe et les messages. C'est les preuves qui feront qu'il sera arrêté, les preuves qui vont finir l'enquête. La mère de Laure en profite pour parler de mon père et je réussis à montrer mes cicatrices. Lui aussi va être arrêté. Il a assez de preuves maintenant. C'est la fin. Tout est enfin fini.

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PDV Laure

Je ressemble à rien. Je crois que mon mental ne tient plus. Je m'emporte pour un rien. Je sais que Morgan n'a rien fait de stupide mais le fait que je ne me sente pas très bien en ce moment agis sur mes réactions. Ce que je vois dans mon miroir ? Une fille pâle avec des cernes. Tout à l'heure, quand Morgan est parti, j'étais bouleversée alors je me suis allongée sur son lit et je me suis endormie. J'ai fait ce putain de cauchemar ce qui m'a deux fois plus tué mon morale.

Un bruit me fait sursauté. La porte s'est ouverte comme ça. C'est ce que j'ai cru entendre depuis la salle de bain. Aucun coup de clef. Elle n'était pas fermé. Je sors de la salle de bain m'attendant à voir Morgan mais celui que je vois me fait reculer de quelques pas.

- Comment on se retrouve ? J'espère que tu vas bien depuis mon pied sous la table !

Il se lèche les lèvres. Mon père est là. Je tremble. Je ne suis pas en état de me défendre. Je heurte le mur derrière moi. Il rit et il s'approche.

- J'ai eu beaucoup de chance que ta porte soit ouverte sinon nous ne nous serions pas revu. Tu te rends compte ? Quelle tragédie ! Je n'aurai pas pu te violer une nouvelle fois, depuis le temps que j'attends ça !

J'éclatte en sanglot à l'instant même où je comprends le sens de ces mots. Je ne tiens plus. Il pose sa main en haut de mon bras gauche puis la descend beaucoup trop doucement. Réagis ! Tu dois réagir... Tu n'es plus cette petite fille faible, tu as changé ! Ressaisis-toi... Mon talon heurte le bout de sa chaussure et il lâche un cri. Je m'empresse de courir et d'attraper n'importe quel objet. La télé fera très bien l'affaire. J'ai pas vraiment le choix. Je la prends et la lui jette dans la figure. On va devoir la repayer, le coût va être dur. On n'a pas les moyens mais là faut que je me protège.

Il hurle et grogne sous la douleur. Mais il arrive à m'attraper le poignée. Je ne peux plus rien faire. Il me propulse à terre et je me prends l'espèce de verre dans une de mes jambes. J'ai terriblement mal. Il se met à califourchon sur moi et là je commence à voir trouble. C'est la fin, tout recommence. Je vais revivre les mêmes sensations aussi horribles les unes que les autres. Il plaque sa bouche à la mienne et y fait rentrer sa langue de force. Je m'efforce de crier mais je ne peux pas. J'ai l'impression de suffoquer. Est-ce que je vais m'évanouir ? Ou même mourir ? Il n'a pas le droit de me toucher ! Seul Morgan en a le droit... Je ferme les yeux pour oublier. Je dois oublier. Pense à autre chose... Un bon souvenir ?

Oui c'est une bonne idée.

Je repense à la première fois que Morgan a été gentil avec moi, à cette chaleur qu'il m'a apporté et qui me manquait terriblement. Je ne sais plus si c'est quand il m'a sauvé ou si ça avait déjà été le cas. Je me rappelle que ce moment m'avait marqué, surtout quand il avait posé sa tête entre mon cou et l'oreiller et que je lui avais caressé les cheveux. Ça m'a vraiment appaisé.

Soudain je sens que le poid au dessus de moi n'y est plus et qu'un bruit fracassant se fait entendre. Je n'ouvre pas les yeux pour autant, tétanisée par ce que je pourrais découvrir de pire. Puis je sens une main bien plus douce que celle de mon père, me carresser la joue.

- Oh ma chérie... Désolée de ne pas avoir su plus tôt, je suis tellement désolée.

Maman.

- ENFOIRÉ JE VAIS TE BUTER TU M'ENTENDS !?