11. Encore Une Fois

23.8K 1K 89
                                    

On se déteste n'est-ce pas ? Je m'allonge sur mon lit et je mets de la musique, triste qui accompagne mon humeur de la soirée. Oui cette ambiance est triste, il me rend triste.

_________

PDV Morgan

Je dois l'éviter. Depuis que nous nous sommes embrassés, je ne la vois plus pareil. C'était pour de faux et pourtant... Cependant je la déteste toujours autant mais quelque chose a changé en moi...envers elle. J'ai peur de ressentir ce que j'ai déjà ressenti pour elle. Qui aurait cru qu'un jour j'aurais peur ? Un Droy de la famille a peur... Donc je préfère m'éloigner et me réfugier dans les bras de Clem, elle me fait l'oublier un peu et elle fait renaître en moi mon côté badboy parce que le côté que j'ai montré ce week-end n'aurait jamais dû avoir lieu.

En classe nous ne nous regardons pas, ni à l'appart, ni dans la cour, ni à la cantine, ni quand nous sommes obligés de nous adresser la parole.

Je la déteste c'est pourtant simple non ? Alors pourquoi tout m'a l'air si compliqué ? Tu dois la détester pour ton bien, comme te l'a toujours dit ton père pour que tu ne t'attaches à personne, toujours les hommes en priorité mais jamais les femmes car elles sont synonyme de misère... J'ai aussi intégré cette université pour fuire mon père, il m'a appris les choses de la vie mais de la mauvaise manière.

Bref passons.

Clem s'est assise sur mes cuisses et elle me caresse les cheveux. Elle se met à m'embrasser tantôt doucement tantôt sensuellement, c'est si agréable...mais rien ne rivalise à la sensation que j'ai eu avec Laure. Ah faut que j'arrête de penser à elle, en plus de ça ça m'énerve.

Clem continue de m'embrasser longoureusement puis une pensée vient me perturber à nouveau : c'est bientôt les vacances. Dans une semaine même pas, trois jours. Dans trois jours je vais devoir passer le plus clair de mon temps en compagnie de ma coloc, à moins qu'elle parte voir sa famille mais je ne pense pas, on a vraiment beaucoup de travail malgré que je ne m'y interresse pas plus que ça.

Et voilà que je repense à elle !

Fais chier.

Je repousse Clem et je m'en vais la laissant là toute seule. Je retourne en cours, je m'installe à côté de Max et je sors la plupart de mes affaires. Le prof me fait les gros yeux ettonné que je le fasse puis il reprend ses explications sur le thème de la littérature et plus particulièrement des poèmes de Victor Hugo. Nul. Je m'amuse avec le bouchon d'un stylo que j'ai récupéré et une règle pour faire une sorte d'avion, je mordille mon quatre couleurs et je n'arrête pas regarder l'heure sur mon portable, tout ça pour passer le temps.

Lorsque ça sonne, je me lève et je bouscule Laure faisant tomber toutes ses affaires. J'allais l'aider quand je me souviens que je la déteste et que je n'en ai rien à faire d'elle. Elle me lance un regard noir que je lui renvoie. Et je sors.

PDV Laure

Mais quel con ! Je ne peux plus le voir en peinture. Je ramasse mes derniers cahiers et ma trousse avant de sortir de l'établissement. Il fait presque nuit alors qu'il n'est que 18h, je décide de passer par une ruelle qui coupe mon trajet à pied jusqu'à l'appart. C'est plus court je crois. Il fait vraiment sombre et c'est mal éclairé, pas très accueillant.

Je marche plus vite apeurée par le lieu, ça me rappelle vraiment de mauvais souvenirs.

D'un coup j'entends un bruit derrière moi et la ruelle me paraît bien longue. Je ne me serais pas égarée quand même ? Je me sens observée. J'avance plus rapidement encore avant que quelque chose me touche l'épaule ou pire... quelqu'un. Je suis retournée et projetée contre le mur sale et poussiéreux de cette ruelle peu fréquentable. Je sens des doigts rugueux me relever le bas de mon pull, frolant ma peau au passage et remonte sa main le long de mon bas ventre. Je frissonne de peur, de froid, de tristesse enfin de tout. Tant de sentiments me parcourent à cette instant précis mais ce ne sont que les mauvais.

J'essaye de me débattre oubliant sur le moment que je suis quelqu'un de faible mais en sentant sa main empoigner l'un de mes seins, je perds toute conviction à survivre au désastre qu'y va survenir. Pour la première fois je supplie dans ma tête que Morgan ne soit pas encore rentré, qu'il s'inquiète pour moi comme il l'a déjà fait et qu'il me cherche. Je sais que ce ne sont que de faux espoirs, il ne viendra pas et...peut-être...qu'encore une fois...on va abuser de moi. Sachant que je ne peux plus m'échapper de l'emprise de l'individu, je décide de l'examiner : ses traits sont marqués, il doit avoir dans la cinquantaine. Son regard rencontre le mien, un regard brûlant de désir qui me dégoûte au plus haut point. Je reprends conscience de ce qu'il m'arrive et j'essaye en vint de le pousser mes mains sur ses épaules. Agaçé, il attrape mes poignets et les remontent brutalement au dessus de ma tête. Je tremble, j'ai peur et je pleure. J'ose crier ce qui me vaut un coup dans le ventre, mon crie se transforme en douleur et ingure de ma part. Il met sa main sur ma bouche et continue sa petite affaire. Pourquoi cela n'arrive qu'à moi ces choses-là ?! PUTAIN JE HAIS MA VIE ! Il arrache mon pull d'un seul coup, il est en morceaux par terre, c'est la fin. Le désespoir revient. Sa bouche se pose dans mon cou et il ne se gêne pas pour me faire un suçon. Il remonte jusqu'à mes joues et lèche les gouttes salés qui perlent de mes yeux meurtries. Il finit par m'embrasser comme un homme qui n'a pas baisé depuis un siècle, sa langue est répugnante alors qu'elle caresse chaque recoins de ma bouche. Même dans une situation pareille, j'ai une pensée pour Morgan qui lui a vraiment le don de savoir me faire défaillir.

Les larmes dévalent toujours autant qu'elles le peuvent. Sa main qui s'était posé sur mon sein (ou le soutien-gorge a disparu) redescent, plus bas encore que l'on ne pourrait l'imaginer. Pendant ce geste, ses lèvres prennent possession de mon téton, il en lèche les contours jusqu'à le mordiller. Ses yeux croisent les miens jetant un appel à l'aide.

- Je vais te créer le plus beau des souvenirs, dit-il ironique.

Pourquoi moi...

Sa main atteind mon legging, il le descend assez doucement pour que j'explose de haine et de tristesse à l'intérieur. Mon pantalon glisse sans peine vers mes chevilles. Me voilà presque nue, me voilà presque violée. Je le fusille du regard et il me fait un sourire vraiment flippant, menaçant plutôt. Morgan je t'en supplie vient...... Il commence à toucher le tissu qui sépare mon sexe de son doigt. Il fait de petits ronds mais je ne ressens aucun plaisir, comment je pourrais ?

Que quelqu'un vienne dans ce trou pommé pour me sauver du viol que je suis en train de subir.......... Je vous en prie.....

Soudain, comme si dieu avait entendu mes prières, j'entends un râle d'une autre personne. Une personne qui arrache le type qui avaient posé ses sales mains sur ma peau. Je n'arrive pas à identifier les gens se situant devant moi, tout est flou et noir surtout. Si sombre que la lune je ne la vois même pas.

Mon sauveur frappe mon violeur, peut-être à sang ? Ou pas. Je sais juste que ça dure longtemps, très très longtemps. L'homme qui m'avait touché parti sûrement trop faible pour se battre encore.

Je pousse un soupire de soulagement et je me laisse glisser contre le mur. Je baisse les yeux honteuse que l'on me voit si peu vêtu, je sanglotte encore. J'ai tellement honte dans l'état qu'est mon corps. Honte de moi. J'essaye de me cacher les parties de mon corps les plus suceptibles d'attirer l'attention, la tête baissée, les joues mouillés, le corps fébrile. Je sens le regard insistant de l'homme posé sur moi, je ne relève pas les yeux pour au tant. J'ai peur de la réaction que je pourrais lire en lui. Je sens une main, la sienne, prendre mon menton pour relever mon visage que je puisse le regarder.

- C'est fini, tout est terminé, je suis là... dit la voix.

Alors c'est lui ? C'est lui qui est venu me sauver ? Finalement... Je ne sais pas si c'est une bonne chose de le voir ici auprès de moi mais je suis juste heureuse.

Mon ColocataireWhere stories live. Discover now