PRENDRE MON ENVOL

CHAPITRE 27

Je ne parviens pas à effacer de mon esprit l'affreux cauchemar de cette nuit. Je ne sais pas pourquoi je fais ce genre de rêve depuis quelques jours. Je vois Miguel s'éloigner de moi pour ne plus revenir. Et à mon réveil, je suis toute chamboulée ! Comme si je vivais mon rêve en vrai ! Je ressens chaque émotion au plus profond de mon âme. Tous les sentiments dévastateurs qui me submergent et que j'endure au fil des minutes de mon songe, je les revis de plein fouet toute éveillée. Heureusement, que Miguel se trouve à mes côtés tous les matins. Pour m'aider à retrouver mon calme, il me suffit de m'allonger dans ses bras et d'entendre son cœur battre paisiblement. Cela a un effet anxiolytique immédiat sur ma personne.

S'il n'était pas couché dans mon lit, je ne saurais vous dire dans quel état je serais au réveil. Je pense que je deviendrais complètement folle en moins de temps qu'il n'en faut. Tous mes repères de bonheur n'étant ciblés que sur l'unique amour de ma vie, je crois sincèrement que je ne tiendrais pas. Cet horrible cauchemar ravage tout l'intérieur de mon être. C'est affreux !

— Qu'est-ce qui t'arrive ? me demande Danièla en s'asseyant près de moi sur la banquette, dans laquelle je suis assise depuis de longues minutes, essayant de comprendre mes foutues rêves.

Tout va pour le mieux entre mon homme et moi. Il est adorable, prévenant, généreux, aimant... et j'en passe. Il est tout bonnement parfait ! Je ne me vois pas le quitter, bien au contraire. Je serais plus d'avis d'en faire mon mari, si vous voulez tout savoir. Et chaque jour qui passe, lui aussi, me prouve davantage son amour. Alors pourquoi tous ses doutes m'assaillent ?

— Rien ! Je suis juste fatiguée.

— Tu as l'air préoccupée, pas fatiguée ?

Elle me connaît mieux que personne, c'est vrai ! Mais je ne veux pas en parler ! Car j'aime à penser que ce n'est qu'un rêve sans importance, alors que si je viens à le dire tout haut, ça deviendra plus que ça. Et je ne le veux pas !

Pourtant, paniquée, la première fois que je me suis réveillée tourmentée, je lui ai tout avoué. Et elle m'a dit de ne pas en tenir rigueur, que ce n'était que mon inconscient qui s'inquiétait de tant de chamboulement dans ma vie.

Depuis, je m'efforce d'oublier mes songes pour me concentrer sur ma vraie vie. Mais ça fait trois jours que je fais exactement le même cauchemar et que je me lève en sursaut, avec le cœur battant à un rythme effréné, le corps tout tremblant et les mains moites. Jamais, je ne me suis sentie à ce point bouleversée suite à un cauchemar, et pourtant j'en ai fait de terribles, bien avant ça.

— Amélia, raconte ! insiste t-elle.

— J'ai refait ce cauchemar ! lui avoué-je finalement.

Je crois que j'ai besoin qu'elle me rassure.

— Celui où Miguel te quitte sans dire un mot ?

— Oui, mais cette fois, c'était différent ! J'avais vraiment l'impression qu'il me quittait, j'avais beau essayé de le retenir, il s'éloignait encore plus... Quand je me suis réveillée j'étais en larme, et je n'ai pas réussi à sécher mes yeux avant de longues minutes de chagrin ... Tu dois me prendre pour une folle ?

En m'entendant raconter à haute voix mes déboires, j'ai l'impression d'être à côté de la plaque. Tout me semble irréel ! Comme si je venais de tout inventer.

— Amélia ! Non ! Tu n'es pas folle !... Je croyais que tout allait bien entre Miguel et toi ?

— Et c'est le cas ! Je l'aime et je sais que ses sentiments pour moi sont sincères ! j'atteste. J'ignore pourquoi je fais ce genre de rêve, c'est comme si la vie voulait me protéger ou me prévenir... je débite sans comprendre.