CHAPITRE 19

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Je ne m'étais jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Pour la toute première fois, j'ai l'impression d'avoir trouvé ma place. Miguel est mon sauveur, il ne le sait pas, mais il m'a redonné goût en l'existence. Avec lui, je pourrais franchir des montagnes, bâtir un foyer,... et même devenir mère, je suis prête à tout tenter pour lui, même si cela doit me coûter la vie. Je l'aime !

Je n'aurais jamais cru pourvoir aimer quelqu'un avec autant d'intensité, autant de ferveur, et encore moins en si peu de temps. J'étais persuadée que l'amour nous ne frappait pas comme dans les films à l'eau de rose, mais qu'il se construisait au fur et à mesure des jours passés ensemble. Et bah, je me suis bien trompée ! Je suis tout de suite tombée sous son charme en France et quand je l'ai vu à ici devant ma boutique, j'ai eu le même coup de cœur. On était destiné à être ensemble, ça ne fait plus aucun doute dans mon esprit ! Miguel est l'homme de ma vie ! J'espère seulement qu'il est du même avis... Mais oui, il ne peut pas en être autrement !

— Tu ne sais pas ce que je viens d'apprendre ? m'interpelle Danièla en entrant dans la boutique toute chamboulée.

Je pose mon fouet et la regarde interloquée.

— Non, comment le pourrai-je, je n'étais pas avec toi ?

— Tu devrais venir t'asseoir ! me propose t-elle.

Elle commence vraiment à me faire peur, que va-t-elle m'annoncer ? Je vais prendre place à une table, vu que je n'ai aucun client, et j'attends qu'elle se décide enfin à parler.

— Ton homme... Miguel est... se reprend t-elle à plusieurs reprises.

Qu'est-ce que l'amour de ma vie a fait à mon amie ?

— Danièla ! Alors ? Tu te décides à parler ? j'insiste auprès d'elle pour qu'elle me révèle ce qu'elle sait au sujet de ma deuxième moitié de moi.

— Je suis désolée ! Miguel est le fils... il est un des... enfants du propriétaire... bafouille t-elle avant de se taire à nouveau.

— Je ne comprends rien ! Dis moi une bonne fois pour toute qui est son père ?

— C'est le propriétaire de la boulangerie pour laquelle il travaille, me sort-elle.

— Non ! Ce n'est pas vrai ? Tu as dû mal comprendre ! Jamais, il ne me ferait ça ! Il déteste son père en plus ! Il ne peut pas bosser pour lui, c'est impossible ! je ne me résous pas à cette annonce, non, à cette bombe qui vient d'exploser en moi.

Toute ma vie vient de partir en fumée !

— J'aimerais bien te dire que c'est un malentendu, mais je ne peux pas ! Son père lui a demandé de commencer en bas de l'échelle, et de grimper les échelons un à un, afin d'arriver au sommet de l'entreprise familiale, en ayant en tête la dure réalité du travail.

— Ça c'est ce qu'il lui a demandé, oui, quand il a obtenu son diplôme, mais il a refusé ! Et au lieu de ça, Miguel est parti à Paris faire sa vie, avant de revenir à Viseu deux années plus tard, car le Portugal lui manquait.

Il ne m'aurait pas menti ? Il semblait sincère lors de notre premier rendez-vous. Il en était même chagriné d'en parler. Ça ne doit qu'être une mauvaise rumeur, rien d'autre !

— Tu en es sur ?... Car la personne qui me l'a dit en était persuadée ! Et en plus, elle m'a informé, que cette famille n'était pas très sociable, qu'il fallait s'en méfier, qu'il allait faire tout ce qui est en leur pouvoir pour nous barrer la route !... débite t-elle sans s'arrêter. Et dis moi, Miguel t'a informé hier, qu'il vendait des éclairs à la vanille et au chocolat dans sa boutique ? C'est tout nouveau et ils ont beaucoup de succès, eux !... Vu ta tête, j'imagine que non !

PRENDRE MON ENVOLWhere stories live. Discover now