CHAPITRE 11

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Plus que quelques jours, et je serai officiellement la nouvelle commerçante de cet endroit. Étrangement, j'ai très hâte !

Mon père et ma mère sont venus m'aider à agencer les dernières choses dans ma boutique. Je ne pensais pas qu'il y aurait encore tant à faire. Il est 16h, quand me vient l'envie de grignoter un petit truc.

— Vous voulez manger quelque chose ? je demande à mes parents avant de partir à la recherche d'un petit en-cas. Je vais à la boulangerie, j'ai une petite faim !

— Prends nous ce que tu veux ! me répond mon papa qui est très facile à contenter.

Je ne m'en fais pas pour lui, tout ce que j'apporterai, sera englouti. Il mange de tout ! Ce n'est pas le cas de ma maman, elle est bien plus compliquée. Mais généralement, elle ne dit jamais non à des gâteaux, elle est plutôt du genre à les dévorer, si on a le malheur de lui en mettre un sous son nez.

— Parle pour toi ! réplique ma génitrice. Moi je veux du sucré !

Qu'est-ce que je vous disais ? Ma mère et le sucre, c'est toute une histoire. Mais pas le temps de vous en dire plus. Je dois filer, j'ai vraiment très faim.

— Ok, je reviens ! A tout de suite !

Je les laisse en pleine discussion. C'est fou ! Ils ne sont jamais d'accord ! C'est un vrai supplice de les entendre en permanence se disputer, et en plus, ils n'acquiescent jamais à mes désirs, car ceci doit être ici et non là où je l'ai mis, je devrais mettre tel objet là et non où je l'avais prévu... Je n'en peux plus ! J'ai besoin de sortir d'ici. J'adore mes parents, mais les avoir sur le dos constamment, c'est fatiguant !

Je sors et quel soulagement pour mes oreilles. Je respire enfin ! Je vais pouvoir l'espace de quelques minutes faire tout ce dont j'ai envie, sans qu'on me reprenne, façon de parler vous l'avez bien compris, je n'ai pas grand chose à faire, seulement trouver de quoi rassasier mon appétit.

J'entre dans la boulangerie pâtisserie qui se trouve à environ cinq mètres de mon établissement. C'est un lieu des plus classiques, avec ses murs recouverts à mi-hauteur de faïence bleue typiquement portugaise, et me dirige vers le comptoir, où je tombe nez à nez avec l'homme dont j'ai rêvé toute cette nuit, et qui m'a fait mouillé tous mes draps, tellement j'ai eu chaud.

Je reste paralysée, quand il me jette son plus beau sourire, ce qui illumine son merveilleux regard. Et dire, qu'il a ce truc, ce don, de me faire stopper sur place, avec des frissons qui me parcourent tout le corps des pieds à la tête. Il me rend folle ! Je n'arrive plus à diriger ma tête, ni mes pieds, je suis comme envoûtée, c'est une sensation que personne avant lui ne m'a fait éprouver. Que se passe t-il avec moi ?

Je ne comprend pas, pourquoi je me comporte de la sorte en sa présence, je me sens comme une idiote. Il doit me prendre pour une cinglée, j'en suis sûre !

Et, c'est à ce moment là, que je me rappelle, que je suis une vraie clocharde. Je suis habillée de vieux fringues et ma coiffure est toute défaite. Je suis une loque ! Comment j'ai pu sortir dans un tel état ? Il va prendre peur ! Mon dieu, la honte ! Je voudrais être une toute petite souris, afin de déguerpir d'ici à toute vitesse, mais c'est trop tard, le mal est fait !

— Qu'est-ce que je vous sers ? me demande t-il toujours le sourire aux lèvres.

— Euh...

Je n'arrive pas à articuler un seul mot, je reste sans voix et sans réaction. Je suis comme terrorisée, pourtant, je n'ai aucune raison de l'être... Ok, je ne suis pas à mon avantage, mais je ne suis pas là pour le draguer, non, seulement pour passer commande. Donc, où est le souci ?

PRENDRE MON ENVOLWhere stories live. Discover now