CHAPITRE 21

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Après avoir tournée dans mon lit au point de faire tomber ma couette à terre, je me suis relevée et me suis mise aux fourneaux. Je dois faire davantage de gâteaux, si je ne veux pas en décevoir quelques uns.

— Tu ne t'es pas couchée ? me demande Danièla en entrant dans la pièce à vivre, toute ensommeillée.

— Si ! Mais vu que je n'arrivais pas à dormir, j'ai décidé de m'occuper !

— Tu as passé toute la nuit à faire des pâtisseries ?

— Une bonne partie de la nuit, oui !

— Amélia ! rouspète t-elle avant de mettre le doigt où ça fait mal. Tu devrais lui pardonner, tu n'arrives plus à dormir, ni à faire quoi que ce soit sans lui !

— Je ne peux pas !... Je ne peux plus avoir confiance en lui !... Et ce n'est pas vrai, je fais des choses, je n'ai pas besoin de lui pour mes pâtisseries ! je l'informe.

— Oui, tu ne fais que ça, des gâteaux ! Et tu en oublies de vivre, même de te reposer... Tu ne peux pas continuer comme ça !

— Si ! Je le peux !

— Amélia ! On est amie, depuis très longtemps, je te connais par cœur ! Même après avoir découvert qui il était, tu n'as jamais cessé de l'aimer. Il est ton âme sœur, comme tu me l'as dit, et quoi que tu fasses, tu ne pourras jamais l'oublier ! Alors, pardonne et fonce le voir !

Je sais qu'elle a raison ! Mais je n'y arrive pas ! C'est plus fort que moi, il m'a trahi ! Aucune personne avant lui ne m'a fait souffrir autant ! Comment être sûre qu'il ne recommencera pas ? Je n'y survivrais pas ! Je l'aime trop ! Je dois l'oublier ! C'est ma seule chance de continuer à vivre !

— Je n'ai pas le temps pour ça ! On a une longue journée devant nous aujourd'hui !

— Des excuses, c'est tout ! Tu as seulement peur de souffrir ! Mais tu sais qu'en amour rien n'est figé, il faut faire en sorte que ça dur, et pour ça il faut se donner une chance ! Je sais qu'au plus profond de toi, tu lui as pardonné. Alors pourquoi t'entêtes tu à souffrir inutilement ?

— Car je n'ai pas confiance !

Mais en quelle langue je dois lui dire, pour qu'elle comprenne ?

— La confiance viendra avec le temps !

Peut-être oui, mais en attendant je ne sais pas ce que je veux ! Oui, j'aime Miguel, et je ne lui en veux certainement plus..., car je sais qu'il disait vrai me concernant, jamais je n'aurais accepté de sortir avec lui, si j'avais su que la boulangerie dans laquelle il travaillait appartenait à sa famille. Et, je sais aujourd'hui, que je serais passée à côté de bons et merveilleux moments auprès de cet homme, l'homme que j'aime ! Mais je n'y peux rien ! C'est trop dur ! Je ne veux plus souffrir par amour, ça fait tellement mal. C'est comme si on m'avait interdit de respirer pendant un laps de temps interminable au point de suffoquer, qu'on m'avait interdit de vivre... C'est ce que j'ai ressenti quand j'ai découvert qu'il m'avait menti. Et je refuse de repasser par là !

Je suis derrière la devanture de ma boutique en train d'afficher les nouveaux prix quand mon cœur s'emballe à l'apparition de Miguel. Je pense qu'il ne m'a pas vu, il suit son chemin. Mais je ne peux m'empêcher de sourire, il est tellement beau et je l'aime tellement !

— Faites attention vous allez tomber ! me dit Angela en entrant dans ma boutique.

— Bonjour ! salue Danièla la jeune femme, avec un grand sourire.

Angela me tend sa main pour descendre de mon estrade, afin de m'empêcher de dégringoler tellement je suis décontenancée par sa présence. Je vais enfin pouvoir la remercier. Mais comment ? Comment gratifier une personne à qui l'on doit tout ?

PRENDRE MON ENVOLWhere stories live. Discover now