POUR NOS MENSONGES

NE RIEN MONTRER

Une fois dans le taxi, je meurs d'envie de lui demander le sujet de leurs conversations. C'est plus fort que moi. Foutu curiosité malsaine.

ET PUIS MERDE!

-Alors, vous êtes devenu ami avec le champion des champion?

Elle rit mais je la sent blazé. Je suis certaine qu'elle a tout de même tenté sa chance. Je ne pourrais pas lui en vouloir. Qui n'essaierai pas? Même moi je me suis laissé tenter.

- C'est officiel, cet homme est vraiment fidèle. Pas un regard de séduction. Pas un sous entendu. Il n'a même pas regardé une seule fois mes seins. Je suis démoralisé. Ma cousine avait raison, ils s'aiment réellement... L'homme parfait existe et il ne sera pas pour nous ma chérie.

Elle se penche et cale sa tête sur mon épaule en finissant sa phrase et me fait un calin pour se consoler. Je lui caresse les cheveux. Et le silence revient dans l'habitacle.

Je ne relève pas et regarde par la fenêtre pendant que notre chauffeur nous ramène a la maison. En silence.

Mon cerveau se met automatiquement à penser. A lui. A ce qu'il s'est passé ce soir.

Son regard, ses mains, sa bouche. Son odeur. Mais surtout ce sentiment de protection que j'ai ressentit contre lui. C'est étrange et je crois que c'est ce qui me perturbe le plus.

Pourquoi je me sentais en sécurité alors qu'il me retenait enfermé dans une pièce minuscule, plongé dans le noir.

Il m'a embrassé et je me suis laissé faire. Pire encore, j'ai aimé ça. Vraiment aimé.

La dernière personne qui m'a touché m'a détruite. Et Même si l'approche de Nicolas a été violente, j'ai aimé sa force. Son empressement. Son désir lier au mien. Alors qu'on est un danger l'un pour l'autre.

J'aurais pu l'arrêter. Lui mettre mon genou ou je pense. Lui casser le bras et me tirer en l'insultant. Ou tout simplement tout dire à Barbie. Mais non, j'ai préféré répondre à son baiser et m'accrocher à ses cheveux pour qu'il m'en donne plus.

Je me sens si stupide. Il va penser que je suis une fille de plus qu'il obtient en claquant des doigts. Et je déteste ça.

De toute façon je n'ai pas besoin d'y penser. Je ne le reverrai plus jamais. C'était seulement pour un dîner. Une soirée d'égarement à oublier.

Comme pour me sauver de mes propres pensées, nous arrivons enfin chez nous.

Je paie notre chauffeur et lui souhaite une bonne soirée. Cette fois je n'aurai pas besoin de ses services.

- Pourquoi tu souris?

- Parce que pour une fois, on rentre tôt, Taxi man n'a pas à te porter et je n'aurais pas à supporter ta gueule de bois demain matin!

- Oui mais tu n'auras pas non plus le privilège d'entendre ta meilleure amie avoir de merveilleux orgasmes toute la nuit... Tu sais, le genre de trucs que les gens normaux font de temps en temps pour décompresser et s'éclater!

J'enfonce mes doigts dans ma bouche et fait semblant de vomir. Elle se retourne en montant les escaliers et me voit faire.

- Je savais que tu faisais ça... Comment tu fais pour tenir sans baiser je comprends pas!

Je lui passe devant et monte les étages en courant. Evidement j'ai enlevé mes escarpins maudit dès ma monté dans le taxi. ( d'ailleurs je dois avouer qu'ils m'ont bien servit ces deux là ce soir.... c'est ma nouvelle arme de destruction )

- Le sport ma belle.... A outrance...

- Rien que le mot sport me donne des courbatures. Comment tu endures cette corvée?

Je lève les yeux au ciel. Ma meilleure amie préfère dépenser ses calories avec un beau mal plutôt que dans une salle de sport. Mais chacun ses doses de réconfort pour tenir... Je ne vais pas la juger, tant qu'elle est heureuse, moi ça me va...

Arrivée à notre étage. Le 4eme sans ascensseur, je dévérouille la porte et laisse ouvert en attendant que mon panda monte les derniers étages. Essouflé comme un boeuf.

- Si tu faisais plus de sport, tu ne serais pas dans cet état à chaque fois que tu arrives ici!

- Ne t'en fait pas pour moi... j'y vais de suite dans ma salle de muscu...

Son téléphone sonne. Un message.

- D'ailleurs il m'attend en bas pour commencer l'échauffement...

- Non s'il te plaît, épargne moi les détails! Je ne veux aucun flash érotique de toi et monsieur muscle dans mon sommeil!

- Et pilote de ligne....

- avec une alliance au doigt je te rappelle.

- Ce que tu peux être rabajoit. Je m'en vais, ne fais pas de bétise pendant mon absence. Je t'ai à l'oeil...

Je lui balance un des coussins du canapé et elle referme la porte à grande vitesse tout en riant.

Cette fille va me vieillir avant l'heure. A moins que je ne le fasse moi même...

Une fois au calme, je vais vite prendre une douche.

Je ne pourrais jamais dormir avec son odeur sur moi. D'ailleurs, je me demande comment elle n'a pas pu sentir son parfum sur moi. Pourtant elle détient un vrai radar à testostérone. Il va falloir que je réfléchisse à une réponse car je suis certaine qu'elle réserve son enquête pour bientôt.

Trente minutes plus tard, je suis enfin dans mon lit. Au chaud et sans personne pour me m'embêter.

BIP BIP BIP

C'était trop beau...

J'y crois pas. Ma folle de copine vient de m'envoyer une photo de son amant. En plein ébat. Impossible qu'il ne l'ai pas vu faire et en plus il a encore sa chemise de pilote de ligne. Ouverte. Montrant son torse.

Cette fille est taré... mais elle me fait rire. Après tout, c'est peut être ça la vraie vie quand on a vingt ans. Mais comment le savoir, quand on a connu que le côté sombre...

Cette nuit, je vais rêver de magnifique yeux bleus qui m'entraîneront lentement au fond de l'enfer...encore une fois...

Je me suis réveillé de très mauvaise humeur.

Ma colocataire n'est pas rentré cette nuit. J'ai reçu un message à cinq heures du matin pour me prévenir qu'elle sera là ce soir.

Alors étant donné que je ne pourrais pas me défouler sur elle, je suis en route pour la salle de sport.
A mon arrivée ici, j'en ai choisit une qui est ouverte tous les jours. Pour détendre des tarés comme moi. Un dimanche matin.

Il est 6H30 et la salle est déserte. Comme souvent à cette heure si. Je commence alors à m'échauffer et choisit une séance de torture. Des exercices intenses et longs. Pour extériorisé au mieux cette tension sexuelle que je n'arrive pas à faire disparaître. Et surtout pour apaiser cette colère qui ne me quitte pas depuis deux ans.

Le sport m'aide à tenir. Certains sombre dans l'alcool, la drogue ou la nouriture. Moi j'ai choisit de me faire du mal physiquement. Sans pour autant me détruire.

Et quatre fois par semaine, je m'offre le luxe d'avoir un coach pour pratiquer  la boxe et autres techniques de défenses. Pour ne pas perdre mes capacités et être prête...

...Le jour où mon calvaire recommencera.

Comme il me l'a promit....