une soirée à oublier

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Puis je vois une nouvelle tête. Une grande blonde très mince. Trop peut être, avec une grosse poitrine qui ne doit sûrement pas être ici naturelement. Elle salue ma colocataire de façon extravagante. Elle parle fort et on voit de suite qu'elle se croit la meilleure.

De mieux en mieux...

Pendant qu'elle discute de je ne sais quoi mon visage passe vers la droite. Là où est assit un homme. Ou plutôt des yeux qui me fixent. Sans vraiment de retenue d'ailleurs. Comme s'il était en train de me scanner. Ses yeux ne descendent pas sur mon corps. Il me vide de tout mon sang et me scotch au sol. Sans que je puisse faire quoi que ce soit. Il ne sourit pas, ne laisse rien paraître. On dirait presque qu'il n'est pas réel. Comme si j'étais la seule dans cette pièce à le voir.

Alors c'est lui. L'homme dont elle m'a parlé. Son nouveau fantasme nocturne. Je ne peux pas me mentir sur ce coup là, il est vraiment beau. Mais ce n'est pas une beauté statique comme les mannequins, non c'est beaucoup plus profond que ça. C'est une beauté noir, comme une magnifique enveloppe qui cache un dangereux démon. Je peux sentir d'ici qu'il cache quelques chose. Qu'il ment, qu'une force en lui hurle de sortir.

Comme la mienne.

Je suis soudain frappé d'un énorme malaise. Des frissons me dévorent alors que je me mets à transpirer. Je recule d'un pas et quitte de force ses yeux.

Stéphy arrive la seconde suivante et me retient de tomber. Je remonte alors à la surface. Car dans ses yeux, je n'étais pas avec les anges du bonheur, mais avec le diable et ses horreurs.

Il faut que je me reprenne et au plus vite. Je regarde alors mon amie qui s'inquiète pour moi. J'essaie rapidement de me rassurer et de me convaincre que tout va bien. Que je suis en sécurité ici, et que je ne laisserai plus personne me faire du mal.

- Ma chérie tu vas bien? Tu es toute blanche? Tu as mangé aujourd'hui?

- Il faut qu'elle s'assoit, on va commander à manger, dis un de ses potes.

- Donnes lui un verre de vodka! Tout s'arrange avec de la potion magique! ,conseille une autre.

Tout le monde rit et je m'asssois sans vraiment faire attention à eux. Ce ne sont pas mes amis mais les siens.

- Ce n'est pas drôle, elle ne fait jamais de malaise et reprend ton verre elle ne boit pas.

Une fois assise elle me donne un verre d'eau et des morceaux de sucres qu'une serveuse à apporter. Je sais qu'elle s'inquiète et qu'elle est sincère. J'ai confiance en elle, c'est pour ça aussi que je me laisse embarquer dans ses plans foireux.
Car au final, on finit toujours par en rire le lendemain devant une bonne pizza et un bon film.

Mais je suis loin de faire une crise d'anémie les gars. Si vous saviez, vous auriez moins envie de rire.

Je me mets à sourire à cette idée. Mon secret est bien gardé. Et il le restera. Je le dois pour ma survie.

Au bout d'un bon moment je réussis à reprendre pied en silence en gardant ma souffrance pour moi. Comme on me la si bien apprit, je ne laisse rien paraître de mon malaise et je remets le masque de Morgane.

Et comme à mon habitude, je joue à celle qui est contente d'être ici. Je ris aux blagues nules de ces potes. Aux anecdotes de la semaine qui n'interessent qu'eux, et j'ignore pour la millième fois les sous entendu de Kevin le futur chirurgien plastique qui rêve selon Stéphy de coucher avec moi.

Plutôt creuvé dans une piscine d'acide plutôt que dêtre touché par ce genre de type.
Au final, ce sera une soirée basique à oublier dès demain.

A une difference près. Lui!

Marie essait de participer à leurs histoires et lorsqu'elle ouvre la bouche, tout le monde l'écoute. Ils bavent tous devant elle. Marie la parfaite, la riche, la brillante, l'intelligente, ... Bla bla bla

Je n'ai plus la patience de l'entendre. Même sa voix je la déteste. C'est fou de réagir comme ça alors que je ne la connaîs que depuis deux heures mais je n'en pleux plus. Ce genre de fille qui ne connaitra jamais le malheur, la faim, l'insécurité, le danger. Elle n'a aucune leçon ni exemple à donner. Elle est vide. Complètement sans interêt.

Et puis je dois aussi faire face à un tout nouveau jeu. Celui de résister de toute mes forces à ne pas le regarder. A l'ignorer même. Comme je le fais avec sa barbie.

Pourtant, je sais, je sens qu'il me fixe. Souvent d'ailleurs, car dès qu'il le fait, je sens des frissons qui descendent tout le long du corps. Du crâne, jusqu'au orteils. Je me sens comme épuisé de lui résister. De ne pas obéir à cette attraction. C'est homme est comme un aimant, un poison qu'il ne faut pas approcher. Et ne surtout pas y prêter le moindre interêt car je sens que c'est ce qu'il cherche.

Courage à moi, le dessert arrive enfin, je vais bientôt pouvoir mettre fin à ce supplice et ne plus jamais le revoir.

POUR NOS MENSONGESWhere stories live. Discover now