Chapitre 31 - La vérité sur les Thompson

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La neige ne cesse de tomber pendant que nous discutons. L'air glacé se fait plus pesant maintenant que nos muscles ne sont plus à chaud et mes dents claquent malgré les bras qui m'entourent.
James demande au rassemblement à  ce que nous rentrons à l'intérieur, sa femme étant encore fragile et ses enfants, sensibles au froid.

Luke est à mes côtés, son bras enlace ma taille avec la promesse silencieuse de me garder auprès de lui. Cette capture semble avoir rebousté son instinct protecteur et possessif. Il ne me quitte pas d'une semelle et s'assure qu'aucun danger ne puisse ruiner nos retrouvailles. Ses yeux sont ceux de son loup, d'une lueur bien trop verte pour être celle d'un humain normal, et son champ de vision s'en voit clairement augmenté.

A peine à l'intérieur, Eliott est vite reparti retrouver son infirmière avec qui il partage un baiser enflammé. Son histoire d'amour commence à le reconstruire et détruit le mâle sans humanité dans lequel il s'était renfermé.

Dans le grand salon, le feu crépite dans la cheminée et les bûches craquent sous la chaleur. Mes mains glacées bénissent le créateur de ces flammes.
Kathy se laisse tomber sur le canapé de cuir avec un souffle de soulagement. Sa peau est pâle et des cernes profondes creusent ses joues. La femelle du Bêta a une allure presque maladive, la fatigue sûrement. Ses cheveux blonds devenus plus ternes flottent sur les coussins noirs qu'elle s'empresse de recoiffer vers l'avant. Avec sa voix apaisante, elle berce ses bébés dans ses bras et les embrasse sur le front. Ils sont comme deux poupées de porcelaine avec un teint blafard de nouveau né, de belles joues rosies et des yeux en amande. Un léger duvet protège leur crâne et leurs petites mains s'accaparent les doigts de leur maman. Son mari les regarde avec fierté et admiration, bombant le torse devant sa famille si belle, unie et douce.

Être mère. Pouvoir s'occuper toute la journée de petits êtres qui viennent de naître et qui sont le fruit de votre union. C'est à la fois si magique, si merveilleux que je deviens jalouse de son bonheur. Pourtant, après ces 8 mois de galère, elle le mérite plus que tout au monde. Voir la joie dans ses pupilles me réchauffe le coeur.

Ils ont l'air si heureux...

-Alyssa?

Mon amie me ramène à la réalité. Ses yeux turquoises pétillent tandis qu'elle me tend un de ses enfants.

-Tu veux prendre Dylan?

J'hésite en voyant le corps si frêle du petit garçon. Puis, son regard suppliant me fait sauter le pas. Je prends le jeune Dylan contre ma poitrine et le berce doucement à mon tour. 

Ses yeux sont fermés et son visage est crispé. Lorsqu'il échappe un long bâillement, je ne peux que rester émerveillée devant la beauté de ce petit loup. Percevant ma présence, il attrape une de mes mèches et tire dessus. Pour certains, ce geste pourrait les agacer. Pour moi, voir les yeux marrons du bébé, les mêmes que James, révèle mon admiration pour ce petit ange. Il sourit et pousse un cri de joie en apercevant mon visage. Je le chatouille avec un de mes doigts, il est tellement adorable, et il rit.

-Je crois qu'il t'aime bien, me chuchote Luke.

Je lui propose de garder Dylan quelques minutes. Mon âme soeur refuse avec gentillesse.

-J'aime bien t'observer en compagnie de ton filleul. Ça me prouve à quel point mon loup a eu raison de te choisir.

Il s'éloigne en me laissant éberluée devant le bébé qui joue toujours avec mes cheveux, ne comprenant pas encore un seul mot de notre langue. 

La division du MondeWhere stories live. Discover now