Chapitre 2 - Un manque constant

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Bonne lecture !

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Aujourd'hui encore, mon réveil bipe comme chaque matin et je me retiens pour ne pas me lever et le fracasser à nouveau contre le pauvre mur. Je préfère m'étirer tranquillement et me préparer à attaquer une nouvelle journée longue et difficile avant de me laisser emporter par mes nerfs à vifs. En effet, quand je regarde du côté de mon emploi du temps, j'ai une grimace de dégoût en apercevant le nombre hallucinant d'heures de cours. Ne me laissant pas décourager pour autant, je décide de sortir de mes draps et fonce vers la cuisine pour réaliser le petit déjeuner.

Une demi-heure plus tard, j'enfile ma veste en jean avant d'attraper mon sac et mes clés. Je sors de chez moi, ferme la porte et descends en trombe les escaliers sous le regard ahuri du gardien. Je lui offre mon plus beau sourire et cours pour atteindre mon bus qui arrive la minute d'après. Je m'installe confortablement sur le dernier siège disponible et j'inspecte les autres passagers du bus.

Les vieilles dames ne sont pas là, ce qui devient pour moi un véritable soulagement, des jeunes discutent tranquillement, d'autres écoutent de la musique... Tout apparaît comme normal.
Un quart d'heure plus tard, je sors du transport suivie par de nombreux lycéens qui me semblent déjà familiers et j'aperçois mon gentil camarade vampire appuyé contre un mur du bâtiment d'étude. Il pianote sur son portable en faisant une moue qui est à mourir de rire. Je m'approche de lui doucement bien que son ouïe soit bien meilleure que la mienne et je manque de m'étouffer lorsque je le vois jouer à Candy Crush.

-Alors Davidson, on ne montre pas l'exemple de l'élève modèle ?

Il relève la tête pour me tirer la langue et retombe dans son jeu addictif. Je soupire et continue d'avancer vers le lycée lorsque je sens son bras s'enrouler sur mes épaules.

-Je rigole Clinton, je t'attendais. Mais c'est vrai que t'es vraiment lente.

Je lui souris et nous rentrons dans l'enceinte de l'école par l'entrée principale, une longue allée sans intérêt propre. Nous retrouvons nos amis : Jeremy, Siméon et Léo qui discutent quelques mètres plus loin.  Nous partons au son de l'alarme vers nos salles de cours respectives avec la promesse des retrouvailles au déjeuner.
Eric s'installe à la table qui avoisine la mienne lorsque nous atteignons le cours d'anglais. Alors que l'enseignante commence tout juste à se présenter, je sens les souvenirs de Taylor me revenir en mémoire comme un coup de tonnerre. Je suis parcourue d'un frisson nostalgique et m'essuie les yeux, peu soucieuse de l'état futur de mon visage. J'allais sûrement ressembler à un raton laveur à cause de mon mascara mais pour le moment, ma première préoccupation était de ne pas me laisser divaguer par les émotions. Je ne dois pas craquer, pas maintenant, pas ici.
Je souffle et ferme les yeux l'espace de quelques secondes qui doivent servir à m'apaiser. Malheureusement rien n'a changé et je les rouvre immédiatement pour croiser le regard interrogateur de mon voisin qui me demande si je vais bien. Je lui réponds un faible oui alors que ma mémoire recommence à jouer avec mes sentiments. Je n'ai donc pas encore fini mon deuil...

Deux ans auparavant...

-Taylor !

Un grognement se fait entendre du bout du couloir.

-Oui, ma chérie ?

-Fais moi un café, je vais prendre ma douche !

Je l'écoute soupirer et je saute dans la salle de bain pour me laver. Je sors une vingtaine de minutes plus tard, les cheveux trempés mais prête à dévorer mon petit-déjeuner.

-Va te sécher les cheveux !, crie t-il alors que je viens juste de poser un pied dans le salon.

Il est accoudé au bar en train de boire son habituel thé au miel. Je fais la moue mais son visage froid me donne envie de m'enfuir en courant. Je retourne dans la salle de bain que je viens à peine de quitter et mes cheveux deviennent secs au bout de quelques minutes à l'aide de l'indispensable sèche cheveux. Je reviens sur mes pas et découvre mon café tout chaud posé sur la table de la cuisine. Je fais un baiser sur la joue de mon père adoptif et m'assoie sur le tabouret en face de lui. Il sourit en me voyant boire par de longues gorgées, terriblement en manque de caféine. J'adore cette boisson avec une goutte de lait, c'est tellement parfait !

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