Épilogue

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— Je pense que je vais prendre ceux-là, décida Tamara en mettant la paire de gants de cuir sur le blouson et le pantalon qu'elle avait déjà sélectionnés.

— D'accord, allons à la caisse, répondit François. Où est Julien ?

— Il est en train de regarder les magazines, je crois.

— Il doit choisir sa prochaine moto, fit François en levant les yeux au ciel.

Julien avait clairement fait connaître son vœu de passer à un engin plus puissant que son cyclomoteur quand il aurait dix-huit ans et avait commencé à se renseigner pour passer son permis moto. François commençait à se faire à l'idée d'avoir deux motards chez lui.

Mais il était entendu pour toute la famille que le remplacement du véhicule de Tamara était la priorité. Ils avaient mis de l'argent de côté, et Julien avait profité d'une visite avec sa mère et Constance à Dijon, pour discrètement solliciter sa tante Cosima. C'est ainsi que Tamara avait pu commander une nouvelle moto. Ce jour-là, ils s'occupaient de son équipement.

Julien les rejoignit à la caisse avec les bottes à coque que sa mère avait choisies une demi-heure plus tôt et les posa sur le comptoir. François y ajouta le casque qu'il tenait à la main, prenant garde de ne pas réveiller Constance qui dormait contre lui, maintenue par le porte-bébé.

— Elle ne va pas tarder à avoir faim, évalua Tamara en sortant sa carte de paiement. Je ne sais pas si on aura le temps de rentrer à la maison.

— On peut déjeuner dans le coin, proposa François. On choisira un restaurant calme pour que tu puisses la nourrir tranquillement.

— J'ai rendez-vous à quatorze heures avec Lélia, protesta Julien.

— Si mes horaires ne te plaisent pas, tu peux rentrer en bus, répliqua son père.

— Nous n'allons pas traîner, on pourra être de retour à temps, promit Tamara.

Ils se répartirent les paquets en sortant du magasin et allèrent les poser dans la voiture. Puis ils se dirigèrent vers un établissement que François connaissait, quelques rues plus loin.

En chemin, ils rencontrèrent un collègue de François.

— Tiens donc, fit-il en regardant le bonnet du bébé qui dépassait de la veste de son père. Voici la jeune demoiselle à cause de laquelle tu m'as laissé sur les bras des centaines d'heures d'écoute à transcrire, il y a deux mois.

— Tu as vu cette beauté ? fanfaronna François en entrouvrant son col pour laisser voir la figure du bébé. Tu ne faisais pas le poids, mon vieux.

Le policier exprima poliment son admiration, puis reporta son attention sur ceux qui accompagnaient le nouveau père.

— Je te présente ma femme, Tamara, et mon fils aîné, Julien, annonça François avec la même fierté qu'il avait eue à faire voir sa fille.

Tout le monde se salua avec bonhomie, puis François céda à la pression discrète de Tamara qui sentait venir la montée de lait et de Julien qui craignait de faire attendre sa petite amie.

— Bon, on se revoit lundi, conclut-il.

La famille reprit sa marche.

— Ça me fait penser, fit François quelques mètres plus loin, que ce serait sympa de faire un pot au bureau, où tu amènerais la petite. Vu le chèque-cadeau qu'ils nous ont offert, ce serait la moindre des choses.

Tamara passa son bras autour de la taille de son compagnon et demanda d'une voix un peu ironique, pour cacher son émotion :

— Tu me présenterais, moi, à tes collègues policiers ?

— Et pourquoi pas ? répliqua François.

Il laissa passer quelques instants avant de préciser :

— Tu sais, même si l'un d'eux apprenait ce qui s'est passé entre nous, ça me serait complètement égal. La seule chose que je regrette, c'est d'avoir mis autant de temps à te revoir. Dis, Julien, tu n'aurais pas pu fuguer plus tôt ? Je connais des mouflets de huit ans qui s'y mettent déjà !

— Ça va être de ma faute, maintenant, protesta Julien. T'avais qu'à la retrouver toi-même, tiens. Tu parles d'un flic !

— Moi, je ne retrouve que les voleurs, mais elle ne l'était plus !

— Si j'avais su, j'aurais organisé un ou deux casses, répliqua Tamara se mettant à l'unisson. Mais vous savez, pour parler à quelqu'un, on n'a pas besoin de fuguer ou de l'arrêter. On peut passer un coup de fil, c'est plus simple.

— Ouais, on peut aussi, concéda François.

— Mais c'était chouette que je vienne, non ? demanda Julien en se tournant vers sa mère.

— Ça a été la plus belle surprise de ma vie, confirma Tamara.

Elle l'enlaça de son bras libre et, en englobant du regard son compagnon, son fils et son bébé qui commençait à se réveiller, elle assura :

— J'ai tout ce que je peux désirer.

— Je suis certain que la moto y est pour beaucoup, prétendit François.

Alors que Tamara protestait en riant, il se pencha vers elle pour l'embrasser.


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Et voilà, c'est terminé, il est temps de les laisser continuer leur vie sans nous.

J'ai adoré cette expérience, ces rencontres quotidiennes avec vous. Je suis assez triste d'arrêter, mais j'ai bien l'intention de revenir à Harry Potter et d'enfin terminer ma saga.

On se retrouvera donc bientôt, j'espère.

Merci à vous tous qui avez rendu cette publication si agréable.

Peine incompressibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant