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Annie fut surprise de constater qu'elle intimidait beaucoup Tamara. Cette dernière se montra très réservée les premières heures du samedi, visiblement soucieuse de faire bonne impression, avant de s'enhardir peu à peu. Heureusement, le dimanche fut plus détendu et Annie se réjouit d'avoir finalement accepté la proposition de rester les deux jours. Elle interrogea Tamara sur sa vie actuelle : son métier, ses loisirs, ses lectures. La mère de Julien répondit très naturellement, sans paraître ennuyée ou réticente de cet interrogatoire et ne manqua pas de s'intéresser elle aussi à son invitée.

Annie apprit à cette occasion que Tamara jouait sur l'ordinateur au même jeu que Julien et qu'ils se rencontraient ainsi virtuellement au moins trois fois par semaine. Ils passèrent d'ailleurs deux heures le dimanche devant l'écran, explorant ensemble des facettes du jeu, prévoyant des « raids » pour plus tard, pendant qu'elle feuilletait les livres d'art de leur hôtesse.

Elle observa attentivement la mère et le fils durant ces deux journées et se sentit rassurée. On ne pouvait plus douter des sentiments sincères que Tamara portait à son enfant. Tout dans son attitude témoignait de la tendresse et de la fierté qu'elle ressentait pour Julien.

Annie restait plus dubitative sur sa sœur aînée. Cosima s'était montrée charmante et semblait très intéressée par son neveu, mais Annie ne l'avait trouvée ni naturelle, ni chaleureuse. Par contre, elle peignait extrêmement bien. Annie avait remarqué les très belles toiles au mur de l'appartement en arrivant et avait été surprise quand Tamara leur avait appris que sa sœur en était l'auteur.

Cosima avait promis de faire le portrait de Julien, et ce dernier lui avait demandé s'il pourrait en avoir une photo, quand il serait terminé. Annie s'était dit que François allait encore moins apprécier ce portrait que celui qui était en ce moment le fond d'écran de son fils.

Peine incompressibleWhere stories live. Discover now