128 - Désaccord

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François entra dans la chambre où Tamara s'était réfugiée. Elle était sur le lit, recroquevillée sur elle-même. Son corps se crispait au rythme de ses sanglots. Cela lui rappela la nuit où ses nerfs avaient craqué, après qu'elle soit venue le rejoindre dans sa chambre. Cette nuit-là, il lui avait demandé de ne plus revenir chez lui. Aujourd'hui, il avait bien l'intention de faire son possible pour qu'elle reste.

Il s'étendit derrière elle et la serra contre lui. Sans cesser de pleurer, elle s'agrippa au bras qu'il avait enroulé autour d'elle. Il lui embrassa les cheveux tout en murmurant des paroles apaisantes :

— Allons, ce n'est pas si grave, ne te mets pas dans des états pareils...

Petit à petit, elle se calma et finalement se tourna vers lui.

— Tamara, dit-il doucement, on peut être en désaccord, ce n'est pas la fin du monde. Je suis capable de comprendre ta défiance envers la police.

— Je sais que tu fais du bon travail, murmura-t-elle. Tu as raison de croire en ce que tu fais.

— Je ne me sens pas remis en cause, assura-t-il. Je sais qu'on ne t'a pas fait justice.

— Je ne veux pas te perdre, dit-elle d'une voix rauque.

— Moi non plus. N'oublie pas que je sais qui tu es, ce que tu as fait et pourquoi. J'ai accepté tout ça, maintenant.  Tu as le droit d'être toi-même, même si tu fais des choses que je ne cautionne pas. Dans mon boulot, je fais sans doute des choses que tu n'approuves pas. On peut faire avec.

— Quoique je fasse ? douta Tamara.

—Je suis certain que tu peux deviner la limite.

Elle hocha la tête. Oui, elle savait que la seule chose qu'il ne pourrait pas pardonner était la dissimulation et le mensonge. Il la serra contre lui pour lui montrer sa confiance et sa tendresse.

Ils se donnèrent un peu de temps pour se rassurer mutuellement. Finalement, rassérénés par leurs baisers et mots tendres, ils décidèrent de redescendre dîner.

Julien et sa grand-mère étaient en train de ranger la cuisine quand ils arrivèrent. Ils avaient mangé rapidement, sans doute l'appétit coupé par la dispute.

— Votre part est dans la marmite, indiqua Annie avant de sortir de la pièce.

Julien s'apprêta à la suivre quand François s'interposa :

— Je préfère que tu restes, il faut qu'on discute tous les trois.

Il veilla à ce que la porte de la cuisine demeure ouverte, considérant que sa mère avait le droit de savoir ce qu'ils allaient décider. François attendit qu'ils soient attablés et que les assiettes soient pleines pour commencer :

— Je pourrais avoir une idée exacte de la situation ?

Peine incompressibleWhere stories live. Discover now