84 - Insomnies

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Dans un premier temps, François s'était senti soulagé. Il avait agi comme il le fallait. Le coup avait été rude, mais à long terme, c'était mieux ainsi. Il ne voulait pas lui faire du mal, il n'y avait pas d'autre solution.

Puis vinrent les insomnies : les longues heures le soir pour s'endormir, les réveils aux petites heures de la nuit sans possibilité de replonger dans le sommeil. Forcément, son tempérament s'en ressentit. François devint impatient, nerveux, colérique. Il avait du mal à se concentrer et sa mémoire se mit à lui jouer des tours. Il fit des erreurs au travail et sa mauvaise humeur chronique ne lui attirait pas la bienveillance de ses collègues.

Durant son temps libre, il faisait normalement du sport ou du jardinage. Sa fatigue persistante l'en découragea, et il perdit ainsi des activités qui l'auraient aidé à évacuer la pression.

Ses relations avec Julien devinrent difficiles. Son fils était volontiers insolent, et sa mère, contrairement à son habitude, ne jouait pas les médiatrices pour contenir l'adolescent. Elle affirmait qu'il était trop rigide avec Julien. Depuis quand devait-on le laisser faire à sa guise alors que ses notes descendaient en flèche et qu'il devenait de plus en plus insolent ?

François avait l'impression qu'Annie lui en voulait, sans qu'il puisse définir exactement pourquoi. Pour ses sautes d'humeur, peut-être.

Au fil des semaines, François avait la sensation que sa vie lui échappait totalement.

Peine incompressibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant