117 - Équipement

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Une semaine plus tard, Tamara n'avait toujours pas retrouvé de travail bien qu'elle ait élargi le périmètre de ses recherches.

Ils décidèrent qu'il était temps de lancer les travaux de la cuisine, dont ils parlaient depuis des mois.

— Je peux vous refaire l'électricité, proposa Tamara.

— Tu es aussi électricienne, Maman ? admira Julien.

— Je n'ai pas de diplôme, mais je ne me débrouille pas trop mal. Je me suis occupée de mon appartement à Dijon, justifia-t-elle ne tenant pas à expliquer qu'elle avait acquis ces connaissances quand elle s'était intéressée aux systèmes de sécurité. Si je ne travaille pas d'ici là, vous pouvez aussi compter sur moi pour la peinture, ajouta-t-elle pour ne pas s'attarder sur le sujet. Ça m'occupera.

— Tout ça nous fera faire de substantielles économies, reconnut Annie. Eh bien, il semble bien que vous vous soyez trouvé un contrat de travail d'une semaine !

François décida de s'acheter un équipement pour se promener en moto avec sa compagne. Ils se rendirent à Lyon pour trouver un blouson, un casque et des gants. Le choix s'avéra long, Tamara étant difficile à satisfaire, rejetant certains produits sur des critères qu'il ne connaissait pas. Elle le fit bouger dans ses nouveaux vêtements pour vérifier qu'ils étaient de la bonne taille et le protégeraient, quelle que soit sa position.

— C'est parfait, concéda finalement Tamara. On pourra faire une virée dès demain.

— Merci, M'dame ! réagit-il amusé de la voir aussi directive dès qu'il s'agissait de sa moto.

Elle parut inquiète et il lui sourit pour la rassurer. Il sentait qu'elle avait encore peur que tout leur bonheur s'arrête du jour au lendemain si elle faisait une erreur. Lui, au contraire, s'était habitué instantanément à sa présence. Il lui paraissait totalement naturel de l'avoir dans son lit en se réveillant, en face de lui pour le dîner et de partager la corvée de courses avec elle.

Il en aurait été surpris s'il n'avait pas réussi à analyser la façon dont il s'était comporté vis-à-vis de Tamara. Au fond de lui, il avait toujours su que s'il la laissait s'approcher, elle recouvrerait toute son emprise sur son cœur et qu'il serait de nouveau à sa merci. C'est pour cette raison qu'il l'avait éloignée de lui d'une manière qu'il espérait définitive. Il avait tenté d'ignorer cette évidence quand il l'avait revue, alors même que le fait qu'ils redeviennent aussi rapidement amants aurait dû lui faire comprendre qu'il avait déjà perdu la partie. Il s'était donc obstiné à nier la possibilité d'amour entre eux mais, quand il avait enfin ouvert les yeux, il avait pleinement admis l'évidence de leur couple.

Maintenant qu'il avait redécouvert le goût du bonheur, celui qu'il avait autrefois connu mais dont il avait oublié l'intensité, il se demandait comment il avait pu se persuader que cela ne valait pas les concessions qu'il avait dû faire.

Le soir, chez eux, il fit admirer ses nouveaux habits à sa mère et Julien.

— Dis, Papa, vu qu'on fait la même taille, je pourrais les mettre aussi et me promener avec Maman, revendiqua son fils qui avait grandi de dix centimètres les trois mois précédents.

François sentit ses sourcils se froncer. Il n'avait pas l'intention de se faire piquer sa place.

— Je peux venir te prendre au lycée lundi après-midi, proposa Tamara en souriant à cette idée. Je mettrai le blouson et le casque dans mon coffre.

— Ah ouais, ce serait trop bien ! s'écria Julien.

François contempla la mère et le fils et comprit qu'il allait devoir partager.

Peine incompressibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant