La guerre a éclaté il y a une dizaine d'années. Je suis né 10 ans avant celle-ci, jour pour jour, le 13 Juillet 2147.
Je m'appelle Hadrian Treon. Je suis un survivant. La Terre a perdu 2 milliards d'habitants, et ce chiffre ne cesse de diminuer...
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Point de vue de Hadrian
"ON SE CASSE !"
J'appuie sur l'accélérateur et on fonce... A 120 km.
Nos poursuivants auront tôt fait de nous rattraper.
Alors on fait de notre mieux. On fuit. Vers l'est. On tente de rejoindre la Palestine. La bas on aura besoin de faire le plein en nourriture, eau, essence, tout.
On roulait depuis plus de 30 minutes quand la moto derrière nous nous rattrapa. Elle était montée par 3 personnes. 2 sur la moto et un sur le truc à côté, dont j'ai oublié le nom. Ils ne tirent pas, mais nous pointent avec leurs armes. Surtout les revolvers ou des pistolets légers. Ils nous font signe de nous arrêter. Je jette un coup d'œil à Karl et à Kallen. Ils se tiennent prêts. On décide de s'arrêter, avant de descende, chacun d'entre nous vérifie ses armes.
Mon katana et mon sniper, Kallen est équipé de son Glock et de son P90 et Karl de son SCAR. On descend, je rajuste mon gilet pare-balles trouvé sur un cadavre plus tôt. Je mets mon foulard devant mon visage pour me protéger du sable soulevé par les rafales de vent.
Je vois Kallen rester dans le camion. Bien. Karl me suis. Parfait, sa carrure peut être un avantage pour la négociation. Je suis face à trois individus. 2 hommes et une femme.
Ils ont l'air bien équipés quoique leurs armes laissent à désirer... Nous nous toisons une longue minute où la tension monte. Puis la femme fait signe aux autres pour qu'ils abaissent leurs armes, ce qu'ils font en grognant. Je souris. Ainsi c'est elle qui commande ? Très bien. J'attends qu'elle dise le premier mot en le regardant droit dans les yeux. Du coin de l'œil je vois que Karl a compris et il surveille les 2 autres.
"Nous ne vous voulons aucun mal.
- D'habitude c'est la phrase que les gens disent avant de vous tuer...
- Nous voulons juste survivre.
- Etonnant !! Je ne m'y attendais vraiment pas !
- Pitié ! Nous n'avons plus d'essence, vous avez un camion ! Si vous nous emmeniez, on pourrait s'entre aider ! "
D'un coup, les larmes se mirent à ruisseler sur son visage. Pas impressionné pour le moins du monde, je me détourne, mais là je croise le regard de Kallen emplis de pitié. Eh merde. Si je ne les aides pas, elle va s'en plaindre tout le trajet.
D'un autre côté on a plus assez d'essence pour leur en donner. Et meeeeeerde.
Je me retourne vers eux. Je sens que je vais le regretter...
" Bon c'est ok. Mais au moindre problème, on vous balance en plein milieu du désert. Ok ?
- OUI !!!! "
Et c'est ainsi que l'on se retrouva à 6 dans le camion en ruine. Après les avoir désarmés, on fit un transfert d'essence pour récupérer ce qui était récupérable sur la moto.
Je repartis les places. La femme nommé Jane, à l'avant, avec moi et Kallen. Je ne pouvais pas la laisser avec ses deux gars. Karl serait l'arrière avec Bart, et Kiddy, appelé comme ça car tout petit. Il a le droit de tirer au moindre doute. Même si je l'en pense incapable, il leur fait peur, c'est tout ce qui compte.
Une partie de la route se fit en silence, jusqu'à ce que Jane décide de raconté son histoire. Elle était avec les 2 abrutis depuis le début. Elle ne s'en rendait pas compte mais j'étais sans doute plus jeune qu'elle. Son visage était marqué, de fatigue ou de vieillesse. Dans la trentaine, cheveux longs, retenus par un bandeau. Elle avait une tenue efficace. Gilet pare-balles, genouillères, un attirail complet.
Lorsque la nuit tomba, nous étions encore en plein désert... On a décidé que la zone était suffisamment dégagée pour y faire une halte. On sortit de la route pour mettre une dune entre nous et la voie. Pendant que Karl aidait Kiddy à faire le feu grâce à des plantes sèches, je m'assis dans le camion. Je vis Jane couper les cheveux de Kallen pour les lui faire mi- long. Elle parlait de sa vie d'avant. Elle nourrissait tellement d'espoir que je l'écoutais presque avec envie. J'ai quasiment tout oublié de ma vie d'avant.
Sauf Julie. Elle, je ne pourrais jamais l'oublier. Je me demande si elle est encore en vie. Je l'ai cherchée, des années. Aucune trace d'elle. Elle semble avoir été vaporisée. Je me demande si elle vit dans un monde meilleur que le nôtre. J'espère qu'elle est épargnée de tout ce qui se passe, de toute cette horreur. Je voudrais tellement qu'elle soit en vie, mais loin d'ici. Très loin. Je me décide qu'en Palestine, je reprendrais mes recherches. Elle est sans doute morte mais je dois en avoir le cœur net. Je veux pouvoir faire mon deuil. Je....
Sentis un bras m'entourer affectueusement les épaules. Je me tourne pour voir le visage de Kallen attristé. Elle ne dit rien, essuie les larmes traîtresses qui ont coulées sur mes joues. Elle se blottit contre moi et je la serre contre moi. Elle, il ne lui arrivera rien. Elle sera saine et sauve. Je la sauverai. Quoi qui m'en coûte.
Je prends une Kallen endormie dans émues bras, pour l'allonger a l'avant du camion, sur la banquette. On dormira dans la remorque, sauf Jane qui prendra le premier tour de garde, puis ce sera au tour de Karl, au mien puis Bart prendra le dernier tour.
Je me cale avec un sac pour oreiller. Quand tout fut calme, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Jane le remarque, et s'approche de moi. Je me lève et part à sa rencontre. On marche un peu avant de s'assoir sur une dune de sable. Elle engage la conversation.
" Tu tiens vraiment à eux, n'est-ce pas ?
- Autant que vous à vos hommes.
- C'est vrai. Quel âge a tu ? "
Elle a compris que j'étais plus jeune. Plus intelligente que je le croyais.
" 23 ans.
- Jeune. Mais regarde : tu es un leader. Ils te suivront sans hésiter. Ils savent tous que tu es leur unique porte de sortie. Ne les déçois pas. Ne nous déçois pas.
- Je ferais mon possible.
- Ne t'inquiète pas pour Kallen, je t'aiderai à la protéger.
- Pourquoi ?
- Elle me fait penser à une autre fille, emmenée par la coalition pour une histoire de tests. Je ne l'ai pas côtoyé longtemps, mais une tristesse et une haine comme la sienne... On en croise pas tous les jours..."
A ce moment elle vit mon visage se décomposer. Je la pris par les épaules en lui demandant comment elle s'appelait.
Julie est vivante ! Elle est détenue par la coalition ! Mais Hadrian risquera-t-il la vie du groupe pour un mince espoir ? Ou devra-t-il l'abandonner une fois de plus ?
