Chapitre 26

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Étant dans des souterrains, le soleil est bien évidement absent lorsque je me réveille, cependant je déduis rapidement grâce à la pièce vide et aux lits défaits qu'il est tard. Je descends de mon lit, encore un peu dans les vapes et m'habille des mêmes vêtements que la veille. Je me dirige vers la grande salle, affamée.

- Louise, tu peux aller prendre une douche, me dit Alan, s'approchant de moi.

- Je peux manger quelque chose avant? Demandé-je en regardant les tables déjà totalement débarrassées.

- Ici, soit tu es à l'heure, soit tu ne manges pas. Vas à la douche, je t'apporte des vêtements propres.

Déçue, je me dirige vers les cabines de douches. L'eau chaude et propre me fait un bien fou, mais bien que ce moment soit agréable, il n'est que de courte durée. L'eau devient froide en un quart de seconde. Je ne peux m'empêcher de sursauter et de lâcher un cri au contact soudain de l'eau gelée sur ma peau. J'entends quelqu'un pouffer de rire derrière la porte de la cabine.

- 5 minutes d'eau chaude par personne, c'est la règle, me dit Alan.

- La prochaine fois, énumère moi toutes ses stupides règles avant que j'en subisse les conséquences!

- Ok, alors il faudra aussi que tu te lèves comme tout le monde à 8h tous les matins, que tu fasses ton lit et que tu nettoies tes vêtements à la main. Voilà pour commencer, si quelque chose me revient, je t'en ferais part.

Je suis toujours dans la cabine de douche, essayant de me rincer les cheveux encore pleins de shampoing sans me glacer le dos.

- J'ai mis des vêtements au dessus de la porte, me dit-il en sortant de la salle de bain.

J'attrape les habits propres et m'empresse de les enfiler pour me réchauffer. Lorsque je sors dans les couloirs, j'entends quelqu'un appeler mon prénom.

- C'est bien toi Louise? Me demande une jeune femme qui doit bien avoir cinq ans de plus que moi.

Je réponds d'un hochement de tête.

- Ok, suis-moi.

Je m'exécute sans un mot et lorsque nous arrivons devant une petite salle, elle me tend un balai.

- Tu veux bien nettoyer cette salle?

Et sans attendre une quelconque réponse, elle s'éloigne déjà. Je rentre dans la salle sombre et étroite, le balai à la main, prête à faire mon devoir. Une fois que je trouve l'interrupteur et que le lieux se retrouve baigné dans une fade lumière jaune, je discerne sur des étagères de nombreuses bouteilles de vin. Je me mets à mon travail et commence à balayer le sol poussiéreux. L'air ambiant y est frais mais une odeur en arrière plan persiste sans que je n'arrive à l'identifier.

Je m'enfonce un peu plus dans la pièce et relevant les yeux sur une étagère, mon regard se pose sur une sorte de poterie. Il s'agit d'une main si bien réalisée qu'on la croirait presque vraie. Puis, mes yeux dérivent vers un bocal posé à côté, contenant un liquide jaunâtre et... un œil? Terrifiée, je regarde à nouveau la main. Il ne s'agit pas d'une poterie mais d'une main en chair et en os! Les étagères sont remplies de dents, de mèches de cheveux, d'orteils, de crâne ou encore de bras déchiquetés. Une voix derrière moi me fait sursauter.

- Lanthane aime garder des souvenirs de ses victimes.

Je me retourne vers Théo horrifiée. Puis sans pouvoir m'en empêcher, je cherche du regard un « souvenir » de ma mère. A-t-il gardé un morceau d'elle? Cette pensée me donne la nausée et me bloque la respiration. Je sors en trombe de la salle, laissant tomber le balai sur le sol. Théo pose sa main sur une de mes épaules.

Louise MayetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant