Chapitre 7

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Je me réveille dans un énorme sursaut, les yeux embués. J'ai besoin d'air, j'ai besoin de bouger.
Je me lève, je sors de ma chambre et je m'approche de celle de Théo. C'est la seule porte qui n'est pas dans le noir complet. Je m'apprête à toquer, mais je reste figée dans mon élan et regarde ma montre. Il est trois heure et demi du matin. Je ne peux pas me pointer au beau milieu de la nuit et le réveiller. Je fais demi tour quand la porte derrière moi s'ouvre.

- Tout va bien? Me demande Théo à moitié réveillé avec un épi sur la tête.

Les yeux humides, je secoue la tête. Il m'attrape par la main et m'entraîne doucement dans sa chambre. Il referme la porte et m'assied sur son lit.

- Comment tu savais que j'étais là? Lui demandé-je intriguée.

- Je ressens le moindre mouvement d'air. J'ai senti quand tu as ouvert ta porte.

Je ne réponds rien, je continue juste de fixer le sol gris.

- Tu veux parler? Me demande-t-il hésitant.

Je ne sais pas si j'en ai envie ou pas, mais je termine par hocher la tête.

- J'ai fait un cauchemar et il y avait mes parents. J'ai vu une deuxième fois leur mort.

En prononçant le mot "mort", je ne peux empêcher mon corps de frissonner entièrement. Théo se lève et va me chercher une couverture qu'il enroule autour de moi.

- C'est Lanthane n'est-ce pas?

Pour simple réponse, je hoche la tête. Il m'attire vers lui et me sert dans ses bras. Son corps est chaud, alors que le mien est gelé.

- Tu peux dormir ici, si tu préfères, me dit-il doucement dans l'oreille.

Je m'apprête à lui dire non, quand je me rends compte que je n'ai pas envie d'être seule à nouveau.

Il installe une couverture sur le sol, pendant que je suis allongée sur le lit.

- Théo, je peux dormir par terre, insisté-je pour la troisième fois.

Mais il fait le sourd et me souhaite bonne nuit avant de s'endormir rapidement.
Je n'ai pas envie de dormir, alors j'écoute sa respiration se ralentir progressivement.

***

Je me réveille doucement. Malgré moi, j'ai tout de même dormi le reste de la nuit.
Théo rentre dans la pièce avec le petit-déjeuner sur un plateau.

- C'était pas nécessaire le petit-déjeuner au lit, tu sais, lui dis-je.

- C'était pas nécessaire de faire le lit, tu sais, me répond-il avec le sourire.

Une fois que nous avons mangé, je retourne dans ma chambre pour me changer. Je trouve une feuille par terre indiquant la nouvelle répartition des corvées. Cet après midi, je dois faire la vaisselle, donc je n'ai que ce matin pour m'entraîner avec Alex.
Il est seulement huit heures, donc il n'est probablement pas au gymnase, alors je toque à sa porte. Il me répond d'entrer.

- Je suis de corvée à treize heures pour faire l'inventaire de l'armurerie, me dit-il sur le chemin. Il va falloir qu'on fasse vite, j'aimerais pouvoir déjeuner.

Une fois arrivé dans la salle des combats, il m'explique quelques techniques de diversion et de défense.
Tout à coups, toutes les lumières s'éteignent. Nous restons figés un moment.

- Ça doit être une coupure de courant. Je vais aller voir, me dit-il en s'éloignant.

J'ai envie de lui demander de rester, mais je ne veux pas qu'il sache que j'ai peur du noir, il me prendrait pour une gamine. Je serre les dents et je m'approche d'un mur contre lequel je m'assois. Je ne peux empêcher ma respiration d'accélérer. Je l'entends revenir. Même si je ne le vois pas, je sais que c'est lui.

Louise MayetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant