Chapitre 45

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FC chp 45:

Je sentais le vent frapper mon corps, l'ombre des arbres défilait devant mes yeux, le cuir chaud de ma veste caressait ma peau. Le ronronnement métallique du moteur me parvenait à travers le casque alors que les roues de la moto sillonnaient le goudron de la route escarpée. Je me sentais libre de partir quand je le voulais, de voyager, d'explorer, de rencontrer de nouvelles cultures, un nouveau monde, de revenir quand le coeur m'en dirait ou par manque du pays.
Je ralentis légèrement avant un virage serré, le coin était magnifique, au milieu d'une immense forêt de feuillus où les rayons du soleil déclinant passaient entre les branches. La route en lacets larges montait en haut d'une grande colline, formant longues lignes droites parsemées de virages serrés.
Un bruit de moteur rejoignis rapidement celui de ma moto et dans le rétroviseur je distinguai la belle couleur noire de la Maserati arriver derrière moi. J'avais retrouvé Leo devant la maison des jumeaux, il avait dû venir me chercher pour me montrer le chemin. La route où l'on était en train de rouler faisait partie d'une grande propriété des Fanzi, alors avant de pouvoir l'emprunter il fallait passer un grand portai. Leo avait du sortir de sa voiture pour rentrer le digicode, j'en avais alors profité pour passer devant mais il m'avait vite rattrapée. J'accélérai légèrement en faisant gronder le moteur de ma moto et Leo en fit de même. De toute façon, on ne pouvait croiser personne, je pouvais un peu me lâcher.
J'arrivai à un autre virage, je perdis de la vitesse, me penchai lestement de côté et me remis droite à la fin avant de réaccelerer. Mais avant que je ne prenne assez de vitesse pour la ligne droite, Leo en profita et me doubla. La route, plutôt étroite, lui avait donné une légère complication et lui avait demandé une bonne adresse même si j'étais à l'autre bout de la route. J'imagine qu'il devait avoir un sourire crétin plaqué au visage avant d'accélérer fortement jusqu'à que je le perde de vue. De mon côté, j'augmentai mon allure, tout en gardant le contrôle.
Je passai une tête d'épingle qui contournait un énorme rocher rempli à moitié de mousse et après 3 virages, je distinguai que la route se terminait. Sur un emplacement de côté, il y avait les voitures des autres qui étaient garées. Leo était adossé à un arbre, les bras croisés et un pied posé sur le tronc, il faisait comme si cela faisait 2 heures qu'il m'attendait. Je m'arrêtai à côté de lui, posai un pied à terre et enlevai mon casque.

- Tu as une super bécane et tu n'en profites même pas à fond, la pauvre, ricana-t-il en arrivant à mon niveau.

- Oh la ferme, je te rappelle que si moi il m'arrive un accident à cette vitesse, j'ai peu de chance de m'en sortir. Alors au lieu de te moquer, tiens ça!

Je lui tendis mon casque brusquement, il l'attrapa naturellement avant que je ne le lache peu de secondes après. Je retirai les clés du contact, mis la béquille et descendis de la moto. Je commençai à prendre un petit chemin entre les arbres, j'ouvris ma veste car même si le soir arrivait il faisait très chaud en ce début d'été. Quelques pas et je me retournai, Leo n'avait pas bougé. Les yeux dans le vague, il se grattait la nuque.

- Bon, mou du genou, on va pas y rester toute la nuit, l'interpellais-je en rigolant.
- Hein? Euh ouais j'arrive.

Il s'approcha de moi en trottinant, je lui souris et lui pris la main. On continua notre marche en nous enfonçant dans la forêt. Je remplissais mes poumons d'air, j'écoutais silencieusement les derniers oiseaux de la journée chanter leurs louanges. Je tournai la tête vers Leo, il semblait tracassé.

- Eh? Tout va bien? lui demandais-je gentiment en m'arrêtant.

Ses yeux rencontrèrent les miens, j'étais toujours envoûté par ce mélange de gris et de bleu.

- C'est juste que tu as raison.

Je posai une main réconfortante sur son bras.

- Raison pour quoi?

Face CachéeWhere stories live. Discover now