Chapitre 28

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J'étais enfin à la maison! Quand mon père ouvre la porte, une boule de poil se précipite dehors et me saute dessus.
Je me baisse pour le caresser, pendant que lui essaye de me lécher le visage. C'est mignon certes, mais c'est un peu dégueu, nan?

- Oui, Ezio! Oui mon chien, moi aussi je t'aime! Mais ça fait seulement deux jours que je ne suis pas à la maison, c'est pas non plus une éternité!

Il s'arrête deux secondes et me regarde comme s'il me disait: Tu es dingue, j'ai l'impression que ça fait 10 ans! Ne me refais plus jamais ça!
Je rigole en me relevant, et rentre à l'intérieur avec Ezio sur les talons.

Je commençais à monter les escaliers quand la sonnette retentit.
Je redescends les escaliers, et avance vers la porte d'entrée. Quand je l'ouvre, un visage inquiet me fait face.

- Je suis tellement désolée de ne pas être venue à l'hôpital! Mais Diego m'a prévenu par portable, à ce moment je dormais. Et quand j'ai voulu venir te voir, on m'a dit de te laisser te reposer!

Je n'ai pas le temps de dire trois mots que les bras d'Ines se referment sur moi. Son câlin était pressant sans pour autant être brusque, comme si j'allais me casser à la moindre pression trop forte.

- Tu sais, je ne suis pas en sucre, lui dis-je, elle me relâche et on éclate de rire ensemble.

On monte dans ma chambre, je lui parle de la soirée, mais je lui dis seulement que je m'étais évanouie. Je ne parle pas du fait que j'ai failli y passer, je ne voulais pas encore plus l'inquiéter, et encore moins de la dernière partie de la soirée, comme si quelque chose me poussait à me taire.

Elle me parle de ce que j'ai loupé lundi, même si on n'était pas dans la même classe, il y avait toujours quelques rumeurs croustillantes. Par exemple: Jennifer, on ne pouvait pas se la voir en peinture celle-là, avec sa pote Pauline. On aimerait tellement leur faire bouffer leurs 4 couches de fond de teint, avec leurs T-shirts et jeans trop serrés qui montraient tout! Argh en plus elles se croient supérieure à tout le monde, je peux vraiment pas me les voir. Et par dessus ça, Pauline fait les yeux doux à Leo, se rapproche de lui, et met bien en évidence son décolleté sous ses yeux. Ça vous dit que je lui fasse avaler ses talons? Ça serait drôle, vous ne trouvez pas?

Mes pensées se tournent peu à peu vers Leo, je commence à sentir des sueurs froides parcourir mon dos. Je me secoue intérieurement et me concentre sur ce que dit Ines.

- Tu veux savoir ce qu'il est arrivé aux deux gourdes? me demande-t-elle tout sourire, elle sait déjà ma réponse.
- Bien sûr, tu crois quoi?
- Alors, on était en train de manger au self. J'étais que avec Diego, car on mangeait prio. Les gourdes arrivent dans notre direction, plateau en main et roulement des fesses exagéré.
- Comme d'habitude quoi!
- Exact, continue-t-elle. Mais cette fois en plein milieu de la salle, son talon pète, elle perd un peu l'équilibre mais sans pour autant tomber. Sauf pour ce malheureux verre qui rencontre le sol, et s'éclate en mille morceaux. Imagine la honte? Et en plus quand un pion est venu et lui a demandé de nettoyer les bouts de verre, elle a essayé de lui faire les yeux doux. Tu parles, elle est tombé sur Julien, il a rien voulu entendre et lui a tendu la pelle et la balayette.

Je rigolais tellement que je me tenais le ventre, j'imagine trop sa tête! Bon ok, la pauvre, ça se fait pas de se moquer mais bon c'est Jennifer, on s'en fout! Oui, j'aime parfois être sadique.

Il se faisait tard, je raccompagne Ines à la porte. Avant que l'on se quitte, elle se tourne encore une fois vers moi.

- J'ai oublié de te dire! C'est Manu qui a tes cours, devoirs et tout. Normalement il te les passe demain! Bisou!

- Salut!

Je referme la porte et décide d'aller sur le canapé rejoindre mes parents devant la télé.

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Bien sûr, comme d'habitude, mon bus arrive en retard, je n'ai pas le temps de passer à la vie scolaire pour montrer mon billet d'absence. J'ai à peine le temps de passer à mon casier pour prendre mon livre de philo, car je suis sûr que Manu n'a pas le sien, comme toujours! Voilà, je commence la matinée de mauvais poil! Je me dirige vers le bâtiment 6. Aller, on débute la semaine avec deux heures de philosophie!

Après avoir frappé, j'ouvre la porte de la salle. Il n'avait pas encore commencé le cours, mais tout le monde était déjà assis. Tous les regards étaient rivés sur moi, j'avais l'impression d'être une bête de scène. Oui, j'étais absente hier, oui j'ai des énormes cernes et puis ça fait quoi?
Je m'excuse auprès du prof, il est assez cool et me laisse entrer. Puis, je rejoins ma place à côté de Manu.

- Hey! s'exclame-t-il, tout sourire.
- Salut!

On se fait la bise, et je m'installe à ma table.

Le cours avait débuté, on parlait de la vie de Socrate, de son discours retranscrit par Platon, son apprenti et amant. J'écoutais ce que disait le prof, prenais des notes quand un stylo me tapote le bras. Je me tourne vers Manu.

- Ça va mieux? Parce que tu as une tête à faire peur, me demande-t-il, en souriant.
- Oui, ça va. Et pas besoin de me le rappeler, je l'ai assez vu ce matin quand j'étais dans la salle de bain!
- Sinon, je suis désolé pour la fin de la fête un peu mouvementé, dit-il en chuchotant pour ne pas que le prof nous remarque trop.
- Mais punaise! Arrêtez tous de vous excusez! Ce n'est la faute de personne, ok? C'est seulement parce que j'ai fais une crise d'asthme, point!
- D'accord, d'accord pas besoin de m'engueuler. Je vais bientôt pleurer.

Il me regardait et faisait une tête de chien battu, ce qui me fit rire.

- Désolée, c'est juste que tout le monde pense être en cause pour quelque chose. Toi, Ines, Leo...

À ce dernier nom, ma voix n'était plus qu'un simple murmure. Toutes les images redéfilent devant mes yeux. Des frissons se rependent sur mes avants-bras.

Je me retourne doucement vers le fond de la salle, où se situe ce dernier. Il était entrain d'écouter le prof, mais je pense qu'il a dû se sentir observé. Ses yeux se braquent sur moi, je baisse instinctivement la tête et me remets droite sur ma chaise. C'est comme si.. j'avais peur, peur de lui.

La sonnerie retentit, la première heure de philo est terminée. Certains en profitent pour sortir, d'autres parler. Manu en profite pour me donner les cours.

Normalement, cette après-midi, j'allais rattraper le contrôle d'svt que j'avais loupé hier. Heureusement que j'avais assez bien révisé durant les vacances. Au moins, je ne serais pas à côté de Leo durant 1 heure, enfin pas avant vendredi.

J'ai passé des jours à essayer d'esquiver Leo, j'éviterais le plus possible son regard. Mais le pire c'est le soir, seule dans mon lit, quand je repense à la soirée, à l'hôpital. Les mêmes yeux que le loup, ce loup qui m'attaque chaque nuit, ce loup qui ce soir était réel. Mais je ne suis pas dans un compte fantastique ou autre. La vie n'a pas de créature magique.

Les loups-garous n'existent pas!

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Voilà le chapitre 28!
Dites moi ce que vous en pensez :)

Hibou et cracotte
( dites-moi aussi si vous en avez marre des deux petits de débiles de fin) ;)

Face CachéeWhere stories live. Discover now