Face Cachée

Chapitre 32

De la musique dans les oreilles, je regarde les rues défiler à travers la vitre du bus. Je repense à ce week end, j'aurais dû réviser mes contrôles de cette semaine, mais mes pensées étaient toutes dirigées vers les récentes révélations. Je n'en reviens toujours pas, les loups-garous, Leo, mes meilleurs amis ...

Ce soir-là, j'avais été tellement stupéfaite, que j'avais préféré en savoir plus sur lui, sur tout... que ma peur était passée au second plan. Et puis, sans vous mentir, j'avais besoin d'être rassurée, rassurée par la vérité. Mais surtout, c'était Leo. Avec lui, je me sentais en sécurité. Je ne dis pas que je le suivrais tête baissée, mais je sais qu'il ne me ferait jamais de mal. Enfin volontairement..

Le bus s'arrête, j'enlève mes écouteurs, prends mon sac et descends. Je passe le portail du lycée et me dirige vers les casiers. Pour une fois que je suis en avance, je vais en profiter pour essayer de voir Ines avant d'aller en première heure. Allemand, youpii! Désolée, mais je suis tellement nulle dans cette langue que je n'aime pas cette matière. Pourquoi j'ai pris allemand, si je n'aime pas? Bah, il faudrait que je fasse un retour dans le passé et le demande à mon mini moi. Et puis, j'avais 11 ans! Sérieusement, pourquoi demander à une gamine le choix d'une langue qu'elle va se coltiner toute sa scolarité!

- Ahouuuuu!!

Je sursaute, et me retourne. En face de moi, deux crétins en train d'éclater de rire. Mon coeur bat à 200km/h, je le sens vouloir sortir de ma cage thoracique. L'un d'eux venait de hurler un cri de loup, juste à côté de mon oreille.

- Qui a fait ça? questionnais-je Manu et Diego, avec une voie sérieuse et mon regard le plus meurtrier.

Aucun n'avoua. Bon, vu que je suis logique, je vais réfléchir rapidement. Le suspect a crié dans mon oreille droite, donc vu qu'il venait de derrière, c'est le suspect de gauche, donc Manu.
Je lui donne un coup sur l'épaule.

- Eeehhh! se plaint-il en amenant sa main vers son épaule qui a subit mon coup, et je ne dirais pas que j'y suis aller doucement.

- Ça, c'est pour m'avoir fait peur et aussi cassé un tympan, lui dis-je avec un regard noir.

- Mais comment...

Je ne le laisse pas finir, lui fais un deuxième coup sur l'autre épaule et aussi un à Diego.

- Mais, aïe! Ça va pas, j'ai rien fais moi! proteste-t-il.

- Et ça, c'est pour ne m'avoir rien dit depuis, attendez... Depuis que l'on se connait!

Je croise mes bras devant moi pour me donner de la contenance. Il se jettent l'un l'autre un regard et se tournent vers moi. C'est Diego qui prend la parole.

- Ne crois pas que l'on ne voulait pas te le dire, ou que l'on n'avait pas confiance en toi ou en Ines. C'est juste que l'on n'en a pas le droit. Nos règles, si on peut appeler ça comme ça, nous l'interdisent.

Je les regarde toujours avec le même regard, en les observant en silence. C'est Manu cette fois qui parle:

- S'il te plait, pardonne-nous!

Ils avaient tous les deux une tête de chien battu, ils étaient tellement ridicules que je n'arrivais pas à retenir mon sourire. De toute façon, comment pourrais-je résister à ces deux débiles? Ils ont toujours été là pour moi et Ines. On forme un groupe solide. Ils sont différents, et alors?

- Sinon, on dit plus bonjour à sa meilleure amie? Je leur faisais un énorme sourire, alors qu'il relevaient tous les deux la tête vers moi en même temps.

Ils me rendent le même sourire et se précipitent sur moi pour me faire la bise. On continue à parler et à rire, sans pour autant s'étendre sur les sujets anormaux.
Quand la sonnerie retentit, Diego nous quitte en direction du bâtiment 5, alors que Manu et moi, nous nous dirigeons vers les bâtiments des langues... avant que l'on se quitte pour aller chacun dans notre salle. Et oui, lui a eu l'intelligence de faire Italien. Il m'arrête dans mon élan, et commence à me chuchoter.