Chapitre 5

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Je ne sais pas pas comment je suis arrivée là. Je suis assise, adossée contre un arbre, au milieu des bois. Il fait nuit, la lune projette une fine lumière parmi les branches des arbres. La terre sous mes fesses est humide. Je me relève d'un coup, un peu trop vite car ma tête tourne et la vision se trouble légèrement. Quand enfin cela s'arrête, je regarde tout autour de moi. Mais merde, pourquoi je me suis fourré dans ce pétrin?
Je commence à avancer lentement pour ne pas me retrouver les quatre fers en l'air. Au fur et à mesure que j'avance, j'ai l'impression que l'on observe et j'accélère le pas. De plus, j'ai la chance que ma vision commence à s'habituer à l'obscurité de la forêt.

Après quelques minutes à marcher vers je ne sais quelle direction, je commence à réfléchir. Pourquoi n'ai-je pas de carte et une boussole? Maintenant, je ne partirais plus de chez moi sans cela, même si j'ai un bon sens de l'orientation. Et où est mon portable? Je cherche autour de moi, mais dans la nuit, dans une forêt et avec bien sûr un portable noir, cela n'aide pas beaucoup. La poisse! Je l'ai sûrement laissé là-bas, lorsque j'étais adossée à l'arbre. J'imagine qu'il a dû tomber quand je me suis relevée et que je ne m'en suis pas rendue compte. Je ne vais pas y retourner. De un, je suis déjà loin. De deux, je ne vais sûrement pas retrouver l'endroit et je n'ai pas envie de tourner en rond entre les arbres. Ce qui m'amène au trois, cette forêt me fais flipper, alors la nuit c'est pire.

Au même moment, une ombre passe près de moi. Je pousse un cri et je commence a courir tout droit, sans m'arrêter mais surtout sans me retourner. J'étais sûre que quelque chose me suivait, mais j'ai reporté la faute sur mon subconscient qui devait certainement me jouer des tours.

Je m'entaille les bras avec les branches lorsque j'essaye de les repousser de mon chemin. D'un coup, je sens quelque chose m'attraper une cheville. Je tombe la tête la première par terre. Avec la chute, je me suis cogné la tête sur une racine. Je porte une main à mon front, et je sens un liquide poisseux. Merde, je saigne! Putain de racine qui m'a fait tomber, putain de racine qui n'était pas là au bon endroit et que j'étais obligée de me la prendre!
Lorsque je me retourne, pour pouvoir me relever, je fais un mouvement de recul. L'ombre noire se tient juste devant moi, elle est imposante, sombre mais surtout terrifiante. Je n'arrive pas bien à discerner sa forme. Elle se rapproche d'un animal mais je remarque seulement ses yeux. Des yeux bleu clair, brillants et dangereux.
Je remarque que je retenais mon souffle depuis un bout de temps, lorsque j'expire. L'ombre se met dans une sorte de position d'attaque. Je ne pourrais pas m'échapper, je n'aurais aucune chance. Je distingue enfin ses traits, c'est un loup. D'un coup, la bête se jette sur moi, les crocs en face de mon visage.

Je me réveille en sursaut, transpirante et le souffle court. Ce n'était qu'un cauchemar, un simple mauvais rêve. Mais il était tellement réaliste! Je regarde mes bras, rien. Je sais, c'est idiot, mais cela me réconforte tout de même.
Je m'assois sur mon lit et regarde l'heure indiquée par mon réveil. Il me reste encore 30 minutes avant qu'il ne sonne. Mais je suis encore un peu sous le choc, je n'ai pas envie de me rendormir et de revoir cette bête en face de moi.
Alors je regarde la météo, il va faire beau, ce qui me remonte le moral. Je prépare mes habits, et descends pour préparer mon petit déjeuner.

J'arrive au portail sud du lycée et je me dirige vers Ines. On se fait notre petit check habituel. Elle commence à me regarder attentivement.

- Woaw, les cernes que tu as, on dirait des ... des.... Enfin tu vois, des oreillers allongés ! s'exclame-t-elle.

- Merci de me le faire remarquer. J'aurais aime un petit soutient, du genre "Mais nan, ne t'inquiète pas ça se voit presque pas", mais bon, je vais faire avec ça!

- Mais nan, ne t'inquiète pas ça se voit presque pas! répète-t-elle avec une voix fluette.

Je la regarde avec mon regard noir, la plupart du temps il marche. Mais là on éclate de rire toutes les deux. C'est à ce moment que les garçons arrivent vers nous, en nous regardant bizarrement. Mais si vous aviez vu la tête de Diego à cet instant précis... "Mauvaise idée les gars" semblait-il penser! Cela nous relance notre fou rire, j'ai mal au ventre mais je n'arrive pas à m'arrêter. D'un coup, je ressens que je n'arrive plus à reprendre mon souffle, au sens propre, je n'arrive plus à respirer! Je commence a faire des bruits graves et je sens mes jambes me lâcher petit à petit. Mais avant que je ne tombe, quelqu'un me rattrape. J'entends des voix mais elles sont étouffées. Je n'arrive presque plus a bouger.

- Merde, où est sa ventoline? Ines, où est son sac?

- C'est bon je l'ai !

- Donne la moi !

Je sens que l'on me pose quelque chose dans la main, mais je n'arrive plus à réagir. Plus aucun air n'arrive à rentrer dans mes poumons.
Puis j'entends une voix qui se sépare des autres, elle vient de derrière moi. Sauf que j'ai l'impression qu'elle est directement dans ma tête.

"Vas-y soit courageuse, je ne peux pas t'aider. Tu ne peux le faire que toute seule. Sois forte, courage."

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J'espère que vous avez aimer ce chapitre ?
Car moi j'ai adoré l'écrire :)

Face CachéeOnde as histórias ganham vida. Descobre agora