"Une trop grande joie est épuisante." Blondeau

475 62 4
                                    


Avan hocha la tête en signe d'assentiment suite à la demande de Kléa. Elle se dirigea vers le rebord de l'immeuble afin de descendre, mais il l'en empêcha :

- Attends... Tu es épuisée, je n'ai pas envie de te retrouver écrasée comme une crêpe en bas. Monte sur mon dos.

Kléa le regarda comme s'il était tombé sur la tête. Monter sur son dos ? Pour descendre tout un immeuble ? Non jamais de la vie. Elle ne faisait confiance qu'à elle-même parce qu'elle connaissait ses capacités. Son inconscience au niveau du danger lui permettait de ne jamais avoir peur lorsqu'elle entreprenait quelque chose de dangereux, mais ça marchait parce qu'elle savait ce qu'elle faisait. Malgré la journée qu'elle avait passée avec Avan, elle ne lui faisait pas confiance. Elle n'allait pas monter sur son dos. Si elle faisait ça, elle n'aurait plus le contrôle. Et elle aimait avoir le contrôle des situations risquées. Elle secoua la tête, refusant catégoriquement.

- Non, je ne vais pas monter sur ton dos. Tu ne peux pas me porter jusqu'en bas... Et je ne suis pas si fatiguée... Et...

- Arrête avec tes prétextes bidons, la coupa-t-il. Fais-moi confiance, au moins pour ça.

Son regard était emplit de confiance. Il la fixait sans ciller, sûr de lui. C'est peut-être ce qui décida Kléa. Après tout, elle avait déjà été témoin à plusieurs reprises de sa force physique et de son endurance. Peut-être que... Sur ce point, elle pouvait essayer de ne pas trop douter de lui. En plus, c'était vrai qu'elle était épuisée, elle ne savait même pas comment elle parvenait encore à tenir debout. Elle céda en grimaçant, ce qui arracha un sourire à Avan. Elle grimpa sur son dos, nouant ses jambes autour de sa taille et ses bras autour de son cou. La descente se fit sans heurt à la surprise de Kléa. Avan descendait les escaliers de secours avec une telle simplicité que s'en était effrayant ! Il s'entraînait tous les jours ou quoi ? Même avec elle sur son dos, son agilité était remarquable. Mmh... pensa-t-elle, décidément cet homme est de plus en plus intriguant...Force, agilité, vitesse, sautes d'humeur... Étrange... Petit à petit les pièces de puzzle s'assemblaient, bien qu'elle ne sache pas trop quoi en faire. Elle avait le sentiment de manquer quelque chose d'important. Pour l'instant, elle était bien trop épuisée pour continuer à réfléchir sur ce sujet.

Lorsqu'ils arrivèrent en bas ( en à peine cinq minutes et super facilement ), Kléa n'esquissa pas un seul mouvement pour descendre du dos d'Avan. Elle savait qu'elle était fatiguée mais elle n'imaginait pas que ce soit au point de ne même plus pouvoir bouger. Elle ne voulait pas rester dans cette position et profiter d'Avan. Ce n'était pas son genre. Elle ne dépendait de personne, elle savait se débrouiller toute seule. Elle rassembla ses forces et put dénouer ses jambes de la taille d'Avan mais ce dernier la rattrapa aussitôt pour l'empêcher de descendre.

- Reste un peu, ça me permet de faire travailler mes muscles déjà parfaits, dit-il en se mettant à marcher.

Kléa esquissa un sourire. Il était mignon. Utiliser cette excuse pourrie pour ne pas vexer la fierté de Kléa, c'était très prévenant. Elle ne répondit pas et ne chercha pas à s'extraire de son dos. Elle avait décidé d'obtempérer. Elle poussa un léger soupir et resta silencieuse un long moment, jusqu'à ce qu'elle voit la maison d'Avan se dessiner à l'horizon. Elle se redressa.

- Tu ne me ramènes pas chez moi ?

- Non... Tu es à moi pour la nuit et je veux que tu sois sur mon territoire ?

- ''Ton territoire'' ? Tu parles comme un homme des cavernes.

Elle avait du dire quelque chose d'hilarant puisque Avan se mit à rire. En fait, Kléa était plus ou moins assoupie, elle ne réfléchissait pas vraiment. Il devait être dans les environs de deux heures du matin. Ce n'était pas tard, elle se couchait bien après cet horaire d'habitude, mais avec la journée écrasante qu'elle venait de passer, elle n'arrivait plus à garder les yeux ouverts. Elle songea qu'Avan devait en avoir conscience et c'est pourquoi il en profitait pour la ramener chez lui. Il devait savoir qu'elle n'était pas apte à protester. En effet, Kléa avait la flemme de contester la décision de son ami d'un jour ( ou d'une nuit, ça dépens du point de vue ). Elle n'avait qu'une envie : dormir. Peu importe que ce soit dans son lit ou dans celui d'Avan. Elle remarqua à peine qu'il la conduisait dans sa chambre, déjà à moitié assoupie. Elle ne comprit même pas comment il se débrouilla pour la faire descendre de son dos tout en la faisant basculer sur le lit. Elle retira ses vêtements trempés et les jeta par terre, tandis qu'Avan lui donnait un tee shirt à lui pour qu'elle l'enfile. Elle sentait le regard brûlant d'Avan sur son corps uniquement recouvert d'un tee shirt un peu trop ample pour elle, mais elle n'y fit pas attention. Elle était bien trop fatiguée. Lorsqu'Avan s'approcha du lit après s'être également changé, elle agrippa son tee shirt sec pour l'attirer avec elle dans le lit et il la laissa faire. Il s'allongea à coté d'elle et Kléa eut vaguement conscience qu'il rabattait la couverture sur elle. Elle se laissa emporter par le sommeil en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, blottie contre Avan.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux le lendemain, le soleil inondait la chambre. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises pour s'habituer à ce subit changement de luminosité. Elle tourna la tête sur le coté pour découvrir un Avan fraîchement lavé, allongé à coté d'elle et profondément plongé dans un livre. C'était bizarre de le voir lire, elle ne l'imaginait pas du tout comme un intellectuel. Elle se redressa en grimaçant, tous les muscles de son corps endoloris.

- C'est quelle heure ? demanda-t-elle de but en blanc.

- Bonjour à toi aussi Kléa. Je suis ravi que tu me demandes si j'ai bien dormi. Ma nuit s'est très bien passée, merci, et toi, tu es parfaitement reposée ?

Elle lui donna un tape sur le bras, ce qui lui fit certainement plus mal qu'à lui. Elle ne se rappelait pas la dernière fois qu'elle avait été ainsi courbatue. Ça remontait à longtemps en tout cas. Elle trouvait une forme d'apaisement dans la douleur qu'elle ressentait. C'était désagréable mais c'était également le témoignage d'une journée et d'une nuit géniales. Elle ne regrettait pas son choix ; elle s'était véritablement amusée et l'ennui avait cessé de la tourmenter pour le moment.

- Il est presque midi, finit par répondre Avan.

- Midi !? s'exclama Kléa en ouvrant de grands yeux surpris. Tu aurais du me réveiller plus tôt.

Le choc se lisait sur son joli visage. Elle ne dormait jamais aussi tard, elle détestait dormir et traîner et ne rien faire. Alors apprendre qu'elle venait de sommeiller jusqu'à l'heure du déjeuner l'ahurissait.

- Premièrement, je ne suis pas ta nourrice ni ta mère, donc tu es la seule responsable de l'heure à laquelle tu te lèves, commença Avan. Ensuite, tu étais si épuisée que je me voyais mal te tirer des bras de Morphée qui, je l'admets, sont aux moins aussi confortables que les miens. Enfin, j'adore te regarder dormir ,chuchota-t-il en se penchant vers elle.

Kléa le repoussa sans ménagement. Elle était amusée de constater à quel point il était changeant. Sa tirade avait commencée de manière plutôt dure, plus le ton de sa voix s'était fait plus léger jusqu'à devenir carrément sensuelle. Tout ça en trois phrases. Elle secoua la tête, un sourire se dessinant néanmoins sur ses lèvres. Elle se leva lentement puis s'étira et la douleur dans ses muscles s'estompa un peu. Elle surprit le regard d'Avan glisser sur elle tandis qu'elle s'étirait. Bravo, les mecs, tous les mêmes !

- Bon, bah salut ! lança-t-elle à Avan.

- Tu pars déjà ? Tu... Tu es revenue sur ta décision ? questionna l'homme en fronçant les sourcils.

Elle se retourna vers lui, prise au dépourvu.

- Quoi ? Non, bien sûr que non.

Sans trop savoir pourquoi, elle revint sur ses pas. Elle n'avait pas à se justifier. Si elle voulait partir elle le faisait, point barre. Seulement, l'air contrarié et presque inquiet d'Avan l'amenait à se montrer un peu moins sévère. Elle lui enleva le livre qu'il tenait des mains pour le balancer plus loin sur le lit. Puis elle grimpa à califourchon sur Avan, afin de mieux pouvoir lui faire face. Il n'y avait aucune connotation là-dedans. Elle n'essayait pas de l'allumer ni rien, elle était juste assise sur lui comme elle aurait pu être assise sur une chaise.

- Je ne reviens jamais sur une décision. Mais je ne t'apprécie toujours pas et même si je me suis énormément amusée hier, je ne compte pas passer toutes mes journées avec toi.


Coucou tout le monde! =)

Je suis un peu démotivée question écriture en ce moment, donc je ne serai plus aussi assidue dans la publication des chapitres, mais j'essayerai quand même de publier un chapitre de temps en temps! ;)

Merci pour vos votes et vos commentaires, bisous! <3

Vol de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant