"S'éloigner de tout rapproche un peu de l'essentiel." Peyron

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Ils choisirent de se rendre chez Kléa, afin qu'elle puisse nourrir son chien au passage. Heureusement qu'elle avait un chien autonome parce qu'au vu des absences fréquentes de la jeune femme, le chien aurait fini par décéder. Kléa confia à Avan que les voisins possédaient les clés de chez elle et passaient régulièrement voir Nikki. C'était un peu comme une garde partagée. Avan se demanda si l'odeur qu'il avait sentit dans la maison de Kléa appartenait à un des voisins. Il l'espérait.

Avan patienta sagement le temps que son humaine prenne sa douche. Il aurait aimé l'accompagner mais il doutait fort qu'elle accepte de se doucher avec lui. Enfin qui ne tente rien n'a rien et comme il avait choisi de ne rien tenter, il n'avait rien obtenu. De toute façon, il ne ressentait pas le besoin extrême de se laver. Il ne sentait aucun picotement qui serait du au sel ou au sable sur son corps et puis il préférait prendre une douche directement chez lui, ne voulant pas empiéter sur le territoire de Kléa. Au cours de son attente, il repensa au dîner de tout à l'heure. Son humaine l'avait énormément épier et il était assez sceptique à ce sujet. C'était la première fois qu'elle lui accordait autant d'attention. Il n'était toutefois pas dupe. Il n'avait pas passé assez de temps avec elle pour qu'elle l'adore au point de le fixer pendant des heures. En l'examinant comme elle l'avait fait, elle cherchait sûrement quelque chose. Quoi, il l'ignorait. Il espérait qu'elle n'ait pas trouvé ce qu'elle recherchait car, futée comme elle l'était, ça ne présagerait rien de bon pour lui. Il ne pensait pas qu'elle puisse découvrir qu'il était un vampire. Les humains avaient l'esprit trop étriqué pour croire à l'existence des créatures surnaturelles. Mais Kléa était différente. Elle était loin d'avoir l'esprit fermé, bien au contraire. De là à croire aux vampires... Il y avait une marge. Cependant, elle était parvenue à le surprendre à plusieurs reprises alors, avec elle, il s'attendait à tout.

Le retour de sa voleuse le ramena sur terre. Elle s'était changée et portait un jean noir avec un tee shirt noir et une veste noire en cuir. Ses cheveux étaient tressés et son apparence rappelait à Avan l'apparence d'une parfaite cambrioleuse. Déformation professionnelle, il faut croire, bien que ce ne soit pas tout à fait une profession que Kléa exerçait, mais une passion. Il était temps de partir. Sans un mot, il sortit, la jeune femme sur ses talons. Il sourit en sentant qu'elle était curieuse.

- Où est-ce qu'on va ? demanda-t-elle en se mettant à coté de lui.

- Tu verras quand on y sera...

Avan ignorait si Kléa aimait les surprises ou non. Il pensait qu'elle appréciait être surprise par d'autres personnes, parce qu'elle s'ennuyait souvent, et l'étonnement lui permettait de se divertir. Mais là, elle paraissait si impatiente qu'Avan doutait de sa théorie. Elle n'insista pas. Tant mieux, parce qu'il ne lui aurait jamais dit où ils se rendaient. Elle ne gaspillait pas sa salive en choisissant d'être sage. Il lui donna un léger coup d'épaule pour la bousculer de manière amicale, tout en l'interrogeant :

- Tu as peur ?

- Peur ? s'étonna-t-elle en tournant la tête lui. Pourquoi est-ce que j'aurais peur ?

- Parce qu'il commence à faire nuit, et que tu es toute à moi, et que je peux te faire faire tout ce que je veux.

- C'est ce qui était convenu, répondit-elle en haussant les épaules. Je n'ai pas peur de ce que tu pourrais me faire. De toute façon, je pourrais me venger plus tard en te faisant faire tout ce que je veux.

Elle le poussa à son tour en lui donnant un coup d'épaule et Avan fit semblant de vaciller, comme tout humain l'aurait fait. Elle avait raison en un sens. Cet accord avait ses avantages et ses inconvénients pour elle comme pour lui.

- En plus, j'ai hérité de la journée et toi de la nuit, continua Kléa, ce qui est assez stupide parce que je veux bien faire des efforts pour tenir éveillée au maximum, il va bien falloir que je dorme la nuit, donc tu t'es entubé tout seul avec ton plan tordu.

Vol de nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant