Chapitre 21 -Entraînement et mutisme

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Dans le chapitre précédent :

« Tu ne partiras pas d'ici. »

Un cliquetis se fit entendre après ces paroles décisives. Je regardais ma cheville avec surprise. Un bracelet en fer relié à une grosse chaîne y était attaché.

« Tu te fous de moi là, » murmurai-je trop abasourdie pour y croire.

Le Roi s'éloigna en me laissant seule dans la pièce. Je lui criai des injures dont il ne connaissait pas la plupart. Je marchai derrière lui pour le frapper, mais la chaîne ne me permit pas d'atteindre la porte. Je tombai à terre.

Cet enfoiré m'avait emprisonnée. Je criai encore et encore des injures qui se répercutaient à travers les murs du château. Je voulais que tout le monde entende mes plaintes. Je voulais qu'il paie. Mais je me rendis compte que tout le monde était de son côté, tout le monde était ses hommes, tout le monde était contre moi. Personne ne m'aiderait à sortir.

À part Zircon. Mais après la conversation qu'on avait eue, Adonis ferait en sorte qu'il ne me vienne pas en aide. C'était certain. Je tentais une nouvelle fois de retirer le bracelet qui m'emprisonnait, mais rien à faire. J'étais sa prisonnière. La prisonnière d'un centaure.

***

La nuit passa rapidement, mais mon ventre continuait son tumulte bruyant. Je refusais de pleurer face à ce qu'il m'avait fait. Au contraire, j'avais tellement de colère en moi que je n'avais pas réussi à dormir. Ce salaud m'avait emprisonnée. Jamais je n'aurais cru qu'il serait allé aussi loin pour me garder près de lui. Possessif. Non, il était plus que ça. C'était un enlèvement, un emprisonnement. 

Je voulais simplement revoir Alexandre. Étant donné qu'il était peut-être le héros de ce monde, il fallait que je vérifie qu'il aille bien. Sinon, j'avais complètement échoué ma mission.

Allongée sur le lit, mes pensées furent réduites à néant quand la porte s'ouvrit. Je ne pris pas la peine de me retourner pour voir qui était entré. Je restai muette de colère. Et d'après leur odorat développé, il ou elle devait le sentir.

« Je vous prépare votre bain, Yinéka. Et vous apporte de quoi vous nourrir. »

La voix rude d'Adélaïde montrait qu'elle était contre moi. Elle n'était certainement pas venue pour me sortir de ce traquenard. Parce que oui, pour moi c'était un beau piège dans lequel j'étais tombée. J'aurais dû comprendre qu'Adonis était une personne qui ne me laisserait pas de liberté. Sa façon de me surveiller et de me garder au château en disait déjà beaucoup, mais je n'aie pas su écouter ces avertissements. Une sotte que j'étais.

Parce que j'avais réellement faim depuis hier soir, je me levai et commençai le repas posé sur le plateau. Je vis Adélaïde du coin de l'œil qui me dévisageait. Je la regardai d'un air menaçant un instant. Elle afficha un air surpris. Je repartis dans ma nourriture, ne comprenant pas pourquoi elle avait l'air si étonnée.

« Vous n'avez pas dormi ?

– ça se voit non ? envoyai-je d'un ton bourru.

– Pourquoi le Roi vous a-t-il enchaîné ? C'est bien parce que vous avez essayé de vous enfuir ? demanda-t-elle. Ou parce que vous nous voyez comme des monstres ?

– Quoi ? Non, je voulais juste aller voir mon frère. J'ai même proposé à Adonis de venir avec moi. Je veux juste lui parler quelques heures pour savoir si tout se passait bien là-bas, puis revenir ici. Et je ne vous considère pas comme des monstres. Jamais je n'ai pensé cela.

Les Changeurs de Destins - Le Royaume d'HéliaTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang