Chapitre 30 (partie 1) - Plan

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Dans le chapitre précédent :

« Il faut qu'on retrouve Léandre et les survivants du château d'Alexandre qui étaient censés venir ici pour y trouver refuge. Ils pourront nous dire la vérité ce qu'il s'est réellement passé dans ces lieux et si Alexandre est mort ou pas. »

Adonis acquiesça avant qu'on ne marche vers les donjons où était retenue prisonnière Emeline. La traîtresse.

***

Un autre poing la frappa au ventre. La centauresse sous forme humaine se tordit de douleur dans un cri et des pleurs, mais personne n'arrêtait les coups continuèrent leurs chemins sur son corps.

Les bras croisés, je regardai Emeline se faire frapper sans ciller. Du sang tachait ses cheveux et corps parfaits. Bientôt, je n'en pouvais plus. Je soufflai un seul ordre et les hommes et femmes arrêtèrent de la battre tout en fixant avec surprise. Je soupirai de soulagement. La vue du sang ne me gênait pas, mais ils semblaient se satisfaire de la souffrance d'Emeline, ce que je ne pouvais pas.

La torture était un supplice horrible qui n'était perpétré par des personnes eux-mêmes en souffrance mentale. En tous cas, c'était ce que je pensais des tueurs en série, et à voir les centaures lui porter des coups aussi sauvagement, ils n'étaient pas différents de meurtriers. Ils avaient même certainement tué plus de personnes que je ne pouvais le soupçonner.

« Laissez-la, » dis-je en m'avançant vers elle.

Son corps dénudé et affaibli gisait sur le sol aux pierres grises. Celles-ci avaient été noircies par son sang qui s'écoulait par les petites fentes entre les pierres.

« Que fais-tu Ambre ? demanda mon amant par télépathie.

– Ne t'en fais pas, je veux juste lui poser quelques questions avant qu'elle ne tombe dans les pommes. »

Je supposais que les centaures trouvaient cela normal d'avoir un interrogatoire aussi musclé, mais elle n'avait pour l'instant rien dit de la position de Léandre.

« Emeline, pourquoi avoir vendu Léandre ? Pour pouvoir rester en vie ? Crois-tu réellement qu'ils te laisseront en vie même après avoir tué tous les centaures ? »

La jeune femme scella ses lèvres, incapable de répondre. Elle s'était accrochée à l'espoir. Un espoir vain dans son cas. En étant la seule centauresse dans le monde, elle serait soit devenue une bête de foire, soit tuée peu après par des êtres humains la haïssant.

« Quand tu as rencontré l'Ourse, que s'est-il passé ? demandai-je en changeant de sujet, ce qui semblait capter son attention.

– Ce stupide animal a tenté de prendre Léandre alors je l'ai eu au flanc avec un bout de branche bien aiguisé, avoua-t-il avec un rictus malsain qui me laissa sans voix. J'ai senti les centaures ennemis alors je me suis enfuie rapidement. Cet idiot de Léandre n'arrêtait pas de pleurer et geindre, un bon coup sur la tête l'a calmé.

– Pourquoi ne vous ai-je pas senti ? demanda Onyx, intrigué alors que je bouillonnais de rage.

– J'ai coupé mon lien avec Adonis et j'ai fait en sorte de changer mon odeur avec une plante spéciale et très odorante...

– Je vais te tuer, » murmurai-je entre mes dents.

Soudain, je levai le poing pour la frapper, mais un bras passa autour de mon ventre pour me ramener vers un torse à plusieurs mètres de hauteur.

« Lâche-moi Onyx ! criai-je, rageuse.

– Tu peux toujours rêver. Je te rappelle qu'elle doit nous servir cette fille. Alors l'abîmer encore plus que ce qu'elle n'est déjà n'est pas l'idéal.

– Je ne vous aiderai pas ! hurla Emeline qui semblait s'être rétablie de presque toutes ses blessures.

– Oh que si..., stipulai-je en colère. En tuant l'Ourse, tu as tué Zircon aussi ainsi que les autres chances de changer le destin des autres personnes ici. Alors si, tu vas nous aider bordel. Je t'y obligerai. Que tout le monde sorte. »

Avec une petite seconde d'hésitation où je savais que les centaures cherchaient l'approbation de leur Roi, ils sortirent. Je les suivis avec les poings serrés. Je forçai mes larmes à ne pas s'écouler sur mes joues. Je ne voulais pas paraître faible. Mais peut-être sentaient-ils déjà ma tristesse dans le lien que nous partagions. Je ne connaissais pas encore jusqu'où ils pouvaient voir mes émotions.

« C'est quoi votre plan ? » demanda Adélaïde qui avait réussi à se tenir tranquille devant Emeline.

Je souris, puis clignai des yeux en arrivant quand on sortit du donjon. C'était une salle souterraine, sombre et humide. J'étais ravie d'être sous les rayons du soleil. Je me retournai vers Adélaïde avec toujours ce même sourire énigmatique. Elle me fixait confuse tout comme Adonis. Mais sur son visage calciné, on ne voyait qu'un froncement de sourcils montrant une colère, ce qui n'était pas son sentiment actuel en vérité. Je pouvais le sentir dans notre lien, il était curieux et inquiet.

Le petit homme barbu qui s'occupait des objets matériels et des finances du Roi apparut au bon moment.

« Régis ! Contente de vous revoir ! dis-je d'un ton enjoué qu'il n'appréciait pas vraiment.

– Vous m'avez quémandé mon Roi ? demanda-t-il en faisant la révérence devant Adonis.

– Exact, je le lui ai demandé, expliquai-je en ne bougeant pas de ma place pour l'obliger à se retourner vers moi. Je voudrais que vous alliez dans le donjon et que vous libériez Emeline quand je vous en donnerai l'ordre.

– Quoi ?! s'écrièrent Adélaïde ainsi qu'Eugène qui était venu en même temps que Régis.

– Vous m'avez bien entendu. Allez-y Régis et attendez mon signal, si elle demande pourquoi, dîtes-lui que vous ne supportez pas de la voir traiter ainsi ou autre chose du genre. »

Il resta un instant à m'observer avant qu'Adonis ne grogne. Cela le fit sursauter, puis il se dépêcha d'exécuter mes ordres.

« Pouvez-vous nous expliquer ce plan ? La libérer alors que nous la tenons est... »

Eugène ne trouva pas de qualificatif qui ne viserait pas à m'insulter, donc il se tut. Je souris toujours, tandis qu'Onyx prit la parole.

« Si Régis est complice, il partira avec elle pour rejoindre le père d'Eugène. S'il ne l'est pas, il fera ce qu'Ambre a dit sans encombre. Il faudrait qu'on reste à des points stratégiques, puis qu'on suive la traîtresse dès qu'elle s'enfuit.

– C'est... commença Eugène sans voix.

– Ingénieux, » finit Adélaïde avec intérêt.

La jeune femme regarda mon frère avec un nouveau regard, puis le détourna quand Onyx la fixa. Je ris en voyant le rose sur les joues de la centauresse. Qui aurait cru qu'elle ferait preuve d'autant de timidité devant cet homme alors qu'elle en côtoyait tous les jours dans ce château ? Avec un peu de chance, elle commençait petit à petit à tomber pour mon frère. Une bonne chose pour elle et pour lui.

Je voulais vous poster au moins la première partie du chapitre. Je ne sais pas quand je posterai la suite par contre. Dès le 1er septembre, je commence à travailler et je rentre tard donc je n'aurais certainement pas le temps d'écrire cette semaine ou la semaine prochaine. Je vous tiens au courant ;)


Les Changeurs de Destins - Le Royaume d'HéliaNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ