« Chapitre 45 : Le jugement de Peter »

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(Media : nouvelle couleur :3 )

Miranda m'ôte le bandeau de mes yeux et fais tourner la chaise sur laquelle je suis assise.

J'ouvre la bouche de surprise. Mes yeux pétillent devant cette merveille. J'apprécie beaucoup la nouvelle couleur, le violet est magnifique.

Miranda éclate de rire devant mon expression confuse et boude, m'expliquant que c'était censé être un gage et donc ne pas me faire plaisir. Je hausse les épaules, le sourire aux lèvres et lui dis qu'elle a quand même fait une heureuse. Cette explication suffit à lui redonner le sourire et je peux apercevoir ses petites fossettes trop mignonnes.

Je remercie mon amie qui paie pour moi et appelle ma mère afin qu'elle vienne me chercher. Une fois dans la voiture, c'est une mère sombre que je trouve. Elle ne dit rien car Miranda est à l'arrière. Évidement, je n'allais pas la laisser rentrer en bus alors qu'elle a payé mes magnifiques mèches. Je ne pourrais pas vous dire si ces dernières plaisent à ma mère car sa mine montre qu'elle n'a pas envie de sourire ou même de rigoler.

Une fois qu'on a déposé Miranda chez elle, ma mère reste devant sa maison et s'effondre en larmes sur mes genoux. Je ne sais pas quoi dire pour la réconforter et me contente de lui caresser le dos. Mes lèvres sont pincées et je m'en veux terriblement d'être si inutile dans cette épreuve où ma mère a vraiment besoin de moi.

Je n'ai pas aidé mon père, je n'ai rien trouvé qui puisse l'aider. Peut être qu'il faut que je me résolve à accepter le sort de mon père. Peut être a-t-il tué ces hommes? Rien que d'y penser, j'en ai des frissons qui balayent mon corps.

Ma mine est maussade, semblable à celle de ma mère. Nous avons les mêmes cernes encadrant nos yeux. Je soupire et elle se redresse, s'essuyant quelques larmes avant de reprendre le volant et de démarrer.

Aucun mot ne sort de sa bouche et je me torture l'esprit en essayant tant bien que mal de trouver quelque chose à dire pour lui remonter le moral. Je me sens mal de ne pas savoir quoi dire, de ne pas avoir les mots. Elle a toujours été là pour moi et je ne sais même pas comment la réconforter.

Le trajet passe plus vite que ce dont je m'attendait. De toute façon, ce silence commençait à être très lourd. Je me dirigeais à travers les photographes la tête basse, ne voulant certainement pas poser pour ces sales vautours. On entra dans la grande salle peu chaleureuse qu'était la cour de justice. C'est une grande pièce ronde, meublée de bois de fond en comble. Tout le monde était déjà la, on aurait dit qu'il ne manquait plus que nous. Je croisais le regard de Peter, il avait les yeux luisants et des cernes mais malgré tout, il esquissa un semblant de sourire à mon égard. Je ne pu m'empêcher d'avoir le cœur serré. J'avais chaud, je transpirais et cela ne devait pas être glamour du tout.

Mais oui, je ne suis pas une princesse, je rote et je transpire quand je fais du sport, comme tout le monde en fait. Bref, je m'égare!

Un juge tape trois fois sur son bureau pour nous annoncer le début de l'audience et les flashs cessent de crépiter. Passent chacun leur tours les avocats de l'accusé et de l'accusateur. Je ne comprends pas tout, cependant, à la vue du visage de l'avocat de Peter, je sens que tout dérape. Quelques minutes après, le juge proclame le droit de parole terminé et se retire pour délibérer en compagnie des autres jugent. On attend pendant cinq, dix, vingt minutes qui passent aussi vite que l'horloge en cours. Donc très doucement. Finalement, les juges reviennent et prononcent le mot qui va tout changer.

« Peter Reynolds est déclaré coupable. »

Mon cœur s'arrête de battre l'instant de quelques secondes qui passent comme des heures et je reste fixée sur la bouche du juge, espérant qu'il corrige les mots qu'il vient de prononcer. Je secoue la tête, ces paroles ne voulant définitivement pas prendre sens dans mon esprit.

Prête à tout.Where stories live. Discover now