Souvenirs douloureux

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-Emily?
Non seulement j'ai déjà entendu ce nom dans la bouche de Simon, mais en plus, je me rappelle dans quel contexte. Malgré moi, je ris. Ce qui me vaut le plus noir des regards de mon acolyte. J'en suis honorée. Il reporte son regard sur la jeune femme.
-Mais...comment? Pourquoi?
Il est désorienté et elle se joue de lui en riant à son tour. Elle s'approche lentement.
-Tu sais, Simon, ça fait longtemps que nous t'observons. J'ai dû les retenir plus d'une fois de ne pas te tuer.
Elle désigne l'ensemble de l'assistance aux canines pointues et continue.
-Tu nous a aidé, à ta manière, mais tu nous a aussi beaucoup blessé. Et là, tu as dépassé les bornes.
Je vois toutes les questions qui bouscule dans la tête de Simon. Il pensait qu'elle était morte, qu elle avait servis de dîner à une bande de suceur de sang. La question qu'il pose est stupide, mais légitime à mon sens.
-Ils t'ont transformée?
Elle ricane.
-Ils NOUS ont transformés.
Sur ce, un homme fait sont entrée, silencieusement. Je sais lire l'émotion de douleur dans les yeux du jeune homme.
-Papa...
Ce dernier souris. Mais pas un sourire de retrouvaille du style "Mon fils! Nous voilà enfin réunis" non ça ressemble plus à "Je me demande si il est bon avec une sauce aux oignons"
La fille continue.
-Nous étions faible. Ils nous ont donnés la force et un nouveau foyer qui nous a accepté.
-Nous étions une famille soudée!
Crie Simon. Elle répond sur le même ton.
-Maman était une chasseuse! Elle nous aurait tué dès notre retour!
Simon baisse d'un ton, mais amer, crache.
-Je suis sûre que non.
-Ne vends pas ton âme comme ça.
Elle s'arrête deux secondes avant de continuer
-Oh, mais en fait, si, tu l'as fait.
Nous échangeons un regard avant de l'interroger à demi-mot.
-Je te demande pardon?
Dit Simon.
Emily vient me tourner autour, me tripotant les cheveux et le visage.
-Comme je te l'ai dit Simon, ça fait longtemps que nous te surveillons  Et ton association avec cette....
Elle me pince le visage avant de le rejeter avec dégoût.
-...Chose. Ne nous a pas échappé.
Simon, contrairement à moi, ne veut pas s'attarder sur le sujet.
-Qu-est ce que tu veux de nous ?
Elle se rapproche de lui d'une démarche féline.
-Le pouvoir.
Il la regarde sans comprendre, pour une fois, je vois clair. Elle s'explique.
-Quand le jour du combat sera annoncé, nous devons gagné pour avoir le meilleur territoire et assuré un avenir prospère à notre race. Pour cela, Simon, j'ai besoin de toi.
Elle fait une pose, comme pour laisser un suspens.
-Nous avons remarqué que tu étais un des meilleurs chasseurs qu'il existe sur notre continent et c'est pour ça que toi et ton...
Elle se tourne encore vers moi avec dégoût.
-Ton animal à plume, vous allez tuez pour nous. En d'autres termes: exécuter nos principaux ennemis.
Simon, les dents serrée dit.
-Donne-moi une bonne raison de ne pas commencer par vous?
Elle rit. Je vois que ces mots l'ont fait souffrir.
-Tu ne le ferais pas.
-Pourquoi?
Dit-il.
-Et bien, de un, c'est nous qui vous tenons et de deux, tu ne tuerais pas ta petite sœur adorée.
Elle fait des yeux de biche, ça me donne envie de vomir. J'interviens.
-Et si c'est moi qui décidait de t'arracher tes belles canines?
Elle à l'air contente que j me pose la question.
-Et bien c'est simple. Soit tu te bats dans l'état dans lequel tu es et nous te tuons. Ou bien tu utilises tes pouvoirs, laissant tout les anges et les démons savoir où tu te trouves. Et oui, nous savons tout.
Elle bat des cils avant de se retourner une fois de plus vers son frère.
-Alors?
Il est hésitant. Je réponds à sa place.
-Tu peux aller brûler en Enfer, salope!
Elle se tourne vers moi, feintant être choquée puis se retourne vers Simon.
-Tu vas la laisser parler de moi comme ça?
Souffrant, il répond.
-Je ne suis même pas sûr que tu sois ma sœur.

Elle fait mine d'être blessée avant de faire un signe à ses compatriotes vampires.

-Relâchez-les.

Elle se tourne ensuite vers Simon.

-Je te donne vingt-quatre heures pour te décider à nous aider, passer ce délais, je t'enverrais personnellement rejoindre maman dans la tombe, compris?

On nous libère, il se lève sans mot dire mais tout en la dévisageant, amer.

Nous nous dirigeons vers la sortie escortés de trois suceurs de sang. je veux me retourner pour lancer une réplique sanglante (Badumtss) mais Simon m'en empêche en me prenant le poignet et en me lançant un regard mi-suppliant, mi-énervé.

C'est seulement quand nous avons regagné notre voiture et que les vampires soient rentrés, qu'il laisse explosé sa colère, pire sa haine. Je suis moi-même impressionnée. Je prends des notes virtuelles.

Il avait démarrer tout de suite pour pouvoir s'arrêter un ou deux kilomètres plus loin. Il est sorti de la voiture, a pris une batte de baseball dans le coffre et à commencer à passer ses nerfs sur un pauvre arbre en hurlant. Je le laisse faire en mâchouille le cordon du pull que je porte. Il faut bien une demi heure pour qu'il se calme un peu et rentre finalement dans la voiture, les paumes en sang, couvert de sueur et les yeux rougis.

Je ne dis rien mais le regarde, il me rend ce regard. Mais tandis que le mien est juste désintéressé, le sien est plein de détresse. J'arrête de mâchouiller mon cordon quelques secondes. Que faut-il faire dans cette situation? Je réfléchis à toute allure et un heureux souvenir refait surface.

Je lui souris, peut-être pour la première fois en fait, et tend une main vers lui que je pose sur sur son épaule. Timidement je tapote. 

-La, la.

Je ne sais pas si ça à vraiment marché, mais je suis si pitoyable que ça en fait rire, mon collègue? Mon ami?

Je lui dit de la fermer et lui passe un mouchoir. Après s'être moucher, on redémarre. On ne parle plus sur le chemin. Et je n'insiste pas. Je n'aime pas spécialement parler et lui a besoin de réfléchir à la proposition d'Emily.

Flash-back

Cela faisait à peu près cinquante ans qu'il n'était plus retournée plus d'une journée en Enfer, et ça commençait à lui manquer. Certes, elle aimait beaucoup travailler avec le grand démon, bras droit de Lucifer, mais son frère lui manquait, et quand elle allait en Enfer, il n'était pas forcément disponible. Un jour qu'elle n'avait pas le moral. Thomas était arrivé près d'elle et avait tout de suite vu ce qu'il n'allait pas. Il avait passé son bras sur ses épaules puis lui avait frotté délicatement le dos. Il lui souriait en lui murmurant qu'elle rentrerait bientôt pour de bon. Il avait passée ensuite tout le reste de la nuit en la tenant de cette façon et discutant de tout et de rien. Elle avait encore tendance à l'appeler lieutenant, mais il lui répétait de l'appeler par son prénom. Il avait beau être son ami, elle avait toujours fait son maximum pour respecter le protocole. Mais cette nuit là, elle avait quand même réussit à l'appeler par son prénom, sans se tromper une fois.

Voilà, voilà.

Désolée si je parais longue pour le moment mais je suis surpassée par les événements ahah.

Mais n'hésitez toujours pas à commenter (bien ou mal), voter ou même partager mon histoire.

XOXO

Lapsis, ange de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant