La tache

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-Réveilles-toi!

Je fis sursauter Simon faisant claquer l'ordinateur sur la table; il est 4 heures du matin et nous sommes extrêmement fatigués.

Oui, moi y compris; le fait que petit à petit je devienne humaine me rend vulnérable au sommeil et même les litres de café que nous ingurgitons, n'arrive pas à nous tenir éveillés.

Simon s'essuie la joue couverte de bave et me dit.

-Alors?

-Rien, j'ai passé en revue tout les antécédents de la grand-mère...elle n'a rien à voir avec la trame principale de l'affaire, et de ton côté?

-L'oncle non plus.

Nous nous calons chacun sur notre chaise en soupirant.

Après que le test sur l'embryon s'était révélé positif, nous avons obtenu l'espoir que Franck et Leontine ait aussi des choses à cacher. Mais rien de tout cela!

Simon  se lève en baillant.

-Je vais refaire du café, t'en veux?

Je hoche la tête en baillant à m'en décrocher la mâchoire.

J'entends vrombir la machine et je penche ma tête en arrière de manière à observer le plafond; des plaques couleurs crèmes avec des jointures blanches. Elles sont toutes pareils dans l'ensemble, mais chacune à une particularité, et chacune est reliée à une autre, tout ça pour former l'énigmatique uniformité du plafond. Je m'apprête à me rasseoir correctement quand mon regard est attiré sur une des plaques. Je fronce les sourcils et sans la quitter des yeux, je monte sur la chaise, puis sur la table, afin de m'en rapprocher, je suis toujours trop petite pour être proche du plafond, mais il est maintenant à porté de bras. Je gratte la plaque et un morceau en tombe.

Un petit morceau plus foncé que le reste , qui fait en sorte que cette plaque est différente des autres bien que la même en même temps.

-Tout le monde a des secrets.

Je murmure.

-Qu'est ce que tu fous là!?

Me demande Simon m'apercevant sur mon perchoir.

Je lui montre le morceau avec sérieux, il répond en me tendant une tasse de café.

-Je crois que tu en a vraiment besoin.

Je saute en bas du bureau.

-Non tu ne comprends pas!

-En effet.

-Ce petit bout, presque invisible, fait la différence par rapport à toutes les autres plaques!

Je m'assieds à l'ordinateur et commence mes recherches.

-M'oblige pas à t'assommer.

Soupire-t-il.

-Jusqu'à présent on a pas encore trouver ce qui lie Franck et Léontine à cette histoire, pourtant c'est simple et on l'a juste sous le nez! Mais on y fait pas attention car ce n'est pas ça que l'on regarde.

Simon hausse les sourcils, boit une gorgée de son breuvage et s'assied à l'envers sur une chaise et commente.

-J'aurais du mettre de l'alcool dans mon café. Je t'écoute?

-Au lieu de chercher la tâche, cherchons le plafond!

-Lapsis...il est passé 4 heures, parle avec des mots que je peux comprendre s'il te plaît...

Je soupire.

-On est bien arrivé à la conclusion que l'esprit faisait partie de la famille,non?

Simon croise le bras sur le dossier de la chaise et re-fronce les sourcils.

-Oui, je crois qu'on est arrivé à cette hypothétique conclusion il y a environ un heure, avant de nous dire que c'était n'importe quoi.

-Oui, mais si ce n'est pas n'importe quoi, nous avons une piste!

-Explique?

Dit-il dubitatif.

-Et bien, si une jeune femme s'est faite retiré son enfant, et qu'il s'en est suivis des conséquences catastrophiques, ne penses-tu pas, quelqu'un en rapport avec notre affaire soit citée dans ce fait divers?

Simon se mord la lèvre inférieur et réfléchit.

-Tu n'as pas tord.

Il fit rouler sa chaise jusqu'à l'autre ordinateur et commence ses recherches. C'est bien un heure et demi plus tard, qu'il m'appela pour me faire part de nouveauté.

-Viens voir Lapsis.

Je fais rouler ma chaise jusque lui.

"Lisbeth Monroe , le destin tragique d'une jeune femme"

Simon me montre une photo de la jeune femme, en larme, dans un salon. Derrière se trouve une femme, d'un âge moyen, tout des visages que nous connaissons bien maintenant ornent les cadres photos de la pièce.

-La regarde la femme à l'arrière plan.

-Léontine Tallminoche.

La plus âgée regardait la plus jeune avec condescendance.

-On a trouvé notre esprit vengeur.

Annonce-je.

-Comment tu peux en être sûre ?

Demande-t-il un peu déconcerté.

-Lis l'article.

Répondis-je froidement.

Moi, je n'avais pas besoin de le lire pour comprendre. Beaucoup de choses m'échappent, et pourtant, tout cela me paraissait clair comme de l'eau de roche. Et la vengeance de l'esprit me paraît des plus justifiées; elle voulait gardé son enfant, c'est sa mère qui ne voulait pas qu'elle l'ait. Ce qui l'a tellement déprimé, que ça la poussée jusqu'à la mort. Mais quand son jeune frère est arrivé dans le même cas qu'elle, Léontine l'a soutenu. L'idée de l'adoption venait des parents de Sophie. Léontine avait même proposé d'élever le petit...

Et pour toute ces raisons Lisbeth voulait se venger...

Simon comprend enfin , sans vraiment le croire. Mais après toute ces réflexions, il ne reste qu'une seule question, c'est Simon qui la pose.

-Mais alors, les meurtres sont terminés? Car selon l'arbre généalogique, il n'a plus personne à décimer.

Je m'apprête à ouvrir la bouche pour exprimer mes doutes, mais la portes à doubles battant de la morgue répond à ma place en faisant rentrer le cadavre d'une jeune femme d'environ 18-19 ans, la gorge tranchée. Pas besoin de lui ouvrir la poitrine pour savoir qu'on va y découvrir un cœur broyé et un embryon. Son teins pâle et ses cheveux dorés font d'elle un ange tel que j'en ai vus des milliers parmi mes frères et sœurs. Mais j'ai de la peine pour elle...

Elle est arrachée à un monde qu'elle connaît pour aller dans un monde qu'elle croit meilleur. Si seulement elle savait qu'elle se trompe et que même après sa mort on continuera à lui mentir. De l'Enfer ou du Paradis, quel est le mieux? Seul la réputation, au final, est différente.

Simon me rejoint et regarde mon air fermé. Il lui ferme les yeux avant de regarder dans les miens. Je soutiens son regard et arrive presque à y lire ce que je pense tout bas. 

"Trouvons le corps de Lisbeth Monroe et brûlons-le"

Voilà voilà

J'espère que  vous avez aimé ce chapitre, n'hésitez pas à dire ce que vous en pensez en commentaire, votez, et partagez.

XOXO




Lapsis, ange de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant