Assume

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Je m'arrête en chemin, je suis fatiguée...la confrontation avec Thomas m'a épuisée, autant physiquement, que psychologiquement. Je me surprend à sentir des larmes sur mes joues. Je sers le pendentif entre mes doigts.

Je lutte, mais je repense à ce qu'il vient de se passer, et je ne peux plus tout retenir; comme si tout le milliard d'années que j'avais passé était juste un barrage à toute mes larmes. Je m'assieds au coins d'une rue, les genoux repliés, la tête enfuie, je me laisse aller à ce torrent de larmes, semblable au temps de chien qui accompagne cette journée.

Retour de quelques heures en arrière.

J'arrive chez Thomas avec une heure d'avance, le stress est présent partout dans mon corps et dans chaque parcelle de mon âme. Quand j'arrive, je surprends encore Thomas avec cette...aiguille? Dans le bras. Cette fois j'ai compris la leçon et ressort immédiatement et attend patiemment derrière la porte.

Je me torture les doigts. La porte s'ouvre enfin sur le spacieux salon. Je m'avance vers mon destin. Thomas, qui était entrain de ranger son kit bizarre dans une petite mallette noire, se retourne, le visage fermé.

-L'odeur de ton aura souillée se sent à trois kilomètres à la ronde.

Je ne vois pas sa main partir et atterrir dans mon visage, je suis expulsée à terre. 

-J'avais confiance en toi!

Hurle-t-il. Je ne sais pas répondre, je reste là, à le fixer. Il continue sa tirade.

-Tu es en mission Lapsis! Pas en vacances! Tu crois que ton frère ne se rendra compte de rien? Alors que je suis censée t'avoir gardée ici avec moi? Ton âme empeste l'humain.

Il avait craché ces derniers mots. Il se retourne et prend un vase qu'il  jette sur le mur d'en face.

-J'aurais jamais dû t'envoyer là-bas. Tu n'étais pas prêtes. J'aurais dû écouter Lucifer.

Il se tourne vers moi, le visage amer.

-Tu n'es bonne qu'à tourner autour d'une barre les jambes grandes ouvertes. "Entrez messieurs! Entrée gratuite pour tout les humains".

Je suis entrain de me relever pendant sa tirade, mais le deuxième coups qu'il m'assène me fait retomber.

Je n'arrive même pas à dire que je suis désolée, je sais que ça n'arrangera rien. Nos regards se croisent. Je vois qu'il souffre. Je vois ma trahison à travers son regard, mais aussi de la tristesse et de la haine. Tout des sentiments que j'ai appris à connaître au fur et mesure de ces semaines. Mes encore d'autres que j'arrive pas encore à identifier.

Dans un effort surhumain, j'essaye tout de même de me justifier. Il y a-t-il seulement une justification?

-Thomas...

-Non ferme là!

Je sens la fièvre dans ses paroles. Il s'apprête à me taper. Je me protège à l'aide de mon bras droit et ferme les yeux. Le coup ne vient pas. Quand je rouvre les yeux, il se pince l'arrête du nez en jurant.

Je me relève, doucement. Il me tourne le dos et avance vers la cave derrière nous. Il s'adresse à moi, d'un ton faible.

-Nous allons appeler ton frère. Je ne lui dirais sur ce qu'il s'est passé. Il n'est pas temps qu'il s'inquiète à ton sujet ou qu'il pique une crise de colère comme il à l'habitude de nous en servir. 

Je lui emboîte le pas.

-Tu...tu es sûr?

Il me lance un regard amer.

Lapsis, ange de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant