Le signe.

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         Martin Roberts retient son souffle, tout comme ses proches, alors qu'il marche autour de la magnifique pierre dessinée pour son amour. Son esprit est mitigé, mais son cœur s'emballe, et sa tête, comme obéissant à celui-ci, se met à libérer les images de ses moments les plus intimes avec Ray. Alors que son corps semble être porté par une force invisible, il exécute la ronde autour de Ray Williams. Entre son sourire unique, ses photos chaudes et coquines, et les débris de leurs appels vidéo, un sourire magnifique se dessine sur son visage, lui conférant un mystérieux air de bonheur incommensurable. Comme si un halo lumineux l'encercle, sous les yeux des invités qui n'en reviennent pas. Les larmes se dessinent sur tous leurs visages, bouleversés de joie et de soulagement, pour Martin, mais aussi de savoir que Ray est heureux là où il se trouve.

Un vent chatouillant se lève dans l'air, renversant la boîte sur la tombe avec la poupée à l'intérieur. Martin finit son troisième tour quand une voix résonne dans sa tête. Instinctivement, il s'arrête et lève les yeux au ciel, où il voit comme un portrait de Ray dans les nuages, s'éloignant. Il sent son cœur se libérer d'un poids, son âme renaître. Depuis longtemps, il est en phase avec lui-même. Il sent comme si Ray lui demandait de vivre, d'être heureux pour eux deux. Lorsque le calme revient, le maître récupère la poupée, la place dans la boîte cadeau, ferme, puis remet le tour à Martin :

_C'était une très belle cérémonie ! L'une des plus énergétiques et forte en émotions que j'ai vécues. Il vous aime beaucoup lui aussi...j'ai pu le sentir alors faites ce qu'il vous a dit. Le prêtre prend congé de la petite fratrie recomposée quand Charline se propose de le raccompagner.

_Non ! Reste avec notre gendre, cousine. On s'en charge avec Jay...

_Oui, vous avez besoin d'être seuls tous les deux avec Ray donc on va vous laisser. Félicitations, beau-frère. Dit Andersen, en coupant Bradford.

Alors que les autres s'éloignent, Martin et Charline restent à contempler la pierre tombale avec son nouveau écriteau : "Ray Williams, un fils aimant, un ami fidèle, le frère souhaité et un époux magnifique".

_Tu t'es surpassé...tout le monde se retrouve dans cette pierre tombale. Son frère Andersen qui ne l'a pas connu, son meilleur ami Jay qui était fou de lui, moi, sa mère qu'il a chérie jusqu'à son dernier souffle...son cousin Bradford, que je sais qu'il aime tout autant depuis là-haut, et surtout toi, son mari. Je suis fier de toi, et aussi heureuse parce que tu as donné à Ray tout ce qu'il a toujours désiré...un foyer, une famille, le mariage...pour moi, il ne pouvait pas mieux finir sa vie. Je peux le dire, mon fils a réussi dans la vie, il a tout accompli avant d'aller dormir. Je n'oublierai pas mon fils, aucun de nous d'ailleurs...mais je veux que tu passes à autre chose, que tu vives ta vie comme Ray l'aurait voulu, Mm ? Elle lui tient la joue droite affectueusement.

_Je vous le promets, à tous les deux, de faire tout mon possible. Dit-il en jetant un coup d'œil en direction de la tombe.

Bras dessus, bras dessous, ils quittent Ray pour la petite réception organisée entre eux. Ils partagent des anecdotes sur le défunt, feuillettent ses albums photos ramenés par sa mère de Chicago ; ils passent toute la matinée à évoquer les souvenirs du jeune marié, enrichissant ainsi les souvenirs de ceux qui ne l'ont pas côtoyé et ravivant ceux de ceux qui l'ont fréquenté.

À suivre....

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Jusqu'à ce que la mort nous unisseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant