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Ma nuit n'a pas été bien longue, j'ai dû dormir 5 h en tout, entre les cauchemars et la boule dans mon ventre qui ne fait qu'augmenter. Depuis 6 h du matin, je regardais le plafond en imaginant cette journée. Je pensais à tous les détails, à toutes les issus. Si je meurs aujourd'hui, ce sera avec la fierté d'avoir bien agi pour mon amie. J'avais toujours souhaité protéger Liana de ce monde, elle est trop innocente et douce pour trainer là dedans.

Depuis notre rencontre, jamais je n'avais abordé le sujet de la mafia, elle avait respecté mon choix d'être silencieuse sur une bonne partie de ma vie. Je savais tout d'elle, mais cette part de moi était restée dans l'ombre. Jusqu'à ce qu'Aiden entre dans ma vie. Elle m'avait posé tellement de questions après la soirée où on s'était fait attaquer chez Aiko. Je n'en pouvais pas lui mentir plus longtemps, alors j'avais tout déballé. Liana a toujours été très compréhensive, elle a digéré ça d'une facilité qui m'étonnera toujours.

Les minutes sont si longues, 10 h 31... 10 h 33... Le temps est long. Je donnerais tellement pour arriver directement à midi et enfin quitter ce manoir. Je voulais être loin de l'atmosphère qui s'était installée depuis hier, je redoutais de croiser Monsieur Coup-d'un-soir.

Je prépare mes vêtements, puis je file dans la salle de bain pour prendre ma douche. L'eau chaude déferle sur mon corps tandis que je m'évade dans mes pensées. Je ne peux m'empêcher d'avoir une petite pensée pour Aiden et notre discussion d'hier. Ça fait plus d'un mois qu'on se connaît, petit à petit, cet homme avait rallumé ce qu'un autre avait éteint en moi. Je lui avais accordé ma confiance et il l'avait piétiné. Je déteste les hommes dans son genre, ceux qui ne disent rien de leurs intentions quand tu les rencontres. Ils agissent sans penser aux dégâts qu'ils peuvent causer.

J'ai donné mon corps à Aiden alors que je ne pensais jamais pouvoir le faire à nouveau. Je lui l'avais donné si facilement sans savoir pourquoi j'ai baissé ma garde. Il a ce truc, cette petite lumière où tu as envie d'y aller, comme les papillons de nuit dès qu'il y a de la lumière. Ça t'attire sans que tu t'en rendes compte, tu y vas, puis tu te brûles les ailes.

Je sors de la douche, une serviette autour de la taille et une autre dans les cheveux. Je me dirige vers ma tenue du jour, une enveloppe est posée dessus avec mon prénom. L'écriture est magnifique, chaque lettre de mon prénom est mise en valeur. On croirait presque que c'est de la calligraphie. Je la pose sur mon lit, puis j'enfile un haut noir avec un jean noir. J'attache un holster de cuisse pour pouvoir ranger mon arme et un étuis à ma ceinture pour les couteaux. Je ne vais pas cacher que je suis armé, ça ne sert à rien de toute façon. J'enfile alors des chaussures noires également, puis je me file sécher les cheveux dans la salle de bain. Une fois que j'ai fait ma queue de cheval, je sors de la chambre pour prendre à descendre. Il faut que je sois en pleine forme. Comme à mon habitude, je m'installe sur le banc dehors. J'apprécie ce petit coin, car personne ne s'y installe à part moi. On peut voir tout le jardin, et c'est si calme quand personne n'est dehors. 

- Tyana...

Une voix hésitante m'interpelle. Je porte mon regard vers la zone d'où venait la voix pour découvrir Aiko qui se gratte l'arrière de la tête. Contrairement à d'habitude, il n'affiche pas son grand sourire communicatif. Surement par rapport au fait que sa copine risque sa vie aujourd'hui. 

- Je voulais te parler par rapport à hier.

Je l'invite à s'installer à côté de moi sur le banc. Son état m'inquiète, car il paraît préoccupé. Je ne l'avais jamais vue ainsi, il ne laissait jamais rien paraître. Sa voix traduisait la culpabilité qu'il porte en lui. Je me contente d'hocher la tête et de l'écouter. 

- Je voulais te présenter mes excuses, je m'en veux terriblement.

J'ai eu un hoquet de surprise à sa phrase. Je n'en voulais absolument pas à Aiko pour les révélations d'hier, loin de moi l'idée de penser qu'il était fautif. Aiden aurait dû assumer ses intentions dès le début et son ami se sentait coupable de son erreur, ce qui n'est absolument pas normal. Le monde tourne à l'envers dans ce manoir, ce n'est pas possible. 

Pourquoi moi [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant