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Aiden

Cette gamine va me rendre complètement fou. J'ai autant envie de la tuer que j'ai envie d'elle. Ses iris bleus qui me foudroient du regard dès que je la croise et ses lèvres roses qui ne peuvent s'empêcher de m'injurier, tout ça me donne des envies interdites aux moins de 18 ans. 

- Aiden! Je te parle. Grogna Aiko, qui essayait tant bien que mal de me sortir de mes pensées pendant notre pause cigarette.

- Pardon, tu disais ?

- Je te demandais où tu en étais avec la fille ?

- On s'est croisé hier à La Lune. Soufflais-je.

- Et ? Tu crois vraiment que je vais me contenter de si peu d'informations ?

- Et je vais lâcher l'affaire, elle est trop compliquée.

Tyana me rend dingue, j'aime ce jeu, savoir qu'elle est faible face à moi, mais la patience n'est pas mon fort. J'ai fini par comprendre que c'était dangereux lorsque j'ai voulu l'empêcher de finir drogué. Il est hors de question que je finisse par me brûler les ailes. 

- Je te laisse, ce soir, il y a le bal masqué d'un gang, j'ai été invité et je n'ai pas de masque. Dis-je en éteignant ma cigarette.

                                                                                   *

Une fois arrivé devant la grande bâtisse, j'observe les lieux. Devant moi se dresse une grande villa ancienne, surplombant la ville. Les portes étaient ouvertes avec un homme de chaque côté de celle-ci pour saluer les invités. Je m'avance vers les escaliers en enfilant mon masque en plume noir. Il faisait le tour de mes yeux, descendant légèrement sur mes joues. Je passe les portes, arrivant dans un hall entièrement blanc. Un grand escalier en marbre au centre. Les moulures dorées rappellent le côté luxueux de l'endroit.

J'entre dans la salle de réception qui se trouve à ma gauche. Celle-ci est déjà remplie, des petits groupes se sont formés. Certains discutent, d'autres grignotent ou dansent.

- Aiden, si je ne me trompe pas. M'interpella une voix à ma droite.

- À qui ai-je l'honneur ?

- Elio, l'organisateur de la soirée. Dit-il en me tendant sa main.

Je lui serrai la main tout en l'observant. Elio m'arrivait à l'épaule, son masque en dentelle noir m'était ses yeux bleus en valeur. Sa chevelure brune, quant à elle, était incroyablement bien domptée. J'en serais presque jaloux. Il me donna une coupe de champagne venant du plateau du serveur qui passait par là. Je me faufile dans la foule, après l'avoir remercié pour l'invitation, pour rejoindre les amuse-gueules. Cette soirée me paraissait louche, il m'a reconnu si facilement, on aurait dit que j'étais la seule personne qu'il ne connaissait pas déjà.

Mon regard était planté sur les personnes qui arrivaient après moi, beaucoup d'hommes avec à leurs bras des femmes. Certaines paraissaient n'avoir aucune envie d'être là. Elles étaient si bien habillées, toutes plus belles les unes que les autres. Mon regard s'arrêta sur une femme, qui arrivait seule. Elio embrassa sa joue, comme s'il se connaissait très bien. Ça devait être sa cavalière. Ses formes étaient mises en valeur dans sa longue robe satinée bleu marine. Elle devait être d'une beauté époustouflante sans son masque. Elle déambulait dans la salle avec confiance, saluant chaque invité un à un. C'est un habitué des lieux, il n'y a pas de doute. Elle posa son regard bleu sur moi, le même regard qu'Elio. Avec un sourire, elle me salua. Je l'observais partir vers les autres invités. Mes yeux se firent stopper par la lumière à l'extérieur. Un bar y a été installé avec des guirlandes. Mais par-dessus tout, il y a une vue magnifique sur la ville. En vue de l'ambiance ennuyante de l'intérieur, je décide de me diriger vers l'extérieur. Je ne pus m'empêcher de m'avancer jusqu'à la falaise. Les coudes appuyés sur la rambarde, mes yeux flottaient sur les illuminations de la ville. Celle-ci paraissait si calme et paisible alors qu'elle abritait bon nombre de gangs et de mercenaires prêts à la mettre à sang pour des histoires de trafic.

- Qu'est-ce que tu fous là ! Cria une voix que je ne connaissais que trop bien.

- J'ai été invité. Soufflait-je en serrant mon verre, avant de me retourner. Je ne fus que surpris lorsque mes yeux se sont posés sur une robe bleu marine satinée. C'était donc toi ! Je me disais que je connaissais ses yeux. Excuse-moi de ne pas t'avoir reconnu, ma puce. Je n'ai pas l'habitude de te voir sourire.

J'esquissa un petit sourire en coin en portant mes lèvres à mon verre. Sa démarche traduisait son agacement, certainement dû à ma présence. Ses yeux étaient à nouveau froids et remplis de haine. Là, je la reconnais bien. J'arrive à deviner ses sourcils froncés derrière son masque en daim blanc. Pour autant, sa présence me faisait rire, car ça l'énervait. Pour autant, je me demandais bien qu'est-ce qu'elle pouvait faire là, dans une soirée remplie d'hommes beaucoup trop dangereux. 

- Tu n'as rien à faire ici, l'asiat ! Son doigt pointait la sortie pour me faire comprendre que je devais y aller. 

- Ne fais pas comme si tu n'étais pas heureuse de me voir. Un petit rire provocateur sortit de mes lèvres tandis que je m'adossais à la rambarde pour lui faire comprendre que je ne bougerais pas.

 -  Dans tes rêves, tu n'es qu'un prétentieux qui se croit au-dessus de tout le monde parce qu'il a 3 tatouages sur la nuque. Maintenant, quitte cette soirée.

Je plongea mes yeux dans son regard glacial. Ma main attrapa sa taille pour la coller contre moi. J'échange ma place avec la sienne, la bloquant contre la rambarde. 

- Tu sais de quoi je rêve actuellement ?

J'attrape la naissance de ses cheveux pour pencher sa tête en arrière, tandis qu'une de mes jambes vient se placer entre les siennes. Je penche légèrement mon corps sur le sien. Ma main libre vient repousser ses cheveux en arrière pour que mes lèvres puissent s'installer au creux de son oreille. Je chuchota :

- Actuellement, je rêve de te faire taire en prenant possession de tes lèvres insultantes. Je rêve que tu comptes chacun de mes tatouages avec ta langue. Que mes doigts se glissent sous cette robe pour que tu aies une bonne raison de m'insulter. De te faire hurler, comme tu sais si bien le faire. Et tu me détesterais de ne pas t'avoir fait jouir avant.

Son corps se détend au fur et à mesure que je fais le détail de ce que je voulais lui faire. Sa bouche entrouverte me permet de savoir que sa respiration est plus rapide alors que je sentais déjà son cœur accélérer. J'avance ma jambe délicatement entre les siennes pour la provoquer encore plus. C'est seulement après quelques minutes que je la libère de mon emprise pour me diriger en direction de la sortie, une cigarette entre mes lèvres. Je lui fis un signe de la main pour lui dire au revoir et je quittai la soirée. De toute façon, je voulais partir.

Pourquoi moi [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now