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Je me lève, en reculant petit à petit, au fur et à mesure que la voiture se rapproche de moi.

Elle s'arrête à ma hauteur, mon regard se pose sur la personne à l'intérieur. Je souffle, soulagé.

- Aiko!

- Monte, Princesse !

Il passe son bras à l'arrière de la voiture et m'ouvre la portière. Je me précipite dedans tant bien que mal et referme celle-ci en la verrouillant. À côté de lui, au volant, Dean.

- Désolée petite pour le retard. On avait un problème de 1 m 90 à régler.

Aiden ... J'ai fait le rapprochement beaucoup trop rapidement à mon goût, il avait tenu sa parole.

- Alors, il a tenu parole...

Mon regard se pose sur mes doigts tandis que la voiture redémarre. Je sent mon cœur se briser en mille morceaux. J'avais mis de l'espoir dans le fait qu'il vienne. J'avais espéré qu'il soit là.

Mes yeux commencent à s'humidifier. Je l'avais défendu corps et âme face à mon frère. Il avait été la force dont j'avais eu besoin ce soir pour survivre. Mais non, je n'avais aucune importance à ses yeux. Il me l'avait montré en n'étant pas là actuellement. Il va me le payer très cher et comprendre qu'il a joué avec la mauvaise personne.

- On te ramène à la maison. Affirme Aiko.

- Chez toi ?

Je relève la tête vers les garçons, d'un regard interrogateur. Je doute que je sois en sécurité chez Aiko, vu qu'on avait déjà été attaqué chez lui.

- Chez lui, Princesse.

Mon cœur s'emballe, je n'ai pas envie de le voir après cette nuit, et encore moins en sachant pertinemment qu'il n'avait pas bougé le petit doigt ce soir pour moi.

- Je veux vivre au QG. Affirmais-je avec conviction.

Les deux garçons se regardent avant de hausser les épaules.

- Comme tu veux ! Il y a une chambre libre non loin de la mienne, je garderais un œil sur toi, petite.

Dean me regarde dans le rétroviseur en parlant. Il fronce d'un coup les sourcils. Son regard dévie pour me regarder en direct, alternant avec la route.

- Eh! Tu es vraiment bien amoché ! Comment tu fais pour encore tenir ?

Je pose ma main sur mes blessures. Mon crâne saignait à deux endroits différents. J'étais également blessé à l'arcade sourcilière, à la lèvre et sans compter sur ma cuisse. J'allais également avoir un cocard. L'adrénaline m'avait permis de passer outre mes blessures, me faisant oublier la douleur, mais le fait d'en prendre à nouveau conscience la ravivait.

Aiko enjambe son siège pour passer à l'arrière, il bascule un des sièges de la banquette pour accéder au coffre et en sortir une trousse de soin. Il prend des bandages, des pansements et du désinfectant.

- Ça va piquer, Princesse.

Il applique du désinfectant sur un coton et le passe sur ma tempe et mes lèvres, m'arrachant quelques grincements et des grimaces. Je ferme les yeux pour me concentrer sur autre chose. Malheureusement, il n'y a que les propos et les actions de mon frère qui me tournent dans la tête.

Cette nuit, j'ai failli mourir, mais pas des mains de quelqu'un que je ne connais pas. Des mains de mon frère. Un membre de ma famille. Il m'avait insulté, frappé, humilié. Les pires moments de ma vie, c'est lui qui les a créés, de toute pièce, et il ne s'arrêtait plus d'en créer de nouveau. Il m'avait rappelé l'emprise et le pouvoir qu'il avait sur moi, ravivant mes pires cauchemars.

Pourquoi moi [EN RÉÉCRITURE]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora