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J'avais pris soin d'envoyer l'adresse à Aiden. Ajoutant plusieurs messages avec des points d'exclamation.

Après ce qui s'est passé chez le brun, j'étais terrorisé. Vu le message de mon frère, je ne serais sûrement pas épargné cette fois-ci. De plus, je doute qu'Aiden ait libéré ses otages.

Ça fait déjà quelques minutes que la personne retourne mon appartement. Je ne sais pas ce qui intéresse cet individu, mais il ne trouvera rien d'intéressant. Je regarde régulièrement mon téléphone attendant une réponse d'Aiden, mais rien, aucune réponse.

Je lui renvoie des messages, le harcelant, dans l'espoir qu'il vienne.

Les pas de la personne se rapprochent du placard. Je bloque ma respiration pour me retrouver en apnée. À mon avis, la personne ne sait pas que je suis rentré. J'arrive à glisser mon œil entre le mur et la porte coulissante du placard, c'est Elio.

Il tourne dans ma chambre, cherchant désespérément quelque chose, puis il finit par porter son regard sur le placard. Je recule ma tête pour qu'elle soit dans l'ombre, comme si ça allait changer quelque chose.

Elio avance petit à petit vers la porte. Une fois devant le placard, il l'ouvre d'un coup sec. Son visage m'offre un sourire qui ne présage rien de bon pour moi.

- Je ne savais pas que tu étais rentré, petite sœur.

Je le supplie du regard de ne rien me faire, de me laisser tranquille. Incapable de parler face à la rage qui l'habite. Sa main vient attraper mes cheveux tandis que j'hurle de douleur. Il m'oblige à m'asseoir sur une chaise.

- Alors tu veux arrêter ?

Un ricanement lui échappe tandis que sa main se porte jusqu'à sa poche. Il attrape deux rizlans. Ses mains prennent possession de mes poignets chacun à leur tour pour les lier aux barreaux de la chaise.

- Tu vas me faire quoi, Elio ? Dis-je d'une voix tremblante.

J'ai très rarement peur de quelqu'un, Elio est l'une des seules personnes qui me font peur. Et ce depuis qu'on est enfant. Il a toujours été colérique et il avait une emprise sur moi. Je pensais que ce n'était plus le cas, comme je lui tenais de plus en plus tête. Mais à mon avis, il voulait que je pense que c'était fini pour mieux me surprendre ensuite.

- Je vais te faire regretter de trahir ton frère pour un autre gang.

- La seule personne que j'ai trahie, c'est Lui ! Criais-je au visage de mon frère.

Il approche sa tête de la mienne, toujours ce sourire qui me fait trembler affiché sur ses lèvres. À la suite de mes paroles, il me gifla sans retenu. Ma tête suivait le chemin de sa main. Ça pique, ça brûle, mon frère, viens de lever la main sur moi. Sa petite sœur, celle qu'il aurait dû protéger. Mais non, ça n'a jamais été le cas.

- La seule personne à qui tu dois loyauté, c'est moi ! hurle t-il

- C'est le seul qui méritera que je lui sois loyale, il m'a apporté plus que toi en moins de temps.

Et c'est reparti, une autre gifle. Il attrape mes cheveux pour faire basculer ma tête en arrière.

- Tu n'es qu'une petite salope qui veut se faire sauter.

Aie, mon cœur. Qu'avais-je fait pour mériter ça ? Qu'avais-je fait pour que mon frère ne ressemble pas aux autres ? Pourquoi j'avais le droit aux insultes et à la violence physique ? Et non aux câlins et à la protection ?

- Et tu veux savoir quelque chose ? J'ai aimé ça !

Je viens vraiment de dire ça à mon frère ? Tant pis. C'est le moment d'oublier ses émotions, je ne survivrais pas en me taisant. Je ne sortirais pas de ce cercle vicieux en me laissant faire. Ma seule limite, ce sont les liens à mes poignets. Mais il me reste mes jambes.

Pourquoi moi [EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now