32. Thirty two

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Tian Lo :

« Elle finira bien par l'oublier avec le temps, puisqu'elle ne le reverra plus. C'est moi qu'elle devrait aimer ! Je suis interrompu dans le cours de mes pensées par le roi. Je permets à mon épouse de rentrer, mais, nous devrons avoir une explication tous les deux plus tard.

« - Comme tu peux le comprendre, il n'y a plus de prince héritier de la couronne. Donc, comme tu es mon deuxième fils, c'est à toi que revient ce statut. Et, je voudrais également que tu retrouves le meurtrier de ton frère. Cette personne devra être punie comme elle le mérite. » Il m'informe.

La joie de devenir l'héritier au trône est anéantie par la requête de mon père. Il est plus que temps que je m'occupe personnellement de mon garde avant qu'il ne parle à qui que ce soit. Il doit être effrayé à présent, et, savoir que les gardes sont à sa recherche. Il risque de tout avouer par la panique.

Je me retire de l'entretien avec mon père, et, je rejoins ma famille. Je suis fier d'annoncer la bonne nouvelle lorsque la réaction de mon épouse me laisse perplexe. Elle ne veut pas vivre au palais, je savais déjà qu'elle détestait cela. Mais, malgré mon nouveau statut, elle ne veut rien entendre. Je suis déçu, et, vexé. Et puis, depuis quelques jours j'ai l'impression qu'elle m'évite comme si elle avait quelque chose à me reprocher. J'admets qu'elle soit bouleversée par la mort de celui qu'elle a tant aimé, je suis persuadé qu'il y a autre chose.

Je ne peux pas m'attarder à batailler avec elle sur ce sujet, je dois retrouver mon garde. Je la quitte sur ces non-dits, sans même me retourner une seule fois. Elle m'a mis hors de moi. Je suis véritablement très en colère. Devrais-je la forcer à vivre avec moi au palais ? Elle me détestera si j'agis ainsi. Je peux encaisser qu'elle aime un autre que moi, par contre je ne pourrais pas supporter qu'elle me déteste.

Je galope avec le désir d'en finir avec toute cette histoire. Mon but était de me débarrasser de mon rival, je n'ai à aucun moment penser à hériter de son statut. Ceci étant ainsi, je suis ravi de penser que je serais le futur roi de ce royaume. J'ai rapidement jalousé mon frère à cause de l'attention et des privilèges que notre père lui accordait constamment par rapport à nous, ses autres enfants. Ce statut a fini par être un obstacle pour lui pour posséder la femme qu'il aimait, ce qui me console de toutes ces injustices passées.

Je cherche ce garde dans le palais, au centre de l'armée. Il reste introuvable. Un de ses collègues m'a informé qu'il pourrait être à la taverne avec d'autres gardes. Je me dirige vers le village le plus proche. Je fais le tour des tavernes, il n'est pas ici. Il se cache ? D'après un propriétaire de taverne, il n'avait pas bonne mine ces derniers jours, et, il venait souvent pour s'enivrer.

J'espère qu'il ne s'est confié à personne sous l'emprise de l'alcool, sinon cela signifierait que je devrais tuer toutes les personnes qu'il a côtoyé depuis l'assassinat de mon frère.

En fin de journée, je le retrouve enfin. Il panique quand il comprend ce que je m'apprête à faire.

« - Ne me tuais pas, votre Majesté ! » Il me supplie.

« - As-tu parlé à qui que ce soit de l'ordre que je t'ai donné ? » Je le questionne.

Il me fixe, et, secoue négativement la tête. Évidemment, il n'était pas en posture d'avouer pareil crime sans mériter des représailles. Je le remercie de sa fidélité à mon encontre. Il relâche sa méfiance, et, je sors rapidement mon épée pour le transpercer avec violence. Ainsi, je fais taire à jamais, le seul témoin de mon acte criminel. Je souffle de soulagement. Je suis prêt à tout pour défendre ce que j'ai de plus cher. J'ai tué mon frère parce qu'il me volait le cœur de ma femme. A présent, je suis l'unique prince vivant, elle finira par être entièrement à moi.

Je regagne notre propriété, la plus éloignée du château. Je descends de mon cheval, et, je la rejoins dans les prés. Comme je le soupçonnais, elle s'occupe des chevaux. Je la rejoins, et quand son regard se pose sur moi, je découvre qu'elle se crispe. Cet agissement m'intrigue. Puis, elle se ressaisit, et, me sourit. Je l'enlace, elle pose sa tête sur ma poitrine. Nous devons discuter tous les deux. Elle ne me leurre pas. Je sais qu'elle est accessible pour moi parce qu'elle ne peut pas faire autrement. Je dépose mes lèvres sur les siennes, elle ne m'évite pas, ni me repousse. Je désire la posséder. Je descends mes baisers dans son cou. Et je pose mes mains sur ses seins. Elle ne se détends pas dans mes bras, ni avec mes caresses. Je la porte pour l'allonger au sol. Je vais la faire mienne pour lui rappeler que je devrais être celui qu'elle aime. Je retrousse sa robe. Elle regarde devant elle, les yeux figés à contempler le ciel. Je me déshabille, et j'entre dans ce corps que je continue à désirer. Je la possède, la pilonne, elle ne réagit pas. J'augmente le rythme, je l'embrasse, la caresse pour provoquer son désir, elle reste très froide. Elle ne me refuse pas, mais ne s'investit pas non plus. Je décide de stopper. Je me rhabille, elle également. Je la contemple, remettre ses cheveux en ordre. Elle est ma femme, elle ne peut pas me rejeter quand je la désire. Je me sens humilié par sa froideur à mon égard. Je pars en marchant avec colère. Je suis mariée à une pierre. Aucun sentiment, aucun souffle de plaisir, rien ne sort de sa bouche. Ce qui est très frustrant pour moi. Avant, elle s'impliquait plus avec moi pendant nos ébats amoureux. Là, elle était totalement absente. Il n'y avait que son corps. Mes mains sont tâchées de sang pour elle. Le résultat est plus que décevant.

Je comprends que je viens de la perdre définitivement.

Depuis cet ébat non-consenti, j'ai vécu au palais. Le devoir du prince héritier est très prenant. Ma famille a continué à vivre dans le domaine. Ils me manquent parfois. Mais, pour être honnête, je ne suis pas retourné les voir à cause de ma réaction vis-à-vis de mon épouse. Je suis allé trop loin. J'ai abusé d'elle parce que j'étais furieux, et, je voulais lui démontrer que je devais être celui qu'elle devrait aimer. Mais, après m'être calmé, je me suis rendu compte de mon erreur. Je connais le tempérament d'Ae Cha, elle ne me pardonnera jamais cela.

Plusieurs mois plus tard, je suis convoqué ainsi que tous les membres de la grande famille de mon père pour un dîner convivial. Mon épouse est enceinte. Elle m'en a informé quand j'ai regagné le domaine. Je suis fier d'annoncer à mon père que mon épouse attend notre troisième enfant. Il me félicite d'être un homme si vigoureux. Le visage de mon épouse est fermé. Elle ne parle pas beaucoup. Je voulais m'excuser auprès d'elle, et, lui promettre que ce que j'ai osé dans le pré, ne se reproduira plus jamais. Elle s'est totalement refermée à moi. J'en suis très affecté. J'attrape sa main et, la serre dans la mienne. Avant de confronter ma famille, je voudrais aborder tout de même ce sujet.

« - Je suis navré d'avoir mal agi la dernière fois  que nous nous sommes vus ! » Je commence d'une voix tremblante.

Elle fixe le sol sans me répondre.

« - Je ne ferais plus jamais cette erreur ! » J'ajoute.

« - Je ne t'en laisserais pas la possibilité ! » Elle se manifeste pleine de mépris.

Je l'ai bien mérité.

« - Je t'aime, je ne désire pas te faire de mal ! » Je poursuis.

« - L'amour, ce n'est pas forcer l'autre ! » Elle me casse.

« - Pardonne-moi ! » Je la supplie en attrapant ses deux mains avec les miennes.

Elle évite de me regarder.

« - Tu ne m'as jamais aimé ! » Je l'accuse en changeant de ton.

Son indifférence me rend rageux.

« - C'est exact ! Et maintenant, je ne te supporte plus ! » Elle m'achève.

« - Pourquoi ? J'ai tout fait pour te rendre heureuse ! » Je me justifie.

« - Tu ne m'as pas laissé le choix que de t'épouser ! Tu as même fait intervenir ma famille pour finir de me convaincre ! Je ne pouvais plus refuser ! » Elle me rappelle.

« - L'homme que tu aimes n'est plus. Alors, tu ne peux pas concentrer tout ton amour sur moi ! » J'ai l'impression de mendier son amour.

« - A qui la faute ! » Elle me répond froidement, avant de me tourner le dos, et rejoindre, mes sœurs et leurs mères.

Qu'est-ce qu'elle a voulu insinuer ? Sait-t-elle quelque chose ?


Opportuniste fane / TaeWhere stories live. Discover now