Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là Partie 1

Chapitre 33 Adieu

TYLER

Lorsqu'elle est sortie de la chambre, j'ai voulu la rattraper mais elle était déjà en bas, avant que je puisse faire quoi que ce soit, elle a pris sa moto. Je voyais bien qu'elle était étrange depuis un certain temps. J'avais cette merde d'intuition que notre bonheur allait être anéanti par un truc.

Deux mois et demi ... j'ai rien vu ... j'ai eu un doute l'autre soir pour la demande en mariage de Stephen mais je me suis dit que c'était moi qui déconnais. Je regarde la photo de nous sur la plage. Je dois la retrouver, merde, elle a désactivé la localisation. Les paroles de Stephen me reviennent.
« Elles ont toujours un endroit qui les a blessé ou marqué. »
Mady étant fermée aujourd'hui, y a qu'au plan d'eau. Je prends ma bécane et je pars la retrouver.

Elle allait se confier et j'ai tout flingué. Je suis con bordel. Si c'est dur pour moi, j'imagine même pas pour elle. J'ai été égoïste sur ce coup. J'accélère...
Je ne veux juste pas qu'on me la prenne putain. J'ai tellement peur pour elle. Elle a dû avoir peur que je la fasse hospitaliser. Je peux pas lui en vouloir après tout ce qui s'est passé. Je vois sa moto garée, je regarde directement vers notre arbre. Elle est là. Je vais la chercher, mais elle ne veut plus m'en parler. Merde je suis vraiment con putain !

On rentre à la fraternité. Je reste derrière elle mais elle accélère. Je ne la vois plus. Jusqu'à ce que je percute que sa moto est arrêtée et qu'elle est assise par terre. Elle est en crise fait chier, putain.

Je me mets derrière elle. Faut que ça passe merde. Je l'entends étouffer et son tee-shirt est trempé de sueur, c'est pas normal. Mes yeux déversent un torrent de larmes incontrôlable. Je m'en veux d'être si émotif avec elle. C'est impossible d'aimer quelqu'un à ce point-là.
Au bout d'un moment interminable elle a retrouvé son souffle et a récupéré.
Le pire de tout c'est que c'est elle qui essaie de me rassurer.
Elle veut rentrer. On y va. Je reste derrière elle. Cette fois, elle roule tranquillement.

On arrive, elle vient me chercher jusqu'à ma bécane et me tire par la main, on se couche.
Je la prends contre moi, elle s'endort. Pas moi ...Je me pose des questions.
Est-ce qu'il faut la forcer à aller à l'hôpital ?
Est-ce que je dois la soutenir dans ces décisions ?
Est-ce que je dois lui dire d'aller faire ses examens ?
C'est le gros bordel dans mon cerveau. Je me lève.

Je n'arrive pas à dormir. Je regarde la télé jusqu'à trois heures du mat.
Je la vois me rejoindre dans le canapé et se remettre dans mes bras.
— Tu sais que tu es le seul en qui j'ai confiance et à qui je dirais tout, si je ne t'en ai pas parlé...enfin bref... Je suis allée passer des examens hier toute seule à l'hôpital. J'ai essayé de vaincre ma peur. Une fois devant les portes je ne pouvais pas entrer. C'est le médecin qui est venu me chercher avec une infirmière car il m'a reconnu mais j'avais peur aussi de lui, comme il connaît l'histoire il ne m'a pas touché. Le pire c'est cette putain d'odeur qui me ramène en arrière à chaque fois.                                                                                                                                                        Je soupire. Elle y est allée toute seule. Je secoue la tête, ma bouche se tord.                                       
— J'ai beaucoup paniqué mais j'ai essayé de me maîtriser. J'ai passé un scanner cérébral, une échographie cardiaque et ils m'ont fait une prise de sang. Je dois attendre les résultats mais je ne sais pas quand ils arriveront. Voilà tu sais tout. J'en sais pas plus que toi. Au téléphone quand j'ai pris rendez-vous, je leur ai juste dit que je ne voulais pas d'hospitalisation.
Je me raidis.
— Pourquoi tu y es allée toute seule ?
Elle hausse les épaules.
— Je ne voulais pas que tu me laisses là-bas, je voulais rester avec toi. Je suis désolée.
Je la serre dans mes bras. Je la porte pour remonter. Je suis atterré.
« Dix pourcent de chance de survie. »
Je ne sais pas quoi faire...je suis perdu.