Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là Partie 1

Chapitre 26 L'Exil Forcé

BILLIE

Je reprends conscience dans la voiture. Je sais que Tyler me cherche. Je l'ai vu mais je l'ai vu surtout s'écrouler au sol quand York l'a frappé. Faites qu'il aille bien...

Il pleut de plus en plus fort. York roule à grande vitesse. J'ai toujours les mains attachées. Au bout d'un certain temps, je sens la voiture déraper sur le bitume, elle fait des embardées. York gueule.
— Oh merde !
La voiture s'arrête, on a percuté quelque chose. Il est sonné au volant. J'en profite pour ouvrir la portière et m'extirper de la voiture. Je sais qu'il va me rattraper. Avec l'énergie du désespoir, une bonne dose d'adrénaline, et malgré le froid, je me mets à courir, mes liens, et le pantalon trempé qui me colle à la peau m'empêchent d'aller aussi vite que je voudrais et une douleur fulgurante me barre la poitrine.                                                                                    J'entends ses pas se rapprocher, il me court après. Il fait nuit noire, je suis essoufflée et ralentie par la douleur. Au loin, j'entends des sirènes arrivées. Ce sont des policiers.                                         
La première voiture s'arrête, le flic me fait monter à l'arrière. Je suis frigorifiée,  prise de tremblements et de pleurs incontrôlables. Je suis sauvée Tyler.

Je l'entends parler dans sa CB, j'ai retrouvé la fille. Elle est dans ma voiture. Il m'enveloppe dans une couverture et me conduit jusqu'à un type qu'il appelle chef et qui semble désemparé. Aussitôt il vient me voir.
— Vous êtes Billie ?
J'essaie de parler mais ça ne sort pas alors je secoue la tête de haut en bas.
— Vous êtes sauvée maintenant ! Tout va bien, ok ?
Il parle comme Tyler. C'est même étrange cette sensation. Ils ont le même timbre de voix. Une ambulance est en train de repartir.

Je pleure... Mon ange je vais bientôt te retrouver.
On m'emmène au poste de police et on enlève mes liens. J'ai des traces de coupures sur les poignets et mes mains sont engourdies. On me donne des vêtements secs de la police et un café chaud puis on m'installe dans un bureau.                                                                                                             
Un grand type costaud arrive, son visage me dit quelque chose mais je n'arrive pas à me souvenir où est ce que je l'aurais vu... Il porte une barbe de trois jours. Comme Tyler, il a une voix grave.                                                                                                                            — Je suis Stephen, le cousin de Katy et le meilleur ami de Tyler. Essayez de vous détendre, ok ?
Quand il me dit ces mots, je suis soulagé et je comprends mieux cette ressemblance dans leur comportement. Je percute ... C'était le gars qui accompagnait mon ange chez Mady la première fois.
— Merci ... Vous pouvez le prévenir ? Je l'ai vu tout à l'heure. Il est où ?
— Bien-sûr. Mais avant j'ai à vous parler. Il faut savoir que nous n'avons pas retrouvé York. Il s'est enfui. Vous allez bénéficier d'une protection policière. Tyler ne pourra pas vous rejoindre tout de suite.
— Quoi ? Ce n'est pas possible ... Je dois voir Tyler s'il vous plaît.                                                               
Je pleure ma voix s'étouffe dans un sanglot.
— Venez avec moi. Je vous emmène dans un endroit où vous serez en sécurité.
— C'est Tyler ma sécurité. Il m'a toujours protégé.
Il voit ma panique.
— C'est aussi pour sa sécurité vous savez. (Il parle avec douceur) On ne sait pas où est York ni ce qu'il peut faire. On a placé des contrôles routiers dans tout le comté et des patrouilles de police sont déployées.
Je ne dis rien et me laisse emmener.
— D'abord on va s'occuper de faire recoudre votre arcade sourcilière. Je resterai avec vous. Vous ne resterez pas à l'hôpital. Ok ?
— Ok.

Visiblement il est au courant, je renifle. De toute façon je n'ai pas vraiment le choix.
Il m'emmène en voiture jusqu'à l'hôpital ou on me prend très vite en charge.
On s'occupe de nettoyer et recoudre la plaie. Mon regard est vide. Je suis si malheureuse. Pourquoi on me fait subir tant d'épreuves ? Je suis fatiguée.