Alors que nous prenons notre petit déjeuner sur le pont avant quelque temps plus tard, mon téléphone vibre à l'arrivée d'un message. Je lis le sms à voix haute.

— C'est Sophie qui m'informe qu'elle quitte ta villa pour une chambre d'hôtel, Celle que l'on devait retirer à la base, précisé-je, en zyeutant vers mon mec assis sur la banquette en face de moi.

Ses lunettes aviateur m'empêchent de lire dans ses yeux, mais son demi sourire qui incurve ses lèvres, ne me trompe pas.

— Bien.

Je lève un sourcil attendant qu'il développe, mais il se contente de prendre un croissant dans la corbeille et mord dedans. Des images de ses mêmes dents mordant la chair de mes fesses font une apparition dans mon imaginaire. Un second message arrive dans la foulée, éclatant comme une bulle de luxure mes réminiscences. Dans celui-là il est question d'Hugo et de Victoire qui arrivent avec Théo et Stan.

Hugo ?

J'ai raté combien d'épisodes de la mini série qu'est la vie de ma meilleure amie ?

C'est ce qui arrive quand on a la tête dans les étoiles et un latino entre les cuisses.

Je balance ma conscience par-dessus bord.

— Tout va bien As ? tu es toute rouge...

Je relève mon regard dans sa direction;

— La cavalerie débarque, réponds-je ignorant sa seconde remarque.

C'est autour de Sebastiàn de froncer les sourcils.

— Comment ça la cavalerie débarque ? et où ?

Je hausse les épaules en signe d'ignorance.

— Sophie m'écrit simplement que Victoire, Théo et Stan vont arriver... et Hugo aussi... je n'en sais pas plus. J'ai zappé des informations.

Sebastiàn ricane. Ses yeux enflamment mes terminaisons nerveuses, signe que là aussi, il comprend mes pensées cachées derrière cette dernière phrase.

— Hors de question de les avoir à demeure, ou alors toi et moi on squatte ce yacht jusqu'à leur départ. Et Jaden se démerde avec eux.

— Tu n'as pas peur qu'il pète un plomb ?

— Si. Et c'est pour ça que j'affirme que toi et moi on ne bouge pas d'ici. Et puis, Sophie t'a précisé qu'elle repart à l'hôtel ?

— Oui.

— Donc ils feront pareil.

— Certainement...

Je m'apprête à répondre à mon amie, quand ce qu'affirme mon mec me stoppe dans la rédaction.

— Et puis j'ai l'intention de te faire tellement crier qu'il vaut mieux pour leurs oreilles que l'on soit en pleine mer. Et je veux pouvoir te faire l'amour n'importe où sans être surpris par un de tes amis.

Je reste bouche bée devant tant de prétention.

— Tu es bien sûr de toi monsieur le patron de boite. Et que fais-tu de l'équipage ?

Je me rencogne au fond de l'assise en croisant mes bras sur la poitrine, geste qui attire le regard de mon mec étant donné que je ne porte qu'un haut de maillot.

— Pas toujours quand il s'agit de toi sur d'autres sujets... mais quand il est question de ma queue qui s'enfouit dans son endroit préféré, je connais son pouvoir sur ta chatte, et l'effet qu'elle te fait. Et pour le personnel il sait se faire discret quand il le faut.

Mes bras m'en tombent et pourtant j'éclate de rire en me levant et contourne la table afin de m'asseoir sur ses genoux. Immédiatement Sebastiàn m'enferme dans ses bras, dépose sa tête dans mon cou, respire mon parfum et mord ma clavicule.

— Et moi, je suis trop faible quand tu es concerné, avoué-je, ma volonté s'évapore, et pourtant sans me considérer comme une femme soumise...

— J'aime quand tu es soumise, me coupe celui qui va terminer à la mer s'il persiste à me provoquer.

— Et sans personnalité, poursuivre-je, en lui laçant un regard noir qui accentue son smille, tu ne me donnes à aucun moment le sentiment d'être une poupée sans cervelle. Je suis ton égale tout en étant parfois cette femme qui aime que tu la protèges. En résumé, j'aime la femme que je suis avec toi Sebastiàn. Tu me rends heureuse, épanouie, sûre de moi... et surtout tu m'as redonnée cette confiance en moi, qui m'a été enlevée par un connard sans scrupules. Alors pour tout ça, j'enveloppe ses joues de mes mains, fixe mes prunelles dans les siennes, je te dis merci et peu importe où la vie nous mène je t'en serai éternellement reconnaissante.

Sebastiàn inspire, pose son front sur le mien.

La façon dont il m'a traité dans son bureau n'est pas gommer, il en est conscient, mais si on ne fournit pas d'effort pour avancer après nous être expliqués nous n'avancerons pas. Il regrette, je m'en veux, l'ardoise a été effacée...

— La vie va nous emmener là où tu le désires, Astrid. Je t'ai averti hier soir que plus rien ne nous séparera. Et ne te fais pas d'illusion mon ange, jamais, je ne me lasserai de toi, et jamais je ne serai rassasié de te faire l'amour. Tu es l'amour que l'on trouve une fois dans sa vie Astrid, celui pour lequel on déplace des montagnes, celui qui nous sert à respirer, celui qui nous fait prendre des décisions pas toujours rationnelles, mais tellement importantes pour le préserver justement. Et puis j'ai tant à me faire pardonner... Alors je t'interdis de douter de nous. De notre avenir. Toi et moi, mi corazon c'est au-delà de l'infini.

Des larmes coulent sans que je ne les ai senties. Sebastiàn les essuie de ses pouces puis, il presse ses lèvres sur les miennes. Ce baiser qu'il me donne est le ciment de notre amour, la conclusion de sa déclaration.

Je m'abandonne à cet homme que j'ai croisé un jour dans une salle de sport, que le destin a mis sur ma route.

Je m'abandonne à cet homme qui un jour m'a déclarée : "C'est de la folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué." Et comme il avait raison.

Je m'abandonne à Sebastiàn Alvarez, mon ange des ténèbres sans concession, sans retour en arrière.

— Je t'aime Sebastiàn.

— Je t'aime Astrid.

Save Your TearsWhere stories live. Discover now