Chapitre 37

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Quelques heures plus tôt

Lymphome.
Nom scientifique donné à un cancer du système lymphatique.

Apres m'avoir assommé, en me divulguant la maldadie dont il souffre, mon père enfonce la lame plus profondément en m'avouant que ses chances de guérison sont de soixante pour  cent.
Je suis conscient que c'est inespéré par rapport à certains type de cancer, mais il reste ces putain de quarante pour cent.

Je suis resté comme tétanisé. Impossible pour moi de prononcer le moindre mot.
Les seuls qui tournaient dans mon cerveau étaient que si ces conasses de statistiques étaient vraies alors j'avais une chance de ne pas voir mourir mon père comme ma mère avant lui.
Puis mes yeux embués, une éternité que je n'avais pas versé de larmes, se sont tournés vers Juan toujours assis à son bureau.

— Papà ... je suis désolé, ma voix s'est brisée sur la fin de ma phrase.

Il acquiesce d'un mouvement de tête comprenant tout ce que je formule pas. Je suis désolé pour tellement de choses que la liste serait trop longue à énumérer.

— Sebastiàn ?

Je relève mon regard vers lui en essuyant d'un revers de main la larme solitaire sur ma joue.

— Je ne suis pas encore parti... Alors garde encore un peu ton sourire. Te revoir ici, heureux... amoureux... il esquisse un sourire, est ma plus belle des victoires, même si pour cela j'ai dû sortir la carte maladie.

J'ouvre la bouche pour... quoi ? Le contredire ? Ce serait mentir. Il le sait. Je le sais. Alors je me tais et attends qu'il continue.

— Mais je veux que tu saches, mon fils, que si je me trouve parmi les quarante pour-cent, tu me promets de ne pas t'acharner pour me maintenir en vie. Parce que je serais heureux de retrouver ta mère. C'est l'occasion que j'attendais depuis qu'elle nous a quitté.

Une autre larme s'apprête à s'échouer contre mes paupières.

La voilà la raison de son optimisme. Juan a un moral à tout épreuve. Ne jamais rien montrer, garder son sang froid en toutes circonstances. Je sais que la mort ne lui a jamais fait peur. Il ne l'a provoque pas... mais ne fait rien non plus pour l'éviter, son cancer lui donne une excuse parfaite pour aller rejoindre son épouse.

— Promets- moi mon fils.
— Je te le promets papa.

Il fouille au fond de mes pupilles aussi noires que les siennes pour vérifier que je ne lui mens pas. Et je suis sincère même si ça me crève le cœur. Mais je le comprends aussi, car si je devais perdre Astrid je n'attendrai pas qu'une maladie m'emporte pour aller la retrouver.
David se racle la gorge, ramenant mon père et moi sur terre.

— Pas que je veuille vous presser, mais les affaires ne peuvent pas attendre.
— Vas-y David, je t'en prie.

L'ancien du Mossad pousse une chemise cartonnée dans ma direction. Quand je l'ouvre, une multitude de clichés en couleurs s'en échappent. Je relève mon visage vers lui attendant qu'il veuille bien développer. Et c'est ce qu'il fait. Il m'explique que depuis quelques semaines, les intimidations sont devenues plus répétées, il fait référence à mon problème du club de Berlin mais aussi à l'agression qui a failli nous coûter la vie il y a quelques jours. Je reporte mon attention sur les clichés et effectivement je reconnais les deux mecs qui nous ont agressé, sur une autre l'ancien responsable du Five Berlinois apparaît une enveloppe dans une main alors que de l'autre, il serre celle d'un homme à l'allure de mafieux.

Save Your TearsWhere stories live. Discover now