Chapitre 34

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— Je suis heureux de te revoir mon fils.

L'émotion que dégage mon père est palpable. Je suis ému de me retrouver face à lui, après tant d'années à l'ignorer, à repousser toutes ses tentatives de rapprochement. Un sentiment de culpabilité m'envahit, il ne reste que l'ombre du père qui m'a élevé. Son teint est blafard, ses joues creusées, il tant maigri que quand je le serre dans mes bras, je peux sentir ses os sous son costume. Quand on recule, il doit lire dans les yeux toute la confusion que son état me procure.

Celui qui m'a toujours paru inébranlable même après la mort de maman, un roc, mon super héros à moi fait peine à voir.
J'avale ma salive difficilement, cache les larmes qu'il ne tolérerait pas.

— Moi aussi papa, affirmé-je.

Sa main se pose sur mon épaule en la tapotant comme pour dire, tout va bien se passer mon fil.

— Et si tu me présentais enfin cette belle jeune femme qui t'accompagne ?

Astrid resserre ses doigts autour des miens et ce n'est qu'à cet instant que je me rends compte que je ne l'ai pas lâché malgré l'étreinte de mon père. D'ailleurs son regard descend vers nos mains jointes.

— Papa je te présente Astrid, Astrid voici mon père Juan Alvarez.

La fille dont je suis éperdument amoureux se détache de moi pour tendre une main à mon père afin de le saluer mais celui-ci la refuse pour la serrer dans ses bras. Cette marque d'attention me perturbe un court instant, car à part avec ma mère je ne l'ai jamais vu prendre une femme dans ses bras même pour la saluer.

— Enchantée monsieur Al...
— Juan, la coupe-t-il. Si Sebastiàn t'a ouvert son cœur et t'a fait venir jusqu'ici c'est que tu fais partie de la famille Astrid. Alors appelle moi Juan et tout ira bien entre nous.

Il lui fait un clin d'œil de connivence et ma belle ballerine éclate de rire.

— D'accord Juan, mais ne m'en voulait pas si un monsieur m'échappe de temps en temps...
— Comment pourrais-je en vouloir à une femme aussi superbe que vous.

Pas besoin de regarder mon ange pour savoir que ses joues ont dû virer au rouge.

— Papa ! Serais-tu entrain de charmer ma petite amie ? je plaisante en saisissant Astrid par la taille afin de la rapprocher.
— Ne t'inquiète pas Sebastiàn, mais un peu de séduction qui devient si rare à mon âge ne fait pas de mal.

Je ne relève pas sa remarque, car je me doute que mon père n'est pas resté chaste toutes ses nombreuses années depuis la disparition tragique de ma mère, surtout qu'il a été un très bel homme, et je me doute que son état actuel annule toutes possibilités de rencontrer quelqu'un.

— Par contre Juan, j'accepte, mais à la condition que vous me tutoyez, ajoute Astrid.
— Vous êtes dure en affaire jeune femme.

Mon père sourit. Un sourire sincère, que j'ai très peu vue sur lui.

Save Your TearsWhere stories live. Discover now